Artiste/Groupe:

At The Gates

CD:

The Nightmare Of Being

Date de sortie:

Juillet 2021

Label:

Century Media

Style:

Death Melodique

Chroniqueur:

ced12

Note:

18.5/20

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Vous le sentez le grand disque qui arrive ? Tout semble en effet réuni pour que ce nouvel album d’At The Gates soit une réussite. Rappelons brièvement le parcours des Suédois. Très impliqués dans le développement de la scène death metal mélodique made in Göteborg au milieu des années 90 aux côtés In Flames et Dark Tranquillity avec un disque ultra référentiel, Slaughter Of The Soul, avant une séparation aussi soudaine qu’inattendue. Pour mieux rendre compte de l’impact, c’est un peu comme si Slayer s’était séparé après Reign In Blood. Le groupe était ensuite revenu au milieu des années 2000 pour des tournées événement puis avait franchi le pas du retour en studio … pour un résultat hyper satisfaisant. Que ce soit At War With Reality (2014) ou To Drink From The Night Itself (2018), At The Gates avait impressionné avec ces disques cohérents, respectueux de l’héritage du groupe tout en évitant le piège du « on essaie de refaire ce qu’on avait déjà fait ». C’est que nous avons là des musiciens doués, en maîtrise totale de leur art et dans une excellente démarche intellectuelle de continuité à évoluer.

Sur ce nouvel effort, les Suédois passent encore un cap en allant toujours plus loin dans la démarche progressive. Figurez-vous qu’on trouve un solo de saxophone (Garden Of Cyrus) sur ce nouvel album qui aborde le sujet du pessimisme avec sérieux et une certaine élégance, sujet périlleux mais parfaitement adapté à la musique death. Les Scandinaves ne se sont rien interdit et on trouve pas mal d’orchestrations très réussies, œuvre du bassiste Jonas Björler, instrument très inspiré et plutôt mis en avant sur ce disque (l’incroyable Cosmic Pessimism et sa dynamique très groovy). Les guitares sont, comme toujours avec At The Gates, aux premières loges, notamment les riffs bien écrasants de Spectre Of Extinction emportent tout sur leur passage avec toujours cet incroyable sens de la mélodie tout en envoyant du super lourd. On trouve d’ailleurs une déferlante de guitares sur le premier titre avec ce génial effet stéréo du lancement de riff après la traditionnelle intro. La voix rocailleuse, éraillée, de Tomas Lindberg (et son éternelle casquette) ne semble pas plaire à tout le monde, certains la jugeant trop monocorde, mais pour ma part, je l’aime beaucoup, en lien avec le style et surtout très bien positionnée dans le mix car au niveau des guitares. Je ressens même parfois que les guitares sont à la manœuvre et que le chant suit et ça leur va super bien.

Très varié, ce nouvel album évolue magistralement entre différentes ambiances avec des passages plus posés, presque atmosphériques superbes (les déjà citées Garden Of Cyrus et Cosmic Pessimism) positionnés très intelligemment entre de pures bombes death mélo (The Paradox, Touched By The White Hands Of Death, Eternal Winter Of Reason qui conclut magistralement ce disque). L’album y gagne en cohérence d’ensemble et At The Gates enchaîne un troisième disque (post-reformation) de très haute volée. Impressionnants de sérénité, sûrs de leur force, les suédois proposent ici un des disques de l’année selon moi, un brûlot aussi inspiré qu’amené (je le leur souhaite) à devenir référentiel tant pour eux que pour cette scène death Scandinave (élargissons-un peu le « spectre ») en pleine possession de ses moyens. Les thématiques abordées sont en outre assez abouties, « sombre mais pas négatif » et permettent à ce disque (au très bel artwork qui plus est) de frapper fort, très fort.

Avec ce nouvel album, At The Gates peut, et doit, passer encore un cap en termes de popularité. Le statut culte du groupe est d’ores-et-déjà acquis mais cela doit désormais largement dépasser le stade de cette belle reconnaissance. Disque très réussi, inspiré du début à la fin, The Nightmare Of Being est à recommander chaleureusement et At The Gates à saluer pour ce très bel album pour sa qualité et aussi pour son audace couronnée de réussite. Tack.


Tracklist de The Nightmare Of Being :

01. Spectre Of Extinction
02. The Paradox
03. The Nightmare of Being
04. Garden Of Cyrus
05. Touched By The White Hands Of Death
06. The Fall into Time
07. Cult Of Salvation
08. The Abstract Enthroned
09  Cosmic Pessimism
10. Eternal Winter Of Reason

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