Artiste/Groupe:

Abysmal Grief

CD:

Blasphema Secta

Date de sortie:

Janvier 2018

Label:

Terror From Hell Records

Style:

Horror Doom Occulte

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Après avoir fêté en grande pompe son vingtième anniversaire (album + split + compilation d'inédits et de raretés dans un coffret bien garni) en 2016, Abysmal Grief ne perd pas de temps et enchaîne avec un cinquième album dans la foulée.

Bien que le style graphique de la pochette soit différent de ce qui nous est proposé d'habitude chez eux, on est toujours plus ou moins dans le détournement et la réinterprétation très personnelle d'iconographie chrétienne. C'est l'oeuvre du guitariste Regen Graves, qui est aussi le compositeur principal (voire peut-être unique, je n'en suis pas certain) et le producteur des albums du groupe depuis Feretri (2013). Un artiste complet, s'il en est.

Comme toujours, Abysmal Grief ne surprend absolument pas sur sa nouvelle mouture ; le groupe ne déçoit jamais non plus. C'est ce qu'on appelle une valeur sûre.
Les amateurs de doom grandiloquent et horrifique à l'italienne en auront une fois de plus pour leur argent.
Le découpage et la construction de l'album est on ne peut plus classique par rapport au reste de la discographie du groupe : très peu de morceaux, qui sont très longs (en moyenne huit, neuf minutes), avec un interlude instrumental au milieu (ou presque) et une bonne grosse intro instrumentale pour mettre dans le bain.

On retrouve avec plaisir le heavy doom occulto-grotesque qu'on aime chez eux, avec des mélodies bien en avant et soulignées par le clavier funèbre autant que kitsch, en particulier avec ces sonorités façon Famille Adams. Le violon, qui entre en scène dès le premier « vrai » morceau, est du même tonneau. J'adore !
Et le plus fort, c'est qu'avec des morceaux qui se ressemblent quand même pas mal, qui sont par-dessus le marché assez linéaire dans leur construction, on n'arrive à jamais s'ennuyer avec ces énergumènes. Un véritable tour de force.

Là où Abysmal Grief brille, c'est dans les reprises. Cette fois-ci, ils s'en sont pris à Evol. Le morceau choisi est un des premiers écrits par ce très médiocre (avis personnel, mais quand même) groupe de « black » atmosphérique médiéval. Il a fait l'objet de deux versions, une intitulée Witchlord qui figurait sur leur seconde démo (1993), la seconde rebaptisée The Tale Of The Witchlord et qui apparaissait sur l'EP Ancient Abbey (1998). Honnêtement, si je n'avais pas lu que c'était une reprise, je ne m'en serais sans doute pas aperçu. Le style s'intègre tellement bien à l'album qu'on n'y voit que du feu. D'autant qu'Evol avait quand même de sacrées influences doom, au moins à ses débuts ; car la reprise n'est pas radicalement différente de l'originale.

Ce groupe m'est toujours autant sympathique. Au moins, avec eux, on sait à quoi s'attendre et il n'y jamais de mauvaise surprise. Constance et régularité sont les maîtres mots chez Abysmal Grief, et tant mieux.

 

Tracklist de Blasphema Secta :

01. Intro (The Occult Lore)
02. Behold The Corpse Revived
03. Maleficence
04. Witchlord (Evol cover)
05. When Darkness Prevails
06. Ruthless Profaners