Ajuna

Artiste/Groupe

Ajuna

CD

Prisoners of the Sun

Date de sortie

Septembre 2013

Label

Quality Steel Records

Style

Post-Black Metal, Sludge

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

16/20

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Post-Black Metal aux sonorités Sludge et Doom, Ajuna ne se laisse pas si facilement encarter. Les Danois, dont c’est d’ailleurs le premier album, placent la barre assez haute et invoquent même sur leur page web un Metal "psychologique" et "préconscient". Au départ, on se laisse tranquillement aller à la facilité de la formule, on ne cherche pas tout de suite à comprendre ni interpréter les différents sens possibles. Pourtant on se doute que le choix n’est pas anodin. On se met donc à cogiter sous notre casque, on s’interroge, on reste incrédule et toujours un peu sceptique face à la formule qui paraît cependant aller de soi. Il y a sans doute autant de possibilités interprétatives que d’écoutes, je vais donc vous faire part de la mienne, humblement, et vous invite, bien sûr, à vous laisser aller à la vôtre.

L’opus débute avec une chanson douloureusement entraînante, Tribute, stridences des guitares face à des voix graves dans le plus pur style doomesque, on reste scotché, et, bizarrement on a l’impression d’un "déjà-vu". Je ne vous parle pas d’un quelconque plagiat (ce à quoi pourrait d’ailleurs mener le titre), mais au "déjà-vu" des psychologues. La fameuse petite madeleine de Proust. Ou plus précisément, pour parler comme Freud, une zone de notre cerveau s’active, cachée tout au fond, que l’on appelle la pré-conscience. Et là, un « tilt ! » résonne à l’autre bout du cerveau et on comprend enfin le choix des Danois. Pas si bête finalement ! Les musiques s’enchaînent et le plaisir du "déjà-vu" se poursuit tranquillement. Medicin, Invisible Cut, Kaos, Death, tous de très beaux morceaux alliant voix black/voix doom, alternance accélération/décélération qui nous laissent sur le fil constamment. Les Danois plantent peu à peu dans notre cerveau la graine de leur album qui paraissait bizarrement déjà être contenu en puissance au fond de notre mémoire.

Suntomb et Winter faiblissent un peu de-ci de-là à mon goût et rendent l’appropriation de l’album plus poussive en réutilisant les clichés habituels du style (plutôt de chacun des styles) et donc une facilité d’écriture qui ne sied guère à l’album dans son entier. Le tout reste cependant assez homogène, presque trop bien construit. La machine danoise opère bien.

Mention très spéciale à Invisible Cut, point d’orgue de l’album, avec ses guitares lourdes, sa batterie accusatrice qui frappe sans sommation dans nos oreilles et ses voix graveleuses qui rythment admirablement le tout.  

En définitive, ne vous laissez pas perturber par la dénomination "musique psychologique et préconsciente", le terme fait peur mais veut en fait juste vous faire comprendre que, normalement, vous ne devriez pas rester complètement indifférent à l’écoute de l’album… En tout cas je l’espère pour vous car on est en face d’un bon premier album, que l’on pourrait classer dans la catégorie "Metal thérapeutique". Car oui, messieurs dames, nous sommes tous des névrosés, et Ajuna va vous rendre encore plus dingue que jamais avec leur "déjà-vu" pour le moins troublant… La thérapie est en route !



Tracklist de Prisoners of the Sun :

01. Tribute
02. Medicin
03. Invisible Cut
04. Suntomb
05. Kaos
06. Death
07. Winter


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