Artiste/Groupe:

Apocalyptica

CD:

Shadowmaker

Date de sortie:

Avril 2015

Label:

Odyssey Music/Caroline

Style:

Metal aux violoncelles

Chroniqueur:

Orion

Note:

15/20

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Apocalyptica est un groupe en perpétuelle évolution.
Au départ, ce quatuor finlandais composé de violoncellistes se contentait de proposer des reprises (les deux premiers albums). A partir du second album, ils ont commencé à composer leurs propres morceaux. Ils ont ensuite ajouté une batterie à leurs quatre violoncelles (qui sont devenus trois) puis, pour avancer encore, ils ont demandé à des chanteurs guests de venir pousser la chansonnette. On a ainsi vu défiler des musiciens d'horizons divers tels que (entre autres) Till Lindemann (Rammstein), Corey Taylor (Slipknot, Stone Sour), Gavin Rossdale (Bush), Lacey Sturm (Flyleaf), Christina Scabbia (Lacuna Coil), Lauri Ylönen (The Rasmus) et même (cocorico !) des frenchies avec Joe Duplantier (Gojira) et Manu Monet (Dolly).
Toujours dans cette optique d'évolution, cette fois-ci, le groupe s'est offert les services d'un seul chanteur sur tout l’album. Il s'appelle Franky Perez (qui fut notamment chanteur / guitariste des Scars On Broadway et a bossé avec Slash). Et un chanteur attitré, ça amène forcément des changements.

Le groupe ne nous avait pas sorti d’album studio depuis 7th Symphony (2010), ce qui fait quand même cinq ans. On n'a jamais eu un tel trou entre deux albums du groupe. Ceci dit, nous avions pu patienter avec le live Wagner Reloaded qui nous montrait un autre aspect de la musique des nos Finlandais, plus axé sur la musique classique.
Avec Shadowmaker, retour sur un album plus traditionnel pour Apocalyptica. D’ailleurs, le premier extrait de ce nouveau disque fut le titre Cold Blood, premier morceau chanté (après la courte intro instrumentale, I-III-V-Seed of Chaos), et tout à fait dans la lignée de l'album précédent. On y découvrait donc ce nouveau chanteur, avec une voix très Metal alternatif américain (Stone Sour, Sixx AM…) ; en cela, on n'est pas trop dépaysé avec les anciens titres chantés du groupe.

Mais c'est avec la suite qu'on commence à noter des changements. Le titre éponyme est un long morceau (sept minutes trente), chanté de nouveau, avec de bonnes parties instrumentales sur le break au milieu du titre. C'est un des grands moments de ce nouvel album. Nos violoncellistes s'en donnent à coeur joie. Et là, je trouve que le son des violoncelles parait bien plus "naturel" que sur 7th Symphony, c'est à dire moins saturé, les faisant un peu moins ressembler à des guitares électriques. Puis c'est au tour de Slow Burn, de nouveau chanté. On dirait qu'Apocalyptica a privilégié les chansons aux morceaux instrumentaux sur ce nouvel album. Cela s'explique évidemment par l’arrivée du chanteur qui, de plus, a pris part au processus de création de l'album. Et ça devient évident si je vous dis qu'il faut attendre le septième titre (le cinquième si on prend l'édition limitée qui comprend deux bonus) pour rencontrer le premier morceau instrumental (en dehors de l'intro), Riot Lights.
Au total, sur les dix morceaux de l'édition standard, vous aurez droit à deux titres instrumentaux, Riot Lights et Till Death Do Us Part (trois sur la version limitée qui comprend en plus Reign of Fear). Voici donc le gros changement avec ce nouvel album : ce sont les titres chantés qui priment.
Priorité au chanteur donc. Et ce Franky Perez montre une certaine versatilité, chantant de manière assez agressive sur House Of Chains alors que sur la jolie ballade Hole In my Soul, il nous transmet beaucoup d’émotion avec l'aide des violoncelles qui, sur ce genre de morceau, ne sont pas en reste pour faire vibrer l’auditeur). Il en est de même sur le dernier morceau, Dead Man's Eyes, qui est le plus long de l'album (pas loin des dix minutes) mais c'est un peu un piège car passées les six minutes, ce sont essentiellement des bruitages de cordes frottées jusqu'à la fin du morceau. En tout cas, le fait que ce soit le même chanteur sur tous les morceaux amène forcément bien plus d’unité dans l’album, ce qui était le but recherché, selon les dires de Eicca Toppinen.
Musicalement, Come Back Down (second titre bonus) montre que nos Finlandais sont encore très attachés à leurs premiers amours (le gros clin d'oeil à Master of Puppets sur les premières notes !). Le reste du titre n'y ressemble toutefois pas. Néanmoins, il arrive qu'au détour d'un passage, on s'aperçoive que l'influence de Metallica reste toujours assez présente dans la composition, notamment des titres les plus lourds du groupe (Reign Of Fear, Till Death Do Us Part).

Les fans du groupe ne devraient pas être dépaysés avec ce nouvel album, même s'il contient bien plus de titres chantés que les précédents. Les instrumentaux sont, comme toujours avec Apocalyptica, assez énormes (privilégiez l'édition limitée car le titre Reign Of Fear vaut le coup à lui seul). On note quand même que le son a évolué. Le groupe a voulu, je pense, retrouver un son plus naturel et ceux qui avaient été déçus par le son du dernier album, trop "metallisé", devraient en être ravis.
Avec maintenant un batteur et un chanteur dans ses rangs, Apocalyptica nous montre qu’il est un vrai groupe. Reste à savoir si Franky Perez sera également présent sur le prochain album ou s’il n’était l’invité exceptionnel que d’un seul album.


Tracklist de Shadowmaker :

01. I-III-V-Seed of Chaos
02. Cold Blood
03. Shadowmaker
04. Slowburn
05. Reign of Fear (bonus track)
06. Hole in My Soul
07. House of Chains
08. Riot Lights
09. Come Back Down (bonus track)
10. Sea Song (You Waded Out)
11. Till Death Do Us Part
12. Dead Man’s Eyes