Septembre 2017, l’été touche à sa fin, le soleil se couche plus tôt. Les soirées sont plus courtes, la température se rafraîchit.
C’est le bon moment pour que les petits gars de 36 Crazyfists venus d’Alaska sortent leur nouvel album afin que l’on se prépare à l’hiver. Oui oui, moi aussi je me dis que les choses sont parfois trop convenues.
Déjà le septième album pour le groupe et toujours autant de talent. Ce Lanterns s’écoute plusieurs fois d’affilé sans aucun ennui.
Le rentre dedans Death Eater ouvre le bal et montre d’entrée de jeu de quel bois se chauffe le groupe l’hiver. La batterie claque, la guitare tranche dans le vif du sujet. Carrée, propre et efficace, la compo est à la fois bourrine et remplie d’émotions. Cela colle très bien au chant de Brock Lindow, une voix très modulable au grain éraillé qui est un véritable atout pour le groupe. Le chanteur donne d’ailleurs toute l’étendue de son talent sur Sea and Smoke au tempo plus lent et sur Where Revenge Ends. Les deux titres s’enchaînent à merveille, le second étant un très joli morceau à la guitare acoustique, suffisamment rare chez un groupe de metalcore pour être souligné. D’ailleurs le groupe est bien plus qu’un simple groupe de metalcore, on peut parler de post hardcore. On ferme les yeux et on s’assoupit avec la voix de Brock pour nous bercer.
La sieste est de courte durée car Sleepsick emporte tout sur son passage avec son début en mode rouleau compresseur. Cela résume très bien 36 Crazyfists : la puissance et l’émotion.

Certes la formule est la même depuis Bitterness the Star, le premier album du groupe, mais à chaque sortie les natifs d’Anchorage savent éviter la facilité et plus on écoute le groupe, plus on a envie de l’écouter.
L’avant dernier morceau Old Gold fait penser à Vision of Disorder au niveau du chant. Puis un dernier morceau aérien pour apprécier une dernière fois la voix, mais aussi la compo, bien ficelée au niveau de la guitare.

Un mot sur le packaging, car en ces temps du dématérialisation il est important de souligner lorsqu’un groupe soigne ses apparences. Cette chronique a été faite sur le double vinyle, de jolis disques de couleur jaune. L’intérieur de la pochette cartonnée renferme les paroles du groupe, le graphisme est soigné et la pochette est un mélange de pastel et de photographie du plus bel effet.

Il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes, et 36 Crazyfists ne l’a pas fait.
Ce Lanterns nous prend tour à tour aux tripes, par les émotions et exprime sa rage. Varié, bien écrit, avec un excellent son, le groupe continue sa carrière avec talent en nous sortant un nouvel album de qualité.
Un vrai bon album de Metalcore / Post Hardcore avec ce qu’il faut d’originalité.

Tracklist de Lanterns :

01. Death Eater
02. Wars To Walk Away From
03. Better To Burn
04. Damaged Under Sun
05. Sea And Smoke
06. Where Revenge Ends
07. Sleepsick
08. Bandage For Promise
09. Laying Hands
10. Below The Graves
11. Old Gold
12. Dark Corners