Artiste/Groupe:

Avatarium

CD:

The Fire I Long For

Date de sortie:

Novembre 2019

Label:

Nuclear Blast

Style:

Hard Rock Doom

Chroniqueur:

ced12

Note:

16/20

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Leif Edling est un musicien étonnant, du genre hyperactif. Le bassiste, fondateur et principal compositeur de Candlemass est un homme à la discographie longue comme le bras. Outre Candlemass (douze albums au compteur en plus de trente ans de carrière et un très beau succès qui ne se dément pas, l’insatiable bassiste cumule les projets que ce soit avec KruxAbstrakt Algebra et plus récemment The Doomsday KingdomAvatarium fait partie de ces différents projets et n’en est pas le moindre. Officiant depuis 2012 et accumulant les sorties de qualité, la formation aux allures de all star band avec Marcus Jidell (ex-Soen, ex-Evergrey, ex-Royal Hunt), Lars Skold (batteur de Tiamat lorsqu’il n’officie pas dans Avatarium), Carl Westholm (Krux et … ex-Candlemass) vite rejoint par l’épouse de Marcus Jidell, la très charismatique chanteuse Jennie-Ann Smith. A l’origine, Mikael Akerfeldt (Opeth) devait officier dans la formation mais dut décliner pour cause de manque de temps. On le voit, la fine fleur du heavy suédois à tendance doom était au chevet d’Avatarium et voilà un groupe bien né et surtout idéalement lancé par des premières productions de qualité. Le dernier album Hurricanes And Halos avait récolté d’excellentes critiques et surtout vu le mode de fonctionnement de la formation suédoise évoluer significativement. Enchaînant les burn-out, Leif Edling avait pris du recul (relatif car il avait participé activement à la composition du disque) et le couple Jidell – Smith avait trouvé de l’espace pour s’exprimer et ne s’en était pas privé pour un résultat très probant. Le titre The Starless Sleep était une très belle réussite qui m’avait permis de découvrir la formation et notamment cette voix aux influences blues qui est clairement le meilleur atout de la formation.

Dans la parfaite continuité du précédent disque, le retrait de Leif Edling s’accentue encore surtout depuis que Candlemass a été sérieusement remis sur les rails. Alors qu’il avait composé six titres sur les huit du précédent disque, son apport n’est que de trois morceaux sur ce The Fire I Long ForAvatarium a bien réussi à s’émanciper de son créateur et ce nouvel album en est la confirmation. Sur le plan musical, nous ne sommes pas dépaysés à l’écoute de ce nouvel opus. A la première écoute, on retrouve les ingrédients propres au groupe : des guitares au son bien typé, assez grasses, une basse bien ronde, un orgue hammond qui sent toujours aussi bon les seventies et surtout cette voix qui transcende le tout. Surtout, alors qu’Avatarium évolue dans un registre doom, il se dégage de ce groupe une réelle élégance. Superbe contraste obtenu par le groupe. Voices est le parfait exemple de ce (trop) rapide descriptif. L’orgue hammond fait des merveilles sur cette ouverture servant de parfaite rampe de lancement pour le refrain de la bluffante Jennie-Ann. La guitare n’est pas en reste intervenant souvent à bon escient et Marcus Jidell dégaine un premier solo bien inspiré. Dans le prolongement de ce Voices réussi, la guitare de Rubicon fonctionne superbement bien. La formation suédoise alterne judicieusement les rythmes avec un Lay Me Down plus posé, proposant un Avatarium en mode ballade. La très belle voix de la chanteuse n’est pas étrangère à la bonne tenue de ce titre. Porcelain Skull, plus enlevé et vraiment réussi, renvoie (sans toutefois l’égaler) à la géniale The Starless Sleep citée plus haut (l’immense réussite de Hurricanes And Halos) avec un refrain du tonnerre. En seulement quatre titres, Avatarium a déjà gagné la partie à l’aise. L’orgue fait un retour remarqué sur la très bonne Great Beyond (avec un petit riff rappelant le Kashmir de Led Zeppelin, seventies toujours). En ne proposant que neuf titres, Avatarium me semble faire un bon choix. La dimension doom peut rapidement lasser (en tout cas moi, oui) et ce malgré les efforts du combo pour varier les plaisirs. La durée de cette galette (quarante-cinq minutes) est bien paramétrée à mon sens, le groupe gagnant ainsi en force d’impact. Il est vrai que le style du groupe, assez marqué, pourrait desservir les Suédois sur des durées trop longues. Il manquera peut-être à ce disque un gros hit type The Starless Sleep (le lecteur attentif aura compris que je suis fan de ce morceau) mais il y a là largement de quoi satisfaire tout fan de (hard) rock. Visuellement, les vidéos proposées dégagent toujours une image bien sombre et, fait étonnant, seule la chanteuse y est visible. Ok je n’ai cessé de la complimenter (et je persiste) mais cette approche me surprendra toujours. Mais les membres du groupe font bien ce qu’ils veulent.

Dans une très belle dynamique depuis sa mise en orbite en 2012, Avatarium continue son irrésistible marche en avant en proposant une nouvelle fois un album de grande qualité qui, en plus de sa valeur intrinsèque, valide la nouvelle organisation interne du groupe et la prise de contrôle par le couple Jidell - Smith. Bravo aux Suédois à qui il ne restera plus qu'à venir nous présenter ces nouveaux titres en concert. Décidément, la Suède, et ses dix millions d’habitants, n’en finit pas de nous proposer des groupes d’une qualité incroyable et c’est heureux. 

Tracklist de The Fire Long For :

01. Voices
02. Rubicon
03. Lay Me down
04. Porcelain Skull
05. Shake That Demon
06. Great Beyond
07. The Fire I Long For
08. Epitaph Of Heroes
09. Stars They Move

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