Artiste/Groupe:

Almanac

CD:

Tsar

Date de sortie:

Mars 2016

Label:

Nuclear Blast

Style:

Power Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

 

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Le guitariste biélorusse Victor Smolski est connu pour avoir passé une quinzaine d'années dans le groupe Rage. Avec les musiciens de ce même combo (plus d'autres), il y a également eu le projet plus symphonique intitulé Lingua Mortis Orchestra. Mais tout cela est bien fini, Smolski est parti (pour cause d'importantes divergences musicales et personnelles avec Peavy Wagner, leader de Rage) et le voilà maintenant à la tête d'une nouvelle formation nommée Almanac. On nous annonce du power metal symphonique et progressif avec du beau monde et même la présence de l'orchestre philarmonique de Barcelone. Rien que ça ! Niveau casting, en plus du fameux guitariste, il y a trois vocalistes : Andy B. Franck (que l'on n'avait pas vu s'éloigner de Brainstorm depuis un moment... le dernier Symphorce en 2010, si je ne m'abuse), David Readman (ex-Adagio, Pink Cream 69, Voodoo Circle...) et Jeannette Marchewka qui avait déjà collaboré avec Smolski au sein de Lingua Mortis Orchestra

Tsar est un concept album historique comme les affectionnent les Allemands de Grave Digger. C'est sur l'histoire d'Ivan le Terrible que Smolski s'est penché pour ce premier album. Si vous avez pu apercevoir les termes "progressifs" et "symphoniques" dans le paragraphe précédent, je pense qu'il convient de préciser tout de suite que cet album fait avant tout dans le power metal mélodique et que la présence d'orchestrations et autres arrangements reste assez discrète. Assez logiquement, on reconnait bien la patte du Smolski de Rage en mode power. Ce sont les riffs, une section rythmique solide (menée par le batteur Michael Kolar et le bassiste Armin Alic) et les chanteurs qui mènent la danse. Puisqu'on parle de chant, autre précision : comme dit plus haut, il y a trois intervenants mais on en entend surtout deux, Franck et Readman. Marchewka est bien là mais bien plus discrète, intervenant majoritairement sur de petits passages ou participant aux choeurs. 

Je vous l'avoue, je suis bien embêté avec cette chronique. Bah oui, j'aime bien Rage, j'apprécie de façon générale le travail de Smolski (j'aime ce qu'il a apporté au groupe allemand) et, une fois encore, le monsieur sort d'excellents riffs et nous abreuve de plans ou solos virtuoses, les chanteurs sont bons (ce n'est pas une surprise), la prod est impeccable, le power épique flamboyant développé ici est plutôt efficace... mais, sans que je n'arrive à savoir exactement pourquoi, je ne m'extasie pas. Je ne trouve pourtant pas grand-chose à reprocher à ce Tsar. Il y a un niveau technique certain, l'ensemble est soigné, on y trouve son petit lot de mélodies sympas... Est-ce parce que l'album n'apporte finalement pas grand-chose de neuf au genre ? Est-ce un problème de timing ? Ne suis-je pas dans de bonnes dispositions ? J'ai insisté, j'ai même décalé ma chronique d'une semaine pour me donner plus de temps et mieux creuser la galette... Parfois, on devrait aimer quelque chose, tout est globalement là pour nous séduire et puis, pour des raisons mystérieuses, ça ne passe pas aussi bien que prévu... C'est le souci que j'ai avec Tsar. Je ne vais pas continuer à écrire des tartines sur mes états d'âme de pauvre chroniqueur mais plutôt essayer de faire dans l'objectif. 

On peut faire un concept album historique sans balancer dix-neuf pistes dont cinq ou six interludes. La preuve : Almanac propose neuf chansons qui ont le bon goût de ne pas trop se ressembler (tout en formant un ensemble homogène) et l'opus affiche cinquante-deux minutes au compteur. Bon point. Autre bon point : la production assurée par Smolski lui-même, assisté de Seeb Levermann (monsieur Orden Ogan) pour le mixage, est aux petits oignons. Dès la chanson titre qui ouvre l'album, un vent épique et grandiloquent souffle sur les oreilles de l'auditeur. La rythmique est en béton, les chanteurs entonnent un refrain très "rock opera" (un brin poussif, en ce qui me concerne) et Smolski nous rappelle à quel point il est un guitariste adroit... il nous en met plein les oreilles. Self-Blinded Eyes, qui a fait l'objet d'une première vidéo et que vous devez déjà connaître, est assez représentative du style de l'album. Le tempo est enlevé, la technique des musiciens est indiscutable, il y a un gros refrain chorale qui se retient bien (mais encore une fois, la mélodie fonctionne assez moyennement sur moi)... bref, ce n'est pas avant-gardiste mais c'est efficace.  

Darkness est une petite plage instrumentale qui sert d'intro à la véloce Hands Are Tied armée d'un gros riff et d'une double grosse caisse redoutable. Au risque de me répéter, quand arrive le refrain, je trouve ça moins convaincant... alors que les couplets sont vraiment très réussis. Children Of The Future fait également dans le power énergique... les orchestrations accompagnent parfaitement le riff principal et le morceau passe tout seul. No More Shadows est l'un de mes titres préférés. Huit minutes, une ambiance très travaillée, un riff qui rappelle vraiment Rage... la chanson est changeante, épique... c'est du beau travail. Nevemore nous refait le coup du speed mélodique et son riff me fait penser à du Stratovarius. C'est bien fait mais peut-être un peu trop commun cette fois-ci. Reign Of Madness propose un tempo plus lent... telle une (power) ballade dont la charpente reste tout de même assez heavy. On repart pour une dernière cavalcade héroïque avec Flames Of Hate, une compo solide qui possède, à mon avis, l'un des refrains les plus entêtants du disque.

Vous aimez Smolski ? Le power mélodique soutenu par des orchestrations et des choeurs ? Vous avez apprécié les derniers albums de Rage ? Vous trouvez le casting d'Almanac alléchant ? Les extraits disponibles sur internet vous ont plu ? Alors, vous pouvez y aller sans crainte. Voilà un album de qualité qui devrait répondre à vos attentes. Pour ma part, vous l'aurez compris, malgré un niveau global qui force le respect (d'où la bonne note attribuée), il me manque quelque chose... En tout cas, Tsar vaut largement la peine que vous vous penchiez sur son cas. Dans le style, il s'agit "objectivement" d'une bonne sortie. Avec un peu de chance, vous prendrez bien plus de plaisir que moi à son écoute. C'est tout le mal que je vous souhaite.


Tracklist de Tsar :

01. Tsar
02. Self Blinded Eyes
03. Darkness
04. Hands Are Tied
05. Children Of The Future
06. No More Shadows
07. Nevermore
08. Reign Of Madness
09. Flames Of Hate