Aqme

Artiste/Groupe

Aqme

CD

Epithete, Dominion, Epitathe

Date de sortie

Avril 2012

Label

At(h)ome

Style

Metal Hardcore

Chroniqueur

Scum

Note Scum

18/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Epithète, Dominion, Epitaphe. Vous parlez d'un nom d'album à la con. Déjà, il préfigure une direction musicale post machin truc avec des textes compliqués à comprendre qui réduisent à néant la moindre tentative de sonner bien musicalement parlant. En plus, Aqme quoi. Fer de lance du néo made in France (pas Frenchcore, nuance), il faut bien avouer que le quatuor est retombé en désuétude depuis l'inégal Hérésie (2008) qui faisait pourtant suite à un trident offensif tonitruant balançant des Pas Assez Loin, A Chaque Seconde ou le culte Si N'existe Pas comme des pains dans la tronche des groupes qui braillent juste pour le plaisir de brailler. Du coup Hérésie décevait légèrement et la stature du groupe était remise en question. C'est alors que tout a commencé à changer pour Aqme : orientation plus lourde et Metallique, fin des singles calibrés (des restants sur le terrible 312), et un En L'honneur De Jupiter passé totalement inaperçu il y a trois ans.

Du coup petite pause après dix années bien chargées, et retour cette année avec ce sixième disque qui pourrait bien finir de signer la mutation stylistique du groupe, disant adieu aux radios mais se rapprochant des vrais fans de metal bien lourd et avec un esprit hardcore poisseux pas si éloigné d'un Neurosis (Luxe Assassin). Et ce retour tabasse sévère. Neurosis donc, on en retrouve l'esprit alternant la mélodie et la fureur sourde, le travail mélodique discret mais terriblement efficace.

Du Death aussi, un peu, légèrement saupoudré par dessus des explosions core redoutables, à coup de blasts beats (La Dialectique Des Possédés) ou de correction en règle envers la scène metal actuelle qui sonnera du coup légèrement faible en comparaison à certaines compositions redoutables (Idiologie). Une petite intervention de Stéphane Buriez sur un My English Is Pretty Bad qui donne le tournis confirme que ce Aqme 2012 est très bien armé pour affronter l'apocalypse. Oui, car c'est de cela qu'il s'agit. Un disque noir, écrasant, désincarné, désabusé, et en même temps d'une brutalité et d'une violence surprenantes de conviction. Au fur et à mesure que les onze titres déroulent, une certitude va vous apparaitre : quel c** de ne pas avoir acheté l'album, l'autre fois, chez le disquaire à l'enseigne rouge ! On ne peut décemment pas vous en vouloir, vous ne pouviez pas prévoir. Prévoir que de groupe en perdition et retombé dans l'anonymat, Aqme allait redevenir un groupe majeur en l'espace d'un seul album appelé à marquer les esprits.

Hélas, une mauvaise nouvelle est venue assombrir le ciel des parisiens avec le départ de Thomas, leader et chanteur du groupe, auteur ici d'une prestation de premier ordre mondial, se rappelant au souvenir de ceux qui trouvaient qu'il ne braillait plus assez depuis trop longtemps. Ici, il signe sa meilleure prestation et dire que le remplacer ne sera pas chose aisée est un euphémisme.

Le chant du cygne pour Aqme ? Si tel est le cas, il est superbe. Un petit chef d'oeuvre.  

Tracklist d'Epithète, Dominion, Epitaphe :


01. Idiologie
02. Quel Que Soit Le Prométhéen (Ou Le Nihiliste)
03. Epithète, Dominion, Epitaphe
04. Luxe Assassin
05. L'Empire Des Jours Semblables
06. Adieu!
07. My English Is Pretty Bad
08. Marketing Armageddon
09. Plus Tard Vs Trop Tard
10. La Dialectique Des Possédés
11. 110.587

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