Aerosmith

Artiste/Groupe

Aerosmith

CD

Aerosmith

Date de sortie

1973

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Didier

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Le groupe d'amis avec qui je joue de la basse a décidé de s'attaquer à Dream On d'Aerosmith, ce qui m'a permis de déterrer cet album et de redécouvrir un album somptueux, premier d'une longue série, qui démontrait déjà qu'Aerosmith allait devenir un des monstres sacrés du hard rock. Et oui, tout cela ne nous rajeunit pas mais cet album est sorti en 1973, sans faire beaucoup de vagues à l'époque. Il avait été enregistré en deux semaines et pratiquement tous les titres sont signés par Steven Tyler, le chanteur du groupe de Boston. Si, à sa sortie, il ne déclenche pas l'engouement des foules, c'est que le combo ne rencontrera vraiment le succès sur disque qu'avec Toys In The Attic puis Rocks en 1975 et 1976. Il faut noter aussi qu'entre 1973 et 1977, le groupe sort un album par an, Aerosmith (1973), Get Your Wings (1974), Toys In The Attic (1975), Rocks (1976), Draw The Line (1977). Il devient le groupe américain le plus titré de l'histoire, et au final Dream On, la ballade mythique qui figurait sur le premier album deviendra un des plus grands succès du groupe. Si Dream On est un morceau désormais classique, le reste des trente-cinq minutes de l'album regorge littéralement de pépites. C'est un album au final essentiel qu'il faut impérativement connaitre.

On attaque avec Make It qui donne le ton et lance le style Aerosmith: des riffs de guitare géniaux (Joe Perry et Brad Whitford), une voix unique (Steven Tyler), épaulés par une section rythmique sans faille (Tom Hamilton à la basse et Joey Kramer à la batterie). Bien sûr le son est un peu "rough", brut de décoffrage (enregistré rapidement et avec les moyens de 1973), mais quel talent déjà se dégage de ce premier morceau, je trouve qu'il n'a pas pris une ride. Steven Tyler déballe déjà certains de ses trucs vocaux, comme cette façon de chevroter, de crier et de se sortir les tripes quand il chante. Lui et son double artistique, Joe Perry, commencent déjà à aligner certaines lignes de guitares avec la voix, on retrouvera cet exercice de style très souvent dans le son d'Aerosmith. Somebody, au refrain accrocheur est dans la même veine, avec encore un solo de Joe Perry tout en feeling, encore singé par Steven à la voix, c'est génial. Le troisième morceau n'est autre que Dream On, LA ballade s'il devait n'en rester qu'une, et une seule. La mélodie de la guitare et la voix fragile de Steven me file toujours des frissons aujourd'hui alors que je connais ce morceau depuis plus de trente ans. La montée crescendo, l'explosion sur les cris de Steven, pour ces "Dream On", vous crèvent le cœur. Rien que pour avoir composé ce morceau, Steven mérite le statut de dieu vivant du rock. One Way Street est aussi un petit bijou de blues rock à la sauce Aerosmith. Comment résister ? L'harmonica sur l'intro, le riff qui fait taper du pied, le piano honky tonky, tout est bon. Steven Tyler, en bon chanteur de blues rock de l'époque, tâte sacrément bien de son harmonica, instrument qui fera aussi la touche Aerosmith au fil des années. La basse de Tom est excellente, elle rythme le morceau magistralement. Steven fait son show : petit cris, trépignations, montées dans les aigus, solo d'harmonica monstrueux. Joe Perry n'est pas en reste avec aussi un très bon solo, rock and roll, il rappelle un peu Keith Richards dans son toucher de manche. C'est pour moi le meilleur morceau de l'album avec Mama Kin qui suit (Dream On étant hors concours). C'est aussi le plus long avec ses sept minutes au compteur. Mama Kin est un des morceaux les plus connus d'Aerosmith. L'intro où pointe un saxophone et le riff de gratte sont aujourd'hui légendaires. Au delà de la légende, c'est un morceau assez génial, pour le chant de Steven, qui jette encore tout dans la bataille, pour les riffs de guitare et la rythmique assez variée du morceau. Le rock and roll Write Me A Letter est encore excellent, Steven y chante bien, il y fait encore un belle prestation d'harmonica. Le changement de rythme au milieu est plutôt inspiré. Le duo Tyler/Perry fait franchement penser à un autre duo du rock : Jagger/Richards. On pourrait même considérer qu'Aerosmith est (en tout cas sur cet album) le grand frère pêchu des Rolling Stones. Movin' Out, est un morceau plus psychédélique, plus proche de ce qui se fait à l'époque. Le jeu de Joe Perry est excellent, tout comme le petit break où Steven laisse encore étaler ses talents de vocaliste pendant que les membres du groupes assurent pas mal de chœurs derrière lui. Le dernier morceau de l'album est une reprise d'un morceau de blues, arrangé à la sauce Aerosmith. Si au départ c'est un morceau de Rufus Thomas, c'est la version d'Aerosmith qui l'a rendu célèbre en arrangeant de belle manière le refrain. 

Je sais bien qu'aujourd'hui ils sortent leur dernier album Music From Another Dimension, mais (re)découvrir Aerosmith avec ce premier album, c'est faire les choses dans le bon ordre. C'est comme lire un bouquin en commençant par le premier chapitre : ça tombe sous le sens. D'autant que le line-up d'époque répond toujours à l'appel en 2012 et qu'en 2013 on fêtera (dignement je l'espère) les quarante ans de ce petit bijou, qui pour l'occasion se verra peut être reproposé dans des packaging plus modernes. En attendant, c'est un album à posséder dans sa CDthèque pour ne pas avoir l'air bête. D'autant que les rumeurs vont bon train du côté de Clisson 2013, alors autant bien se préparer...


Tracklist de Aerosmith :

01. Make It
02. Somebody
03. Dream On
04. One Way Street
05. Mama Kin
06. Write Me
07. Movin' Out
08. Walkin' The Dog

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