Altered Perceptions, ou en bon françois, une perception altérée, en voilà un nom qui me rappelle bien des soirées à avoir une poussière dans l’œil, un coup de trop dans le nez ou d’avoir fait dix fois le tour d’un manche à balai en rond au milieu du front… Mais le Altered Perceptions dont je vais vous conter l’album From Rise To Ruins ne devrait pas vous laisser l’impression d’avoir mangé un kilo de plâtre la veille, ni vous donner la sensation d’être dans une confusion totale.

Ce groupe de Chicago qui se compose de Liam Borrowdale au chant/growls , Ryne Sahs à la guitare, de Jethro Tacuboy à la batterie et d’Erik Stacy à la basse, fait dans le Meshuggah lent ou du Djent mastoc.

L’album débute par Rise, et de suite nous sommes dans l’ambiance rythmique pachydermique, utilisation sans limite de la corde à vide et basse bien en avant. C’est lourd, puissant et j’ai la sensation d’être entre le marteau et l’enclume. Le tempo alangui donne une envie de headbanger avec une amplitude version menton sur le nombril. Le chanteur vomit littéralement ses paroles, ce qui donne limite un côté Death à sa manière de chanter. Le tout ayant pour but de nous passer à la moulinette pour faire de nos pauvres corps des crêpes écrasées par tant de lourdeur.

A l’instar d’un Fear Factory sous Prozac, la production est millimétrée, dénuée de chaleur et de sentiment. C’est d’ailleurs à mon goût surproduit et rend le tout un peu lisse, ce qui est en général le défaut de production à la sauce Djent. D’autant que l’abus de basse et la mise en avant de la voix n’aide pas à se sortir de cette sensation d’ultraproduction. Les guitares sont bien trop en retrait et le soutien du clavier par-ci par-là accentue cette sensation de froideur.

A l’attaque du second morceau de l’album Equalize, mon enthousiasme chute un peu car je trouve qu’il ressemble à Rise. Bon, pas de panique... Le troisième morceau Luminescent arrive et confirme malheureusement ma sensation… Qui se confirme sur l’ensemble de l’album, c’est très redondant… Alors certes, Altered Perceptions a sa patte, voir même son son (rien à voir avec Le Voyage en Occident) mais reste dans une certaine zone de confort. Et ce ne sont pas les quelques tappings mixés bien trop en retrait, ainsi que les nappes de clavier disséminées dans les morceaux qui changent réellement la couleur des compositions. Il y a quelques accélérations qui font mouche et qui donnent vraiment un allant dynamique salvateur mais bien trop rares à mon goût.

Alors pour essayer de conclure sur une note positive, le groupe a un potentiel indéniable mais ne prend pas assez de risques et devrait essayer de moins produire pour mieux composer.

Tracklist de From Rise To Ruins :

01. Rise
02. Equalize
03. Luminescent
04. Sacrifice
05. Hellfire
06. Archives
07. Frequency
08. Death
09. Immortal
10. Ruin ft. Alex Koehler