C H R O N I Q U E
Andrea Martongelli, guitariste leader du groupe thrash italien Arthemis vient de sortir Spiral Motion, son premier album solo. Dans la lignée des albums de Guitar Hero et autres maestro du manche à six cordes, celui d’Andy permet également de mettre en valeur les qualités techniques du guitariste de Verone. Toutefois, le petit plus de Spiral Motion vient de l’intéressante diversité phonique et rythmique proposée. Martongelli ne fait pas de la musique, il l’apprivoise, l’assemble et la customise pour la faire ressembler à ce qu’il doit aimer.
Diversité et cohérence
Il est évident qu’Andy a su s’entourer de quelques artistes nécessaires à produire l’écrin servant à mettre en valeur son travail. C’est une des autres forces de l’album, car sans prendre le devant de la scène, Brendan Farrugia (basse), Corrado Rontani (batterie) et Enrico Marchiotto (claviers et synthés) font un excellent travail et le rendent suffisamment visible et précis pour ne pas isoler le guitariste. Une force qui permet de ne jamais lasser l’auditeur tout au long des quarante-trois minutes de Spiral Motion. L’album s’ouvre sur Eternal, une entrée en matière plutôt facile d’accès. Dans ce titre positif, on perçoit l’intéressante balance entre tendance rétro et sons électros qui sera l’une des constantes de l’album. Avec Screaming Ninja, on entre dans le sérieux. Ce titre power metal est varié et hyper mélodique. Il garde cependant une patine très seventies grâce aux claviers et le jeu atypique d’Andy. Un titre incontestablement intéressant. Infected-Garbage-Blues nous propose une superposition un peu déstabilisante. Le son lourd entre hard rock et stoner et en effet mélangé avec des loops électros et des claviers très old school. Venomous est jovial à l’écoute. Rapide et court, heavy et thrash, il permet à Andy de balancer ses riffs sans hésitation. Pour moi un des sommets de l’album.
Father est la première des deux ballades instrumentales. Issu d’un folk mélodique (alors que la seconde, Dark Days, sonnera plus rock), ce titre permet de montrer que le maestro sait également faire des riffs plus mélodiques, plus classiques et moins techniquement extrêmes. Cyber-Hammmer Of The Gods commence avec un son électro très années 80, genre Ghostbuster. Heureusement, la cavalerie arrive à la rescousse pour changer la donne et littéralement entrer dans une ambiance western. Finalement, avec l’intervention des guitares invitées d’Alex Stornello, Michael Angelo Batio et Dave Reffet, le tout prend une connotation post-jazz spatiale assez inquiétante. Un bon titre très varié qui vous permet un voyage spatio-temporel au cœur de la culture étasunienne. Phoenix Rising propose encore une autre tonalité, plus rock, avec une touche hispanisante dans le ton. Le piano ajoute un quelque chose et la batterie est formidable. C’est surtout étonnant d’avoir une touche tango suivie par des riffs metal lourds. Le très beau Dead Symphony est la croisée des chemins du rock torturé de Muse et du folk progressif de Mike Oldfield. L’album se termine sur le mi-rock, mi-metal Bite The Bullet. Plus progressif qu’il n’y paraît, ce titre offre une sorte de panel complet des capacités d’Andrea Martongelli. Bref, un bel album, très varié, jamais lassant et toujours cohérent qui m’a permis de découvrir un artiste intéressant et imaginatif.
Tracklist de Spiral Motion:
01. Eternal
02. Screaming Ninja
03. Infected-Garbage-Blues
04. Venomous
05. Father
06. Cyber-Hammmer Of The Gods
07. Dark Days
08. Phoenix Rising
09. Dead Symphony
10. Bite The Bullet
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