Artiste/Groupe:

Armageddon

CD:

Captivity & Devourment

Date de sortie:

Janvier 2015

Label:

Listenable

Style:

Death Metal mélodique

Chroniqueur:

Orion

Note:

16/20

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Armageddon, c'est un gros blockbuster américain avec Bruce Willis. Je suis sûr que tout le monde connaît. C'est aussi un groupe de metal suédois, et là, tout le monde ne connaît pas forcément.
Armageddon (le groupe donc) a été fondé en 1997 par Christopher Amott, le petit frère de l'autre (Michael Amott, leader de Arch Enemy et Spiritual Beggars pour ceux qui ne suivent jamais). Le groupe sort son premier album cette année-là. On y découvre un mix entre Prog Metal et Swedeath assez classique. Mais 1997, c'est aussi l'année où la carrière d'Arch Enemy commence à décoller. Et comme Chris Amott se consacre surtout à Arch Enemy, Armageddon est mis entre parenthèses jusqu'en 2000, année de la sortie du second album où le groupe change radicalement de cap musical et se tourne vers le Power Metal. Malgré cela, l'album ne connaît pas plus de succès que le premier, à part au Japon (il faut dire que le label du groupe est japonais). Un autre album dans la même lignée musicale sort en 2002, toujours dans un certain anonymat, Chris jouant toujours dans Arch Enemy.
Puis en 2012, Chris quitte Arch Enemy et relance Armageddon, avec notamment le renfort de Van Williams (batterie, ex-Nevermore). Celui-ci ne reste pas bien longtemps et c'est un tout nouveau line-up qui entoure dorénavant Chris Amott : Matt Hallquist au chant, Joey Conception à la seconde guitare, Sara Claudius à la basse et Marton Veress à la batterie.

Ce quatrième album du groupe qui sort cette année chez listenable va, je pense pour beaucoup, être l'album de la découverte. Déjà, avec ce nouvel opus, Armageddon remet les pendules à zéro. Oublié le Power Metal des deux albums précédents, on repart sur les bases solides d’un Mélodeath à la suédoise, finalement assez proche de Arch Enemy mais avec une voix masculine, ce qui rappellera sans doute à certains les premiers albums du groupe des frères Amott (eh oui, n’oubliez pas qu’Arch Enemy n’a pas toujours eu une chanteuse dans ses rangs). D’ailleurs, Armageddon me rappelle aussi par moments Hearse, le groupe de Johan Liiva, ex-chanteur de Arch Enemy. Finalement, tout se recoupe…
C’est donc bien en présence d’un mélodeath que nous sommes ici. Ne vous fiez d’ailleurs pas trop à la brutalité du premier morceau (du moins, le début), le reste de l’album est bien plus dans la tranche mélodique. Le chanteur Matt Hallquist ne ménage pas ses efforts et garde un ton particulièrement agressif tout au long du titre. Au niveau guitare, on y reconnaît la signature Amott, notamment sur les solos. Le dernier solo du titre est d’ailleurs un must, mélodique et technique. Un premier morceau très réussi, un peu différent du reste, il est vrai.
Si Locked In qui suit est moins agressif musicalement, on est là en terrain connu, pour ceux qui maitrisent bien la discographie de Arch Enemy. Ce qui ne retire rien à la qualité du morceau, au contraire. C’est le cas aussi de quelques titres suivants, comme par exemple Conquer (on se croirait revenu à l’époque Burning Bridges).
La surprise (ou plutôt, la vrai différence avec Arch Enemy) vient plus de titres comme Rendition, The Watcher ou Equalizer où subsistent des vestiges Power Metal avec l’utilisation d’une voix claire sur les refrains, ce qui rend ces titres encore plus mélodiques, évidemment. Armageddon s’écarte aussi de son grand frère sur un morceau comme Fugitive Dust, titre plus lent (et plus long) avec quelques éléments progressifs. Excellent titre au demeurant. On retrouve également cette approche sur le dernier morceau, Giants. Quant à Background Radiation, un instrumental acoustique, c’est cette fois-ci à une toute autre influence que l’on pense puisque ce morceau nous rappelle très fortement le célèbre Crystal Ann, le titre introductif du monumental Alice In Hell de Annihilator.
Pour finir, précisons que la production, contrairement à ce qu'elle était sur les albums précédents, est excellente.

Armageddon nous livre un très bon album, varié, excellemment exécuté et très prometteur pour la suite. Le groupe du petit frère Amott semble avoir enfin trouvé sa voie après trois albums de tâtonnements. Gageons que cette fois-ci, ce soit la bonne.

Tracklist de Captivity & Devourment :

01. Captivity & Devourment
02. Locked In     
03. Rendition          
04. Fugitive Dust          
05. Conquer          
06. Thanatron
07. Background Radiation          
08. The Watcher          
09. Equalizer
10. Giants