Abhor

Artiste/Groupe

Abhor

CD

Ab Luna Lucenti, Ab Noctua Protecti

Date de sortie

Septembre 2011

Style

Black Metal

Chroniqueur

Scum

Note Scum

12/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Le Black Metal, sa controverse, son sang, son style inimitable, sa noirceur originelle, ses groupes undergrounds qui se disent bien plus "True" que ceux qui ont une exposition médiatique. Surement l'un des genres les plus compliqué à faire évoluer tant la moindre évolution est immédiatement décriée par les puristes et rejetée par les fans des gros groupes. C'est dans une fin d'année 2011 qui voit pourtant beaucoup de groupes sortir de leur tanière qu'Abhor nous revient avec Ab Luna Lucenti, Ab Noctua Protecti, doté d'une des plus horribles pochettes de la décennie.


Le contenu vole-t-il plus haut que le contenant ? Tuons le suspens : cet album est moyen. Doté d'un son bien moisi comme seuls les groupes de Black savent le faire, hanté par des claviers pas totalement sains d'esprit, rempli de riffs torturés, avec une voix assez banale pour le genre, A.L.L.A.N.P aurait pu être le meilleur album de cette année. L'option ésoterique occulte choisie par les italiens est parfaitement mise en scène et dès Golden Path nous embarquons pour un voyage dans un monde vraiment pas rassurant. L'ambiance est travaillée, le clavier irrite juste ce qu'il faut et l'on plonge rapidement dans une atomsphère digne d'un bon film d'horreur qui ne se prend pas la tête. Car c'est là le paradoxe : malgré que l'on sente l'envie du groupe de faire quelque chose de sérieux et réellement effrayant, l'auditeur habitué aura du mal à ne pas déceler une pointe d'humour et d'autodérision dans ce disque. Volontaire ou pas, cette attitude permet du coup de faire passer beaucoup mieux un tel album, qui de prime abord pourrait paraitre indigeste -presque cinquante minutes d'esoteric occult black metal, faut pouvoir les enchainer-. Le piano de Hearing without fear et sa brume qui disparait peu à peu, la patte doom d'Echoes of desperation and hate fait son effet, le côté extraterreste de Seven magic est excellent et jusqu'à la ballade d'hiver Aura ignis aqua tellus, l'envie de décrocher ne se fera jamais sentir. Toutefois, après la première écoute et le sentiment d'avoir écouté un groupe plutôt bon dans la parodie mais beaucoup plus discutable pour ce qui est de la crédibilité, de longues réécoutes ne s'imposeront clairement pas et cet album ira remplir une étagère remplie d'outsiders qui n'ont pas su combler les espoirs placés en eux pour ne finalement rester que des groupes undergrounds noyés dans la masse.

Vous voulez un conseil ? Si l'ésotérique et l'occulte vous intéressent, ou que la musique noire italienne vous titille, penchez-vous sur un groupe qui n'a rien de Metal dans sa musique, Jacula. En trois albums à la fin des années soixante, il aura réussi à définir ce que sera la musique noire occulte cinquante ans plus tard. Un monstre culte, hanté et qui ne finira jamais de peupler vos nuits de rêves horrifiques, ce que ne fera probablement jamais Abhor tant il parait décrédibilisé sur la scène européenne actuelle. Dommage.


Tracklist d'Ab Luna Lucenti, Ab Noctua Protecti :

1. Golden Path
2. Hearing Without Fear
3. Echoes of Desperation and Hate
4. Paranormal Metric Experience III-Ostium
5. Scent of Sulphur
6. De Vermiis Mysteriis
7. Seven Magic
8. Wind Between Fingers
9. Aura Igni Aqua Tellus

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