L I V E R E P O R T

Le Wacken, toujours un événement pour le metalleux ! Plus qu'un festival, c'est la Mecque du chevelu et de la bière ! Cette année, je suis arrivé un jour avant le début officiel du festival, mais ce jour fut plutôt bénéfique puisqu'il y a tout de même un certain nombre de concerts. Vous pouvez trouver ainsi sur la Wackinger Stage des groupes de folk, médiévaux, et également les sets des groupes ayant gagné la Metal Battle.

Premier groupe vu, Fejd. Groupe signé chez Napalm Records, qui commence à jouir d'une certaine notoriété, bonne ambiance, on sent le groupe content d'être là et de faire parti du festival. Un bon groupe pour commencer en douceur cette cuvée 2013. Dix titres seront joués, puisant un peu dans les trois albums. Si l'ensemble est vraiment bien foutu, je trouve leur musique un peu redondante à la longue. Place ensuite à Feueurschwanz, groupe allemand de folk metal qui fait tout au second degré. Tout le show est basé sur l'humour, voilà un groupe qui ne se prend pas au sérieux. Si sur album c'est moyen, sur scène évidemment c'est une toute autre histoire dans la mesure où le groupe peut réellement s'exprimer. On verra passer ainsi pas mal de costumes ridicules, par contre pour les blagues il fallait parler allemand pour comprendre ! Bonne ambience. Ensuite vient Russkaja, un groupe montant niveau notoriété. Leur metal festif à coup de cuivres déjantés plait énormément là-bas (le groupe jouera d'ailleurs ensuite sur la Party Stage, troisième grosse scène du festival) et fait penser à du Emir Kusturica. Très festif, très Wacken en somme. Le dernier groupe de la journée a été une grosse surprise, il s'agit de Santiano. Inconnu par ici, le groupe cartonne là-bas en trustant les charts. Déjà le groupe va jouer une heure trente, ce qui est énorme pour un festival, un temps de scène réservé aux très gros groupes. Vu le nom du groupe, on se doute déjà de ce qu'ils jouent... des reprises de musiques folk, traditionnelles, dont bien évidemment la chanson Santiano, jouée en ouverture de concert. J'ai eu l'impression que tout le Wacken était présent, une foule incroyable pour une ambiance qui l'était tout autant. Le groupe a même fait monter sur scène Eric Fish et Frau Schmitt, respectivement chanteur et violoniste de Subway To Sally afin d'interpréter le titre Auf Kiel de ce dernier. Le festival n'a pas encore débuté officiellement que c'est déjà parti sur de très bonnes bases !

Le lendemain, premier jour officiel du festival, afin de débuter tranquillement et avant l'ouverture des portes des grosses scènes, rien de mieux que d'aller écouter Mandowar, groupe qui reprend certains standard à la sauce country, guitare acoustique et mandoline. Ainsi on a pu se délecter des reprises de Hells Bells (AC/DC), Warriors Of The World United (Manowar), Fear Of The Dark (Iron Maiden), Poison (Alice Cooper) et même le fameux Smells Like Teen Spirit de Nirvana. L'avantage est que le public connaissait par coeur tous les titres, ce qui a facilité la cohésion entre le groupe et le public.

Place maintenant à du sérieux, du lourd. Premier groupe vu, Annihilator. Bien que n'étant pas fan du style et connaissant assez peu le combo, je ne voulais pas louper ces légendes canadiennes du Thrash Metal. D'autant plus que le combo n'est plus venu au Wacken depuis dix ans. Première constation, le groupe sait jouer ! Mais ça, personne n'en doutait, Jeff Waters étant un des riffeurs les plus réputés du milieu. Le groupe décide de débuter son set par un nouveau titre, Smear Compaign (leur nouvel album Feast sort seulement quelques jours après le festival), qui envoie bien, très plaisant ! Ils joueront également No Way Out du dernier album. Sans être un spécialiste du groupe, l'impression laissée est plus que positive. Ils ont su motiver le Wacken (pas facile lorsqu'on arrive le premier jour tout au début) en communiquant bien avec la foule présente.

Place ensuite à Haggard, qui, aussi incroyable que cela puisse paraitre, joue sur la Wet Stage, c'est à dire la toute petite scène, sous une tente. Un groupe allemand, de grande envergure, surtout jouant à quinze sur scène... déjà le groupe ne part pas avantagé. Et ça continue dès le début du set avec de gros problèmes de sons, les pauvres chanteurs (et la chanteuse) font ce qu'ils peuvent mais on n'entend rien ! Ca va s'améliorer au fil du show, d'une durée d'à peine quarante cinq minutes... Pendant ce court set, ils auront le temps de jouer les classiques du groupes comme Awaking The Centuries. Déçu de ce concert, mais rien à voir au final avec le groupe en lui même, qui semble toujours aussi pro et sympa. Il faut maintenant arriver à sortir de là et retourner dans l'antre du diable pour finir avec la grosse affiche de ce jour : Deep Purple et bien sûr Rammstein.

Les papy du Rock débarquent sur scène devant un Wacken quasi comble, ça fait plaisir ! Leur set débute par un classique, Highway Star, le groupe est en forme surtout lorsqu'on voit le nombre de dates sur leur tournée. Parmi les classiques du combo, on notera Strange Kind Of Woman, Lazy, Space Truckin' et bien entendu Smoke On The Water, qui verra pour l'occasion l'inoxydable Uli Jon Roth monter sur scène. Grosse ambiance dans le public, qui sera malgré tout plutôt calme durant le set. Niveau nouveautés, Deep Purple jouera Vincent Price et Hell To Pay, toutes les deux bonnes sur album et excellentes sur scène. Vraiment le groupe se fait plaisir, on ne sent pas pointer de lassitude, une sorte de jeunesse éternelle. Bien entendu on a le droit au solo de clavier, Don Airey faisant merveille en nous balancant un son que je qualifierai de très... "Lordien". Quant au solo de guitare, je l'ai trouvé moins percutant, même si évidemment Steve Morse manie sa six cordes à la perfection. Après une bonne heure et demie de show, les Anglais quittent la scène sous les ovations du public, prêts à en découdre avec le clou de la journée (et du Wacken) : Rammstein.

Même pour Iron Maiden en 2010 je n'ai pas le souvenir d'avoir vu autant de monde, et pourtant je me souviens d'une foule hallucinante. Forcément, Rammstein chez eux, dans le plus gros festival Metal et pour la première fois et pour leur dernière date de leur tournée, ça rameute du monde ! Alors que l'on aime ou déteste, Rammstein ne laisse personne indifférent. Et sur scène, ça reste toujours une référence en terme de show visuel. Il me tardait de les revoir, huit ans après les avoir vu aux Arènes De Nîmes (une énorme claque dans ma gueule ce soir là !!). Le groupe arrive sur Ich Tu Dir Weh à coup de feux d'artifice au dessus de la scène, il n'en fallait pas plus pour mettre le Wacken en folie. Till vêtu d'une veste en moumoute rose (ou quelque chose du genre) apparaît en descendant d'une sorte de monte charge, rien à dire, Rammstein soigne à chaque fois son entrée. La set list est équilibrée et comporte son lot de tubes incontournables à l'instar de Keine Lust, Du Riechst So Gut, Links 2-3-4, Du Hast et j'en passe... en fait, on pourrait toutes les citer. Si le show est millimétré et bien évidemment une belle réussite, un bémol tout de même, on sent le groupe fatigué (en tout cas, c'est l'impression que j'en ai eu), et tous les effets visuels restent quasi identiques à ce que j'ai pu voir en 2005. Lances flammes, pétards sous les chaussures du clavieriste, qui se met dans la marmite pendant que Till en boucher tente de le brûler, arbalette etc, franchement c'est du très haut niveau mais vu et revu. Bon j'imagine que tout cela doit être bien dur à renouveler. Pour la désormais traditionnelle chanson de clôture, Pussy fait bonne figure, un bon titre fun pour clôturer un show, avec Till se placant sur un sexe géant balancant de la mousse sur le public. Toujours très classe, c'est ça qu'on aime avec Rammstein ! Bonne surprise on aura droit à Mein Herz Brennt version piano, version que le groupe a sorti il y a quelques mois. Le titre se trouve complètement transformé, méconnaissable, qui montre un tout autre visage du groupe. Superbe. Sonne également a été jouée, le groupe faisant monter sur scène Heino, un chanteur de musique traditionnelle et polulaire, visiblement bon connu Outre Rhin. Un bien bon concert de Rammstein au final, comme d'habitude, mais pour ma part je n'ai pas pris une claque comme il y a huit ans. Malgré tout, il fallait être là ce soir là !

Déjà un très bon début de festival, il est temps d'aller se coucher car les deux dernières journées s'annoncent très chargées !

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