A M O R P H I S

Artiste/Groupe

Amorphis

Album

Eclipse

Date de sortie

20/02/2006

Style

Death mélodique à ambiance

Chroniqueur

Hervé B

Note

85/100

Site Officiel

http://www.amorphis.net

C H R O N I Q U E

Je me souviens de la claque qu'avait été ma rencontre avec les finlandais quelques années en arrière avec le fabuleux et très prometteur " Tales from a thousand lakes ". Puis j'ai laissé tombé petit à petit car l'orientation musicale lorgnant vers l'atmosphérique et les expérimentations me saôulaient. Et puis je suis tombé sur une bonne critique qui m'a donné envie de prêter une oreille à cet album. Grand bien m'en a pris !

Pour le style, on se croit revenu au temps de ce bon vieux Tales of... avec une production et un son bien meilleurs. Au niveau du line-up, seuls les deux guitaristes sont rescapés de la première période. Sur " Eclipse ", Amorphis délivre un metal (hyper) puissant et surtout (très) efficace. Ne cherchez pas, il n'y a aucun morceau moyen ou en dessous du lot. Tous sont excellents. Les voix ont une place de premier ordre sur l'album. Oui, il y a plusieurs voix, toutes excellentes et justes : une voix hurlée, guturale, une voix claire, limpide qui sait devenir rageuse et agressive, même une voix fémine en écho (House of sleep, Same flesh). Au niveau des ambiances aussi il y a le choix : des guitares aux riffs tantôt lourds, tantôt aériens, des effets toujours bien sentis, des passages ou des arrières plans acoustiques, et bien souvent tout ça dans le même morceau ! Un plan n'est jamais exécuté tel quel du début à la fin d'un morceau, même si ces derniers sont assez courts. Il y a toujours une variation, un break bien senti qui accroche l'oreille et la mélodie prime dans chaque morceau. Il y a un côté dans cet album qui me rappelle le Moonspell des débuts (" Wolfheart ", " Opium "), en beaucoup plus etoffé.

L'album s'ouvre avec " Two moons ", qui après une intro à l'ambiance électro (très très bref passage) donne le son sans concession avant un break mélodique. Puis vient " House of sleep ", qui me fait étrangement penser à du Paradise Lost, période " Draconian Times ", avec ses touches de piano " Leaves scar " est un piège : les premières notes de l'intro nous font entendre une flûte, une guitare acoustique. Et puis ça démarre sec, toujours cette voix impressionnante de justesse et de facilité que ce soit en chant death ou clair. " Born from fire " est un morceau plus classique, sans réelle surprise mais parfaitement exécuté. " Under a soil and black stone " joue dans l'ambiance. Le tempo se fait plus lent avant de s'accélérer furieusement pour finir comme il a commencé. " Perkele (the god of fire) " nous réveille avec un son monstreux, un chant d'outre tombe - à faire peur au grand méchant loup ;) avant d'enchainer sur un magnifique solo hyper mélodique et un bref passage en chant clair. " The smoke " est de nouveau plus léger, plus aérien, avec une rythmique acoustique en fond et un superbe dialogue entre les voix claires / death à partir de la moitié du track. " Same flesh " fait de nouveau la part belle à l'ambiance, une mélodie magnifique, sans linéarité, la classe ! Et on enchaine sur le tubesque " Brother Moon ", au rythme et au refrain entêtants, du genre de ceux qui restent gravés dans la tête toute la journée... Et le voyage s'achève avec " Empty Opening ". Amorphis nous délivre un mid tempo avec des sonorités de guitare super travaillées. A noter que mon cd a un bonus track " Stonewoman " pas trop mauvais mais en dessous du niveau général de l'album car beaucoup plus mou.

Cet album, c'est un côté pile et un côté face. Le côté pile tu headbangues, tu beugles et tu te défoules, le côté face tu te relaxes, tu fermes les yeux et tu rêves en te laissant bercer. Rarement je n'ai entendu d'album avec une unité aussi forte au niveau des morceaux et de l'ambiance générale. C'est propre et fluide, on passe d'un track à l'autre sans accroc ni surprise, de solo en solo, de hurlements en chants posés, tout s'enchaine à merveille et on se surprend à se réveiller une fois la dernière note jouée : " C'est déjà fini ? "