Artiste/Groupe:

Accept

CD:

Russian Roulette

Date de sortie:

1986

Label:

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Donner un successeur à la trilogie de choc Restless And Wild - Balls To The Walls - Metal Heart n'était pas une mince affaire. En 1986, Accept était à son apogée en ce qui concerne la reconnaissance des fans de Metal et des médias. Toute plantade était donc interdite.

Mission en partie réussie avec ce nouvel album de la machine à riffer allemande. En partie seulement car Russian Roulette n'est pas tout à fait à la hauteur des albums précédents.
Mais ce n'est pas un album raté, loin de là. TV War, petite speederie bien sympathique, le single Monsterman et le magnifique titre éponyme avec leurs choeurs acceptiens (évidemment), les trois premiers titres de cet opus mettent tout le monde d'accord d'entrée. On y retrouve le jeu d'un Wolf Hoffmann toujours aussi inspiré sur ses solos, la rythmique d'une solidité à toute épreuve, la voix inimitable d'Udo Dirkschneider et les choeurs. Petite anecdote : Russian Roulette (le titre et l'album du coup) aurait dû être baptisés Wargames (c'est d'ailleurs bien le refrain que l'on entend sur ce morceau) mais la maison de disque de l'époque a trouvé ce titre trop provocateur (et on se demande toujours pourquoi, car il est amusant de constater que la même année, leur compatriotes de Grave Digger ont eu le droit, eux, d'appeler leur album War Games).
Suit un It's Hard To Find A Way, une "presque ballade" assez réussie également, malgré un départ un peu mièvre mais le morceau se durcit dès le premier refrain. A noter de toute façon que le groupe a rarement raté l'exercice de la ballade dans sa carrière.
C'est un Aiming High plus speed avec encore les gros choeurs sur le refrain qui conclut la première face de ce disque. Du bon boulot donc mais on note une production un peu aseptisée, trop lisse et trop propre (pourtant le fruit du travail de Michael Wagener et Mark Dodson, pas n'importe qui), gros défaut des productions Metal de l'époque et Accept n'y coupe pas.
La seconde face par contre est moins excitante. Dommage car ça partait plutôt sur de bonnes bases avec le bien lourd Heaven Is Hell, réquisitoire anti-religion comme je les aime et avec un texte on ne peut plus d'actualité malheureusement ("You Shouldn’t kill your brother, except if he doesn't know what's right"...). Le titre comprend en outre un break avec un orgue qui donne une ambiance d'église pendant le sermon du révérend Udo, excellent !
Walk In The Shadows sort aussi du lot avec ses gros choeurs. Mais les autres titres (Another Second To Be, Man Enough To Cry et Stand Tight), sans être mauvais, sont tout de même un cran en dessous de ce qu'Accept nous avait habitué à entendre ces dernières années.

Ce que l'on ne savait pas à l'époque de la sortie de ce Russian Roulette, c'est que le groupe allemand tirait là sa dernière balle avec ce line-up. En effet, c’est après ce disque que le groupe va se disloquer, au grand dam de ses fans. Suite à de nombreux désaccords artistiques, Udo Dirkschneider, le chanteur emblématique, va partir de son côté et former son propre groupe, U.D.O. C'est en fait lui qui va prendre la relève de ce qu'aurait pu (dû ?) devenir Accept avec son album Animal House tandis qu'Accept va s'essayer à des sonorités américaines qui ne lui vont pas du tout sur Eat The Heat.
Udo et Accept ne se retrouveront qu’en 1993 pour le sympathique Objection Overruled.
Sans être un indispensable du groupe (voir les trois albums cités en début de chronique), Russian Roulette n'en demeure pas moins un album tout à fait acceptable (eh oui, il fallait bien la placer quelque part, celle là !) que tout fan du groupe se doit de posséder.

Tracklist de Russian Roulette :

01. TV War
02. Monsterman
03. Russian Roulette
04. It's Hard To Find A Way
05. Aiming High
06. Heaven Is Hell
07. Another Second To Be
08. Walk In The Shadows
09. Man Enough To Cry
10. Stand Tight