Artiste/Groupe:

Alter Bridge

CD:

Walk The Sky

Date de sortie:

Octobre 2019

Label:

Napalm Records

Style:

Metal Alternatif

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

16/20

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Pourquoi chroniquer le dernier Alter Bridge plus de quatre mois après sa sortie, vous demandez-vous ? Eh bien tout simplement parce qu'il a fallu attendre qu'un homme ventripotent, barbu, vêtu de rouge et blanc passe par ma cheminée pour le découvrir. En octobre dernier, j'ai tout simplement zappé la sortie de ce disque. Pas le temps, pas trop l'envie aussi (alors que j'aime ce groupe depuis quelques années)... J'ai adoré Fortress en 2013, apprécié The Last Hero en 2016 mais, en fin de compte, j'ai arrêté d'écouter ce dernier assez vite et suis resté sur une impression un peu plus mitigée que ce que ma chronique de l'époque (enthousiaste) avait laissé entendre. Fin décembre, mes oreilles ont fini par tomber sur la dernière offrande de ces Américains. Depuis, j'ai bien eu le temps de la digérer, je ne me suis pas précipité... et je ne peux donc résister à l'envie de vous en toucher quelques mots. Vous en faites ce que vous voulez.

Allons à l'essentiel : Walk The Sky est l'un des meilleurs albums d'Alter Bridge qu'il m'ait été donné d'écouter. Et s'il n'égale pas l'excellentissime Fortress (quelle claque, celui-là !), il s'en rapproche. Avec le recul, The Last Hero, bien que bardé de qualités, me fatigue un peu... C'est pour cela que je n'y reviens pas souvent. Gros son compressé, compos très (peut-être trop) heavy, l'album a quand même un peu de mal à respirer sur la longueur... et l'auditeur que je suis également. Walk The Sky, tout en restant largement identifiable comme du Alter Bridge, propose quelque chose de plus aéré, moins lourd. Attention, les gros riffs sont toujours de la partie, on n'est pas face à un recueil de ballades, mais l'ensemble respire mieux et il y a quelques sonorités nouvelles qui font du bien. La production (encore signée Michael Baskette) n'est pas parfaite (toujours ce son trop plein, à bloc, un peu écrasant... typique de pas mal de productions modernes) mais le rendu est plus agréable qu'il ne l'était il y a quatre ans. Tout commence très joliment avec One Life, une intro calme, planante sur laquelle Myles Kennedy adopte un chant tout en douceur. Calme avant la tempête car après cette minute (presque) trente arrive Wouldn't You Rather, titre heavy, bien rentre-dedans, avec grosse rythmique solide et lourde qui nous rappelle bien le style des deux disques précédents. A ce stade, on n'est pas surpris ni déçu, c'est carré, entraînant, le refrain est bon. Un départ plus que correct.

Et la suite sera meilleure. Avec In The Deep d'abord, puis Godspeed ensuite, Alter Bridge délaisse quelques peu sa lourdeur heavy mais reste énergique... dans un esprit plus rock et moins plombant. Tempo enlevé en intro d'In The Deep avec un super riff hard rock qui surprend, un couplet plus posé puis un refrain qui tue. Godspeed va plus loin dans l'accroche mélodique avec des synthés bien utilisés qui allègent la musique des Américains et proposent des sons qu'on n'a pas l'habitude d'entendre sur leurs albums. Le chant de Kennedy est impeccable, le groupe est à l'unisson, le refrain est imparable, c'est un gros hit rock. Toute résistance est futile. N'essayez même pas. Retour à quelque chose de plus heavy mais toujours aussi maîtrisé, épique et fédérateur avec Native Son. Tremonti nous ressort du riff écrasant et des hohohoho viennent habiller un refrain sacrément accrocheur. Pas de solo, quatre minutes, emballé c'est pesé. Du refrain épique destiné à être repris en concert, on en trouve aussi sur Take The Crown, un petit brûlot de hard moderne faisant contraster une rythmique menaçante et des mélodies plus lumineuses sur le refrain. Encore du heavy sombre et pesant avec Indoctrination, un des titres les plus lents et rampants de la galette. Un riff simple, hypnotique qui fonctionne très bien... on l'a en tête bien après la fin de l'écoute. 

La deuxième moitié de l'album apporte plus de calme avec, notamment, des ballades comme The Bitter End (très/trop classique pour le coup) et Dying Light (plus belle et touchante). Il y a encore un peu d'hymne metal qui tue avec Pay No Mind (qui ressort des synthés / arrangements un peu surprenants), Forever Falling, un titre bien heavy et enlevé chanté par Tremonti lui-même (une tradition qui dure depuis trois albums) et une ou deux chansons un peu plus anecdotiques (Clear Horizon et Tear Us Apart) qui surprennent moins mais restent agréables. Alter Bridge aime sortir des albums bien remplis, quatorze pistes pour une heure de musique, c'est sans doute un poil trop pour un opus où aucun titre ne serait susceptible d'être zappé. Amputé d'une bonne dizaine de minute, Walk The Sky aurait gagné en efficacité mais bon, l'ensemble restant de qualité, on ne va pas se plaindre. 

Alter Bridge se porte bien. Très bien même. Actuel, mélodique, plein de riffs et refrains accrocheurs, Walk The Sky est un recueil de hits qui confirme (pour ceux qui en doutaient) que le groupe fait définitivement partie de la première division du metal mélodique moderne. Vous le savez peut-être déjà depuis des mois (que cet album est très bon). Dans ce cas, c'est une grande satisfaction personnelle de pouvoir vous rejoindre. Si certains ont été déçus par la livraison précédente des Américains et leur ont tourné le dos, je ne saurais que trop leur conseiller d'écouter au plus vite cet album. Il est une bonne synthèse des différentes facettes du combo, revient un peu en arrière, vers quelque chose de plus mélodique, moins agressif et sombre, et introduit quelques sonorités nouvelles pour le groupe. Cela fait deux bons mois que je me le passe régulièrement, toujours avec le même (voire plus de) plaisir. Mieux vaut tard que jamais...

Tracklist de Walk The Sky :

01. One Life
02. Wouldn't You Rather
03. In The Deep
04. Godspeed
05. Native Son
06. Take The Crown
07. Indoctrination
08. The Bitter End
09. Pay No Mind
10. Forever Falling
11. Clear Horizon
12. Walking On The Sky
13. Tear Us Apart
14. Dying Light

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