Apostolum

Artiste/Groupe

Apostolum

CD

Winds of Desillusion

Date de sortie

Janvier 2014

Label

Moribund Records

Style

Black Metal

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

11/20

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C H R O N I Q U E

Apostolum est un groupe de Black Metal qui nous vient tout droit de Lombardie en Italie ; si le nom ne vous dit rien c’est tout à fait normal, Winds of Desillusion est leur premier album. Leur EP Anedonia sorti en 2006, n’ayant pas fait grand bruit, leur sombre et visqueuse musique ne risquait pas de percer vos tympans jusqu’à aujourd’hui.

Hé oui… Il a fallu qu’un pathétique plancton, au milieu d’un océan marâtre de Metal en tout genre, vienne vous sortir le petit groupe de Black Metal de Pétaouchnock. Merci Mythos (c’est quoi d’ailleurs ce nom ?) ! Merci… Oui, car bon, on ne va pas passer pas quatre chemins, Mythos aurait mieux fait de rester pieuté dans son lit au lieu de nous sortir ce groupe de derrière les fagots de grand-mère. Soyons honnête, une écoute aurait suffi, mais comme je suis perfectionniste je me suis tapé l’album un peu en boucle, pensant qu’au fil des écoutes il allait se passer quelque chose, juste un petit truc quoi !

Donc première écoute, constat accablant.

C’est vraiment un album ça ? Pas une démo enregistrée dans un garage lombard ? Je parle d’un garage Fiat des années 50 hein pas celui de Lamborghini, quoique, je ne sais plus très bien lequel des deux a le plus de charme en fait… Bon, je suis dur, très bien. Mais à la fois quand vous écoutez la qualité du son, la voix mal casée, mal chantée, sur un piano qui fait presque du format midi, vous vous dites « heu ils nous font quoi les gugusses là ? » En Black Metal il est vrai que le son garage/caverne/cabane aux fonds des bois de ton pote Vlad Tepes en Transylvanie peut être un choix, une volonté, un style, tout simplement. Mais chez Apostolum ça ne peut pas être un choix, impossible, les Italiens pratiquent une sorte de Black Metal mi-sympho mi-mélodique, donc oubliez le son de garage, on est censé avoir une super prod, sinon il vaut mieux changer de genre de musique, car un piano de mauvaise qualité ça se sent tout de suite malheureusement… Aïe aïe les oreilles… Enfin, je dis ça, mais le bon vieux Burzum a quand même réussi à arnaquer pas mal de monde avec ses deux albums tout droit sortis de prisons que sont les mauvais Hlidskalf et Daudi Baldrs

Deuxième, troisième écoute, toujours aussi garagistes les lombards dis donc ! Mais bizarrement on sent quand même quelque chose, une sorte d’inquiétante étrangeté et d’un « je ne sais quoi » qui interloque sur fond de médiocrité, quelque chose de touchant en fait. Mythos perd-il la boule ?

Dernière écoute, « last, but not least ! » (Souvenirs de cours de collège…).

[La scène qui va suivre n’a aucun rapport avec de quelconques faits arrivés dans un film de blues bien connu]

- Attendez, attendez ! Voyez-vous la lumière ? Voyez-vous la lumière ?
- Oui ! Oui, je la vois ! Par la Sainte Mère l’Eglise fils de Dieu !

(Ca y est, on a définitivement perdu Mythos…)

En fait Apostolum finit quand même par capturer quelque chose de subtil, de touchant. La médiocrité apparente des qualités techniques de l’album cachent une sensibilité plus profonde, et, si l’on fait abstraction deux secondes de cela, on s’approche de quelque chose d’intéressant. La sensibilité du groupe m’a touché au final, qu’on écoute Higher Planes of Existence ou Gleam of Lucidity, il y a de-ci de-là des choses intéressantes. Je pense en fait que c’est en partie leur maladresse qui contribue à cet effet, maladresse aussi de cette jeune fille qui porte une tête de mort sur la pochette.

Si la chronique est sarcastico-comique c’est pour éviter de sombrer dans la critique unilatérale d’un album vraiment mal produit. Je pense même qu’il vaut mieux essayer de percer à jour un petit quelque chose plutôt que rejeter en bloc un album qui a sans doute demandé un minimum de travail au groupe. Question de respect. Et finalement on sort un peu changé à la fin de l’écoute et je l’espère aussi, de la chronique !

Apostolum n’a donc pas produit un bon album, certes, mais il y a quand même de bonnes choses dispersées dans les quelque six pistes qui le composent, des voix étranges qui susurrent ou rigolent, un piano maladroit mais touchant etc. Je vous laisse tout de même les découvrir. Et rien que pour ça ils méritent une note au-dessus de la moyenne.

Tracklist de Winds of Desillusion :

01. Intro (Light Into The Void)
02. Unworthiness And Decay
03. Higher Planes Of Existence
04. Debris of Perception
05. Less Than A Step
06. Gleam Of Lucidity

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