Asylum Pyre

Artiste/Groupe

Asylum Pyre

CD

Fifty Years Later

Date de sortie

Décembre 2012

Label

Massacre Records

Style

Heavy Metal Progressif

Chroniqueur

Ostianne

Note Ostianne

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Beaucoup de choses ont changé pour Asylum Pyre depuis la sortie de son premier album Natural Instinct?. Le groupe a dû faire face au départ de la chanteuse et du batteur, trouver des remplaçants, et a quitté l'auto-prod. En effet, après un premier album très prometteur, le label Massacre Records a décidé de les signer et c'est en décembre que sort Fifty Years Later, deuxième album du groupe français. La pochette qui n'est pas sans rappeler celle de l'opus précédent (une notion d'écologie qui se retrouve aussi dans les paroles), rassure l'auditeur, passant le message d'une sorte de continuité dans les changements déjà annoncés.

Asylum Pyre a plusieurs défis à relever : premièrement ne pas perdre de la superbe de son premier album, et trouver une chanteuse digne de remplacer la charismatique Carole. Et il faut le dire, ça ne va pas être une tâche facile, tant Carole excellait dans son registre, sans parler de cette présence qu'elle avait sur scène. Le choix du groupe s'est porté sur une jeune femme surnommée Chaos Heidi, déjà entendue au sein de Despairhate ou Whispering Tales. Premier bon point pour Asylum Pyre, c'est que l'album a été écrit avant la signature, de ce fait, le groupe n'a pas perdu sa personnalité pour coller aux envies de Massacre Records. Et le groupe bénéficie d'un meilleur son que sur Natural Instinct? et sonne par conséquent plus mature et plus professionnel.

L'évolution musicale est, elle aussi, là. Si on reconnait la patte d'Asylum Pyre, les titres sont plus heavy, gardant un côté progressif, exemple probant avec These Trees, dont le pont musical rappelle ce que le groupe a fait sur son premier album, mais peut-être mieux amené. Le groupe sait faire dans l'efficacité, tout en gardant une complexité dans les morceaux. C'est travaillé et ça s'entend. Les orchestrations sont toujours de rigueur, mais un peu plus en retrait (Against The Sand), le côté heavy étant vraiment plus appuyé. On retrouve pour notre plus grande joie des titres longs qui montrent qu'Asylum Pyre sait imbriquer plusieurs genres entre eux, Fifty Years Later clôt l'album de cette manière (avec un solo de guitare très bien exécuté et tout en émotion).

Quelques rappels du passé s'entendent aussi bien sur le refrain que sur la fin du morceau The Herd (après le passage piano). Cette fois-ci, en plus de la musique, c'est l'association des deux voix qui fait des merveilles. Heidi y montre véritablement son potentiel et sa voix s'allie très bien à celle de Johann Cadot. Celui-ci se fait d'ailleurs un peu trop rare sur le début de l'opus. C'est sur The Fisherman's Day, une ballade toute en subtilité, qu'il a le rôle principal (les apparitions d'Heidi étant, sur la fin, de trop) et qu'il montre toute la délicatesse de sa voix. On le retrouve dans d'autres registres sur les morceaux suivants, mais parfois trop en retrait, presque relégué aux choeurs doublant la chanteuse, ce qui est légèrement regrettable.

Et puis il y a Heidi, celle qu'on attend véritablement au tournant. Point fort, mais aussi par moment point faible de l'album. Si son chant est varié (elle peut aussi bien aller dans les graves que dans les aigus, en passant par un registre "lyrique") elle a deux défauts : le premier est un côté parfois trop criard, comme sur Any Hypothesis sur le passage "A God... A Magician" ou sur le début de Just Before The Silence. Il lui manque parfois un peu de délicatesse, la jeune femme étant souvent dans la force. Même si avec les paroles et les messages, cela se comprend, un peu plus de subtilité aurait été la bienvenue. La frontière est parfois mince entre la puissance (dont elle fait preuve) et la force, et celle-ci est franchie à plusieurs reprises. Cela n'enlève cependant rien du talent d'Heidi qui maîtrise plusieurs registres et permet à Asylum Pyre d'explorer de nouveaux terrains. Une richesse non négligeable pour le groupe. Et cela s'entend sur tous les morceaux. On ne peut qu'applaudir la jeune femme de faire preuve de tant de variété dans son chant et de bien connaître sa voix. Deuxième défaut, mais bien plus "anodin", l'accent anglais d'Heidi qui n'est pas des meilleurs. Si à force d'écoutes, il ne choque plus, il faut avouer que, les premières fois, il peut s'avérer assez dérangeant. Ceci sera sûrement un détail pour certains, et une barrière pour d'autres.

Plus varié que son prédécesseur, aussi bien par les voix que par les compositions, Fifty Years Later est un album qui nécessite du temps, le temps qu'on lui accorde pour nous surprendre, mais aussi nous apprivoiser. Certes les changements sont surprenants au début, mais après plusieurs écoutes, ils sont convaincants, et emportent complètement l'auditeur dans un autre univers. Bien que la voix puisse par moment décevoir, Asylum Pyre remporte son challenge malgré la "pression" qui pesait sur ses épaules. Et si les preuves ont été faites en studio, on attend qu'elles soient faites sur scène et à long terme.

 

Tracklist de Fifity Years Later :

01. Will You Believe Me
02. Dead In Copenhagen
03. The Frozen Will
04. These Trees
05. The Herd
06. Fisherman's Day
07. Against The Sand
08. Any Hypothesis
09. Just Before The Silence
10. Fifty Years Later

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