Artiste/Groupe:

A New Revenge

CD:

Enemies & Lovers

Date de sortie:

Mars 2019

Label:

Golden Robot Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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Il fallait bien que ça arrive un jour : à force de chanter pour je ne sais combien de groupes ou projets, Tim "Ripper" Owens a fini par participer à un bon album ! Comme quoi, il ne faut pas désespérer... Bah oui, pardonnez-moi cette petite pique (ou pas), les dernières choses que j'ai entendues avec Owens ne m'ont vraiment pas laissé un souvenir très enthousiaste. L'album de The Three Tremors, malgré quelques pistes sympas, n'était qu'une énième variante un peu bourrine et usante de Painkiller (normal, le truc était quand même piloté par Sean Peck qui fait dans le "Painkiller Metal" depuis plusieurs décennies avec son groupe Cage) avec trois vocalistes en compétition pour le concours de "screaaaam". Et j'ai jeté une oreille l'autre jour sur Spirits Of Fire, nouveau supergroupe, toujours avec Owens donc (mais aussi Steve DiGiorgio, Chris Caffery et Mark Zonder), et franchement, je vais pas m'étendre mais je n'ai pas trouvé ça brillant (cela fera peut-être l'objet d'une autre chronique mais il faut que je me motive). Alors quand j'apprends qu'un énième supergroupe, appelé A New Revenge, avec le Ripper débarque (encore ?! nous ne sommes qu'au mois de mars et c'est déjà la troisième sortie de l'année avec ce cher hurleur derrière le micro !), avec cette fois-ci le bassiste Rudy Sarzo (qui a joué avec Quiet Riot, Ozzy Osbourne, Whitesnake ou Dio entre autres...), le batteur James Kottak (qui a pas mal roulé sa bosse aussi mais qui reste connu d'un plus large public pour avoir été le batteur de Scorpions pendant une bonne quinzaine d'années) et le guitariste Keri Kelli (qui a collaboré avec un nombre impressionnant de groupes ou artistes dont le plus célèbre est sans doute Alice Cooper) je ne saute pas au plafond. Mais je suis curieux... Alors je regarde la vidéo du premier single (The Way).. et là,  surprise ! Mais c'est que c'est pas mal en fait... Du bon hard rock classique, mélodique, sans prétention mais efficace avec un son moderne et un Ripper qui ne cherche pas à hurler à tout prix mais chante bien, sans en faire des caisses. En quelques mots : pas foncièrement original mais très agréable.... et c'est déjà bien. 

Après ce premier extrait, je me suis donc intéressé à cet album et j'ai bien fait car Enemies & Lovers tient globalement les promesses formulées par sa première vidéo promo. La galette commence avec une compo bien énergique nommée The Distance Between. Tempo enlevé, gros riff, gros son, accroche mélodique simple mais évidente... on imagine bien qu'un titre pareil fera son petit effet sur scène. Entendre Owens chanter sur un style musical un peu différent, plus rock et mélodique, ça change et ça fait du bien. 

Bon, allez, on ne va quand même pas se mentir : tout n'est pas parfait. A New Revenge pèche parfois par excès de gentillesse. Le propos semble aussi un peu juvénile... Et cela me procure un sentiment étrange car, alors que la moyenne d'âge du groupe doit se situer autour de cinquante-cinq ans, on a parfois l'impression d'écouter un jeune groupe qui écrit ses premières chansons de hard/pop. C'est particulièrement frappant sur Never Let You Go, le second single. De la part de jeunes rockers qui répètent dans le garage des parents avec un paquet de cookies et quelques canettes de boisson énergisante à portée de main, ok... venant de vétérans comme Sarzo, Kottak et compagnie, je trouve ça bizarre, ça ne colle pas vraiment. Ce souci est également détectable sur le refrain de la compo Glorious trop enjoué et "vert" à mon goût. Cette petite étrangeté (qui ne dérange peut-être que moi) mise à part, Enemies & Lovers s'en sort vraiment pas mal.  

L'album ne perd pas de temps : avec ses dix compos, il ne distille que très peu de déchets et ne s'étend pas au-delà de trente-cinq minutes. La production moderne permet d'atténuer légèrement l'aspect nostalgique de la musique proposée et les riffs décochés, même s'ils ont parfois un air de déjà-entendu, font le job. Parmi les morceaux à retenir, je citerai Only The Pretty Ones dont l'atmosphère plus étrange et sombre rappelle certains travaux d'Alice Cooper. Le refrain, avec des chœurs très pop qui contrastent avec le côté malsain du reste de la chanson, est très bien trouvé. J'aime aussi beaucoup la dernière chanson, Scars, qui a tout de l'hymne rock qui n'aura aucun souci à passer l'épreuve du live, bien au contraire. Même remarque pour la chanson titre qui fait partie des compos les plus mémorables de ce disque. 

Verdict : un album où Tim Ripper Owens ne fait pas dans le heavy/power/thrash mais donne dans un hard rock plus classique et mélodique, genre dans lequel on n'a pas vraiment l'habitude de l'entendre, c'est une bonne idée... et une agréable surprise. Les compos sont concises, accrocheuses et efficaces. Les musiciens font du bon boulot, professionnel, sans esbrouffe et le tout est bien produit. Comme dit plus haut, il y a bien quelques petites faiblesses ici ou là (le manque d'originalité et quelques refrains trop gentils qui viennent gâter la sauce) mais, dans l'ensemble, A New Revenge nous propose un effort qui, à défaut de révolutionner le genre, va droit au but et possède suffisamment de bonnes mélodies et de savoir-faire pour faire passer un bon moment. Au final, ce supergroupe reste modeste mais s'élève un peu au-dessus des nombreux projets qui déçoivent et s'affirme même, à mon sens, comme l'un des disques les plus engageants auxquels Owens ait participé depuis longtemps. Sympa. 

Tracklist de Enemies & Lovers :

01. The Distance Between
02. The Way
03. Never Let You Go
04. Glorious
05. The Eyes
06. Fallen
07. Only The Pretty Ones
08. Enemies & Lovers
09. Here's To Us
10. Scars

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