Je ne résiste que très rarement à ce type de sortie ouvertement (voire outrageusement) rétrograde. Du fin fond du Kentucky est née cette entité qui semble venir d'une époque lointaine et révolue. Ils ne pratiquent pas de l'USBM à la Profanatica mais plutôt un black entre-deux-vagues, très inspiré de Mystifier pour le côté occulte, raw, et la même culture du grotesque, limite grand-guignolesque.
Le son est grésillant et criard, bourré de réverb' ras-la-gueule, d'époque dirait-on. Pas de blast beats ici (ça n'existait pas encore haha !), mais quelques passages typés doom tout à fait adaptés à la situation. L'ambiance est terriblement prenante, en grande partie grâce aux mélodies de guitare secondées par des claviers (kitsches, bien sûr) façon chœur en fond. On remarque également que l'album est très bien construit, prend le temps de se mettre en place : les deux premières plages sont des intros, de natures très différentes, et annoncent le premier véritable morceau ; on remarque rapidement que les morceaux sont regroupables en duos ou trios, chaque plage principale étant accompagnée de son intro/interlude/outro. Ce qui explique que l'album soit finalement assez court avec un aussi grand nombre de titres ; les durées sont en pratique très hétérogènes.
Ceux qui adorent les groupes comme Mystifier, Mortuary Drape, Master's Hammer et même la scène hellène devraient se pencher sur cet Apochryphal Revelation qui retranscrit à merveille le black dans l'esprit de l'époque. Au-delà de la pâle copie, ils sont parvenus à s'en approprier les codes et à les réinterpréter à leur façon.
Tracklist de Primeval Devilish Wisdom :
01. Primeval Devilish Worship 02. Wickedness 03. Profane 04. Death Of The Savior 05. Poisoned Blood Of The Redeemer 06. Constantine 07. Entering The Realm 08. Obscure 09. Mother Hecate 10. Burning 11. Dismal Depths 12. Blasphemous 13. Invocation 14. Graveyard 15. Dreams Of Beyond
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