Altar Of Plagues



Artiste/Groupe

Altar Of Plagues

CD

Mammal

Date de sortie

Avril 2011

Style

Black Metal

Chroniqueur

amber_of_death

Note amber_of_death

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Ah l’Irlande, ses rivières, ses vertes prairies, ses pubs et…son black metal. Oui, cherchez l’erreur. On ne peut pas dire que ce pays soit franchement connu pour son metal, même si Thin Lizzy ou Primordial en sont de fiers représentants (encore que le premier n’en soit pas vraiment). Alors quand il s’agit de metal extrême, on baisse vite pavillon. Grave erreur, quelques irréductibles s’acharnent à sortir des clichés du pays. Et tant mieux.


Altar Of Plagues fait du black metal teinté de post-core. Alors autant dire que l’on ne s’amuse pas tous les jours chez eux, les deux styles n’étant pas portés sur la franche rigolade. On nage même dans la noirceur la plus totale. Mammal vous emmène dans les tréfonds de l’âme et vous retient par la manche. Quatre chansons et cinquante et une minutes plus tard, force est d’avouer que les Irlandais ont accouché d’une perle…noire. Basé sur une production minimaliste et pourtant efficace, Altar Of Plagues joue avec nos nerfs. La tranquillité n’est que de courte durée. La brutalité enchaîne sur une mélodie pure et inversement. Ambivalent, Mammal l’est à coup sûr.


Les quatre morceaux nous font naviguer entre déclin de l’humanité (les blasts savent se faire rare pour être plus malsains) et ambiance mystique, par de nombreux arpèges donnant une teinte mélodique qui pourrait presque passer pour de l’optimisme. Altar Of Plagues sait se montrer brutal. J’en veux pour preuve la première partie de Neptune Is Dead avec sa batterie marteau-pilon et son chant ultra-torturé. Mais là où l’on attend un album de black primitif et malsain, les Irlandais changent de cap et varient  les atmosphères, en proposant de longs passages fantômatiques où les musiciens proposent une technique sans faille pour mieux attendrir. Le chant clair déstructuré de Feather And Bone, accompagné de guitares grasses et pourtant claires, fait presque froid dans le dos.


When The Sun Drowns In The Ocean fait presque figure d’ovni dans ce monde sans lumière. Seule référence presque folk au pays natal, Altar Of Plagues présente un aspect doom écrasant et apocalyptique, couplé à un chant qu’on croirait issu d’ailleurs. Mais là où l’on pensait respirer après trois morceaux éprouvants, All Life Converges To Some Center vous emmène autre part. Oscillant en permanence entre atmosphère lugubre et sauvagerie black, les deux dernières minutes sont d’une beauté froide magnifique avec une guitare pleurant, crachant ses dernières secondes de vie.


Mammal est une vraie réussite. Après quelques EP et un White Tomb pas toujours réussi, Altar Of Plagues a su mélanger deux styles pour se créer son propre son. Malgré la longueur des morceaux, on ne s’ennuie pas. Le genre d’album qui vous projette dans un autre monde.

 

Tracklist de Mammal :

01. Neptune Is Dead
02. Feather And Bone
03. When The Sun Drowns In The Ocean
04. All Life Converges To Some Center

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