Artiste/Groupe:

Archer

CD:

Culling The Weak

Date de sortie:

Septembre 2015

Label:

Metalville

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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Archer est un power trio en provenance des Etats-Unis (Santa Cruz, en Californie, pour être précis). Je n'en avais jamais entendu parler avant de croiser son chemin en octobre dernier, sur la date parisienne d'Annihilator. Bonne découverte qui s'est soldée par l'achat de Culling The Weak, album qui fait suite à deux sorties (difficiles à trouver) : Doomsday Profits en 2006 et un EP intitulé Who's Gonna Save You Now? paru en 2011. Lors de cette fameuse soirée d'octobre, j'ai été convaincu par le heavy mêlant des influences hard et thrash dispensé par Archer. Et quel guitariste en la personne de Dylan Rose ! Même si la musique des Californiens est particulièrement bien taillée pour la scène et semble forcément un peu moins puissante ou dynamique sur CD, ce Culling The Weak n'est pas décevant et demeure un disque tout à fait recommandable. 

L'album est produit par Mike Clink (qui a travaillé avec des groupes comme Guns N' Roses ou Megadeth) qui offre un son idéal pour ce style de musique, à savoir assez épais, chaleureux mais qui n'en fait pas des caisses et demeure "réaliste". Comprenez par là qu'il n'y a pas des tonnes d'effets ou de pistes superposées. Le groupe est composé de trois musiciens et en écoutant Culling The Weak, vous entendez trois musiciens, ni plus ni moins... un peu comme ce que vous aurez en vous rendant à un de leurs concerts. Il est agréable, de temps en temps, de retrouver ce genre de production où chaque instrument est bien distinct et sonne de façon assez naturelle.
Et maintenant, penchons-nous sur la musique ! Vous aimez Black Sabbath et Megadeth ? Les guitaristes comme Randy Rhoads ou Zakk Wylde ? Oui ? Tant mieux, Dylan Rose aussi. Et ça s'entend ! Sans que cela ne tourne au pillage éhonté, on ne peut nier que la musique d'Archer évoque un mix des influences sus-citées. Dès Belief qui ouvre cet opus concis (huit pistes, trente-huit minutes), un parfum de heavy à mi-chemin entre Black Label Society (légèrement dégraissé) et Black Sabbath se dégage... L'influence qu'ont pu avoir Tony Iommi ou Zakk Wylde sur Rose se ressentent également à l'écoute de Hurl The Cross. Ces deux compos constituent un démarrage solide et sympathique mais j'avoue qu'en ce qui me concerne, c'est réellement à partir de la troisième piste, Culling The Weak, que la galette décolle. Car avec la chanson titre, le tempo s'emballe davantage et d'autres influences (thrash mélodique) viennent se mêler à celles déjà remarquées précédemment. La compo est particulièrement bien écrite, le refrain est plus accrocheur, il y a un peu plus de hargne et le jeu des musiciens, déjà impeccable avant, est encore plus remarquable ici. C'est également sur ce titre que Rose donne à sa voix des accents plus "Mustainiens".

Cet esprit heavy costaud mâtiné de petites touches mélothrash qui évoquent le Megadeth de la première moitié des années 90 se retrouve aussi dans la plupart des compos de la seconde moitié de Culling The Weak comme Dawn Of Dilution, King For A Day ou Day That Never Came. Sur cette partie du disque, les touches 70s ou 80s sont nettement moins probantes. L'album se conclue sur My Atrocity qui contient une belle ouverture à la guitare sèche et réintroduit une certaine lourdeur après quelques compos plus enlevées. Toujours très mélodique, ce dernier morceau invoque à nouveau un esprit "Sabbathien" saupoudré de quelques touches de Metallica. Tout au long des huit compos, le jeu du trio aura été exemplaire. Les soli de Rose sont classes et me font dire qu'on tient là un guitariste dont on reparlera. On aurait tort de passer sous silence la prestation impeccable de ses deux compères, Keyhan Moini (batterie) et David DeSilva dont la basse, en plus d'être mise en avant par la dextérité de son propriétaire, a l'avantage d'être tout à fait audible... on n'en perd pas une miette. 

Le tout n'est certes pas d'une originalité folle, mais j'aime le panache démontré et les mélodies concoctées par ce trio qui propose une musique directe et efficace. L'ensemble est bien ficelé, entraînant, solide et, je le répète, les interventions guitaristiques de Dylan Rose sont absolument remarquables ! Le temps passe vite à l'écoute de Culling The Weak et, même si toutes les chansons ne sont pas scotchantes, le niveau général est largement au-dessus de la moyenne. Sans aller jusqu'à dire qu'il s'agit du disque de l'année, on peut raisonnablement parler d'une belle découverte et d'un album qui fait passer un très bon moment. Si vous ne l'avez pas encore fait, je vous invite donc à vous pencher sur Archer, un groupe au potentiel certain qui, pour être qualifié d'excellent, devra affirmer davantage sa personnalité et proposer plus de compos marquantes. C'est tout le mal que je lui souhaite. 

Tracklist de Culling The Weak :

01. Belief
02. Hurl The Cross
03. Culling The Weak
04. World Of One
05. Dawn Of Dilution
06. King For A Day
07. Day That Never Came
08. My Atrocity