Artiste/Groupe:

Avatar

CD:

Avatar Country

Date de sortie:

Janvier 2018

Label:

Century Media

Style:

Groove Metal

Chroniqueur:

Orion

Note:

16/20

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Alors qu’aujourd’hui, la tendance est plutôt de sortir un nouvel album tous les trois ans, les Suédois d’Avatar enchaînent les disques comme on enfile les perles. Un an et demi après Feathers and Flesh, voici déjà Avatar Country, leur nouvel album. Ce qui nous donne depuis 2006, date de sortie de leur premier disque, sept albums en douze ans. Faites le calcul, ça fait une belle moyenne. 

Ce cru 2018 de nos joyeux lurons suédois sent encore une fois le concept. Vous avez sans doute remarqué que tous les titres contiennent le mot "King". Serait-ce un hommage à leur roi ? (Oui, la Suède est toujours un royaume, un peu de culture générale ne fait pas de mal !) Peut-être… en tout cas, ce n’est définitivement pas un hommage "sérieux" à la Carolus Rex de Sabaton par exemple. Là, le délire est de mise. Le roi en question n’est donc pas celui de Suède mais le guitariste du groupe, Jonas "Kungen" Jarlsby, ("kungen" signifiant "roi" en suédois) que l’on a pu voir endosser ce rôle dans les vidéos promos du groupe, The King Wants You et A Statue Of The King.

C’est donc parti pour une bonne tranche de rigolade. Le point culminant du délire étant atteint avec le titre The King Speaks, qui est en fait un morceau uniquement parlé (un discours traduit en anglais), où notre bon roi parle entre autre (si j'ai bien compris) de ses problèmes de transit avec en fond, trompettes et réactions enflammées de la foule. Faut oser ce genre de titre… 
Bon, mais musicalement ? Parce que la rigolade, c’est bien, mais si tout ça n’est prétexte qu'à sortir des morceaux faciles et peu inspirés, ça ne présente aucun intérêt. Et en effet, ce titre (The King Speaks) placé en milieu d’album, c’est marrant une fois ou deux mais la tentation de le zapper à chaque nouvelle écoute est grande, il dure quand même plus de trois minutes. Et on en vient au défaut principal de cet album : sa durée. Quarante-trois minutes, c’est court, surtout si on enlève ce titre qui n’en est pas vraiment un et l’intro complètement décalée (Glory To Our King) qui ne fait pas avancer le schmilblick non plus, il nous reste moins de quarante minutes de musique… Et encore, certains seront tentés d’éjecter aussi Silent Song Of The King pt 1, un instrumental de musique électronique très éloigné du metal (et ça fait encore trois minutes trente de perdues)…
Bref, il ne nous reste véritablement que sept morceaux. Autant dire que le groupe avait intérêt à ne pas se louper sur ceux-ci. Et là, heureusement, pas de souci, l’inspiration est au rendez-vous ! La force du groupe réside dans sa capacité à nous fournir des morceaux alléchants, souvent inattendus, qui fonctionnent au quart de tour. On avait pu s’en rendre compte à l’avance avec les deux vidéos dévoilées plus haut. Mais ce ne sont pas, de mon point de vue en tout cas, les meilleurs représentants de ce qui nous attend. 
Les choses sérieuses démarrent donc avec Legend Of The King, le titre le plus long de l’album (plus de huit minutes) qui nous entraîne par son intro sur le terrain du speed mélodique, comme l’avait fait le titre introductif de Feathers & Flesh, House Of Eternal Hunt. Le refrain est coloré et festif, pour faire la balance avec les couplets plus agressifs. Le milieu du titre avec ses "Hey! Hey! Hey!" est idéal pour être repris par tout le public en concert. Et comme l'album entier est à sa gloire, notre roi-guitariste Kungen nous livre déjà un bon aperçu de ses facultés. Un très bon morceau, varié, qui mérite toute votre attention. Johannes Eckerström, dès ce premier titre, nous montre toute sa versatilité vocale, passant du chant death à un chant bien mélodique. Et il nous fait même découvrir de nouvelles capacités en allant jusqu’à imiter Brian Johnson sur le début du titre suivant, The King Welcomes You… qui nous fait penser justement à AC/DC. Un morceau bluesy inhabituel (et attendez de découvrir le solo d’ambiance lounge) pour ce groupe qui aime surprendre. Et c’est encore une fois une bonne surprise, je dirais même que c’est LA bonne surprise de l’album. Et voilà déjà deux compos qui valent le déplacement.
Même si le reste n'est pas aussi jouissif que ces deux premiers titres, ça se défend quand même pas mal. On y retrouve l'Avatar de l'album précédent, les influences sont nombreuses et savamment digérées, du NU Metal (A Statue Of The King) au Death mélodique en passant par le Heavy (King After King). Et si la première partie de l’instrumental Silent Song Of The King est plutôt déstabilisante (c’est spécial mais ça se fond pas mal dans l’ensemble tout de même), la seconde est plus "classique", avec des guitares bien mélodiques (on y retrouve la mélodie directrice de la première partie, avec un son complètement différent bien sûr).

En ces temps où l’originalité musicale n’est plus forcément de mise, un album d’Avatar, ça fait du bien ! Maintenant, le groupe a aussi le droit de prendre un peu plus son temps entre deux albums et nous sortir quelque chose de plus conséquent à l'avenir car, comme expliqué plus haut, ça ne nous fait finalement que peu de musique à nous mettre entre les oreilles. 

Tracklist de Avatar Country :

01. Glory To Our King (intro)
02. Legend Of The King
03. The King Welcomes You To Avatar Country
04. King's Harvest
05. The King Wants You
06. The King Speaks
07. A Statue Of The King
08. King After King
09. Silent Song Of The King Pt 1 : Winter Comes When The King Dreams Of Snow
10. Silent Song Of The King Pt 2 : The King's Palace