Artiste/Groupe:

Angst

EP:

Phobos

Date de sortie:

Avril 2019

Label:

Indépendant

Style:

Electro Rock/Metal

Chroniqueur:

JimBou

Note:

15/20

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Angst - Phobos, ou la mise en orbite...

Dans l'univers vaste et palpitant des groupes indépendants, là où fourmillent quantité de groupes avec autant d'histoires différentes, difficile de se frayer un chemin. Si la tâche s'avère longue et semée d'embûches, peu d'entre eux baisseront les bras devant cette tâche ardue, que ce soit par témérité, pour transmettre leur passion ou tout simplement l'exprimer. Si beaucoup mériteraient plus d'attention qu'accordée, seule une poignée ira toucher du doigt les devants de la scène, là où, au-delà du succès et du culte, les lumières convergent en un point : la passion. 

Nous nous pencherons aujourd'hui sur Angst, un jeune groupe originaire de Bordeaux qui a vu le jour en janvier 2018. Le groupe est composé de trois membres qui sont Florian à la guitare, au chant et aux synthés, Romain à la batterie et Paulin à la basse. Leur style, à mi-chemin entre le Rock et le Metal, se veut assurément teinté d'accents électroniques et de samples en tous genres. Leur EP, intitulé Phobos, sorti en avril 2019, bien qu'il soit indépendant, est le fruit d'une collaboration avec le génial Mathieu Pascal de Gorod, que l'on retrouve côté production et arrangements. Alors découvrons sans plus tarder le rendu de ce cocktail pour le moins alléchant.

Une introduction presque éphémère et forte de ses sonorités épiques posait les bases, alors qu'un battement de cils plus tard, l'air d'un synthétiseur déballait déjà ses valises pour étaler le nuancier d'un trio de musiciens déjà lancé à toute allure. Proof, telle que s'intitule la première piste, a de quoi faire bouger la tête et ériger les oreilles de par son riff Metal soutenu, sa batterie et sa basse aux aguets. La voix de Florian, grave et basse à la fois, se fond parfaitement dans un décor qui s'étoffe de mesure en mesure avec des éléments électroniques aussi persistants que divers. Le léger break qui surviendra à la moitié du morceau donnera un contrepoids efficace aux moyens d'une batterie plus appuyée et d'un pré-solo mélodique à point. Le solo de guitare, qui fera office de conclusion, finira quant à lui d'enrichir l'ambiance de la musique en y ajoutant une touche plus frénétique. Et bien que les premiers airs de Better Than Yesterday pourraient évoquer une orientation Indus, le groupe s'en détachera avec la même aisance que le ferait Nine Inch Nails au sein d'un seul et même morceau. Nous retrouverons en revanche un côté électronique un peu plus présent que sur Proof, ainsi qu'un Romain plus régulier à la batterie. Le pont à mi-parcours, guidé par la basse subtile de Paulin, calmera le jeu en finesse avant de reprendre sur sa thématique principale et son refrain particulièrement accrocheur. Angst qui, de par sa consonance à la fois anglaise et allemande, se traduit globalement par l'angoisse, ne manquera pas de transmettre, ou du moins d'évoquer à merveille ce même sentiment aux détours d'une piste huilée aux électrodes. Car à l'image de son synthétiseur oppressant et de son BPM cadencé, Don't Preach viendra bousculer l'ADN des deux premières pistes avec l'art et la manière, dans une valse à mille et un temps.

L'introduction de You're Sick, quant à elle, viendra temporiser la danse avec les samples énigmatiques de Florian et une basse ronronnante. Mais le repos sera de courte durée car, dans ce qui semblait être un pied à terre des plus confortables, le trio bordelais livrera son plus bel effet de cohésion. Le côté progressif y sera plus effectif que sur le reste de l'album et les changements d'ambiance plus marqués. Nous y retrouverons, tout au long de ses six minutes et demi, une grande partie de la palette jusqu'ici déployée avec comme toujours son grain propre et unique. The End n'échappera donc pas à la règle. Pour les plus férus du son électronique, on pourra regretter de ne pas jouir un petit peu plus de sa savoureuse introduction aux airs d'Infected Mushroom. Mais le reste du morceau ne viendra pas pour autant baisser le niveau de l'album et finira même de parfaire son identité avec brio.

En définitive, cet EP qu'est Phobos, du haut de ses cinq pistes et sa presque demi-heure nous aura fourni un panel plus qu'intéressant. Angst aura réussi le pari de se construire un univers propre et maîtrisé, tant sur le plan musical que sur la production et pour un premier effort ce n'est pas rien. L'implication sans faille du trio sur tous les plans aura porté ses fruits de long en large. Alors en attendant un prochain EP (Déimos, l'autre lune satellite naturel de Mars ?) voire un album, qui sait, nous ne pouvons que tourner nos regards vers ces Bordelais-là, dans l'espoir qu'ils continuent sur leur belle lancée.

 

Tracklist de Phobos

01. Proof
02. Better Than Yesterday
03. Don't Preach
04. You're Sick
05. The End

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