AYIN ALEPH

Artiste/Groupe

Ayin Aleph

Album

Ayin Aleph I

Date de sortie

17/10/2007

Style

Métal Gothique Alambiqué A Chanteuse

Chroniqueurs

Damien, Florent C

Note (Damien)

18/20

Note (Florent C)

19/20

Site Officiel

http://www.ayinaleph.com/

C H R O N I Q U E (Damien)

Où comment renvoyer les pseudos groupes gothiques dans les bas fonds des ghettos radiophoniques. Messieurs-dames, voici très certainement l'artiste la plus inspirée de l'Histoire du Metal. Oui, cette chanteuse russe à l'univers décadent baroque dans lequel se croisent et s'entrechoquent des influences que trois chroniques conséquentes ne suffiraient pas à décrire, à de quoi devenir la plus grande artiste de tous les temps.

Décrire un tel disque parait risqué mais soit, nous n'avons qu'une vie. Le disque sobrement nommé 1 débute par "Hamlet". Un monstre pop metal aux contours gothiques survolé par la voix sublime de la chanteuse qui officie dans le rang opératique. Comment ça Floor Jansen et Tarja Turunen peuvent le faire aussi ? Ah oui, elles peuvent monter, mais peuvent-elles tenir des notes de matière aussi possédée, de manière aussi émotionnelle, sans pleurnicher, en collant véritablement le frisson ? Ah ba oui mais non !

Les guitares sont très bonnes, l'ambiance est étrange. Un fantôme nous accueille pour My Bloody Marriage, premier clip extrait de cet album que je vous invite expressément à découvrir sur la page myspace du groupe. Une intensité incroyable, une musique légère et lourde en même temps, la voix complètement folle survole la musique, un sacré voyage commence.

Les compositions sont toutes plus alambiquées les unes que les autres, les plans limite pop succèdent à ceux plus empreints de tristesse. On se fait balader ainsi pendant 19 titres (!) d'une oeuvre complète qui redéfinit les limites du gothique d'inspiration classique, Ayin miaule, ("Gray Ashes"), elle nous fait se dresser tous les poils de notre pauvre corps à l'envie, les mélodies sont toutes plus merveilleuses les unes que les autres.

Les moments de pureté artistique sont nombreux ("Butterfly", "Army Of Love", The Purchase Of The Cathedral"), le groupe se permet même de donner une version bis de "My Bloody Marriage", encore plus lourde. Ce disque ne souffre d'aucune longueur tant la diversité et l'originalité sont omniprésentes tout du long, la fin est grandiose (notamment "Greed"), cette galette est absolument fantastique.

Le seul minuscule reproche vient du manque de puissance que confère la production aux parties Metal sans pour le moins du monde nuire à cet ensemble. Mais n'en dévoilons pas trop, plongez vous perdre par vous-même dans ce génie absolue dont on ressort renversé. Tout juste saurait-on dire qu'une telle oeuvre devrait être obligatoire dans les conservatoires musicaux (la demoiselle en a fait 3 !). La future maîtresse du monde à n'en point douter.

C H R O N I Q U E (Florent C)

Il y a des jours où être chroniqueur réserve son lot de (bonnes ou mauvaises) surprises ! Ayin Aleph est un ovni venu directement de notre beau pays. Alors on navigue ici dans un registre à chant féminin gothique, mais impossible de le rapprocher avec un autre groupe du genre. En effet, Ayin Aleph est tout sauf un clône de Nightwish, After Forever et consorts.

Ayin Aleph est une artiste à part entière, elle possède son propre univers, et quel univers !! Pianiste (elle a des prix de conservatoire) et extrêment influencée par la musique classique, elle délivre un son unique. Elle fait ce qu'elle veut de sa voix, du très grave à la Nina Hagen jusque dans les aigus telle une chanteuse lyrique.

Point de vue instruments, on retrouve tous les instruments d'un groupe de metal bien entendu mais le plus important n'est pas là. L'instrument qui prédomine est ici le piano, son instrument comme je le disais plus haut. Ajoutez à cela différents instruments à cordes (sublime violoncelle !), un orgue et un clavecin et le compte est bon. Oui mais c'est du déjà vu me direz-vous ! Eh bien pas du tout, car l'utilisation qui en est faite est totalement novatrice.

A la première écoute cela peut choquer et ressembler à une véritable cacophonie pour le novice qui passe par là par hasard. Bien sûr il n'en est rien, tout est pensé et construit à la perfection, c'est magique, fantasque, burlesque et on ne peut plus théâtral ! Ecoutez pour vous en convaincre le titre "Aleph", totalement déjanté, avec un clavecin délirant. Je parle de ce titre mais tous les titres de l'album sont des petites pépites d'originalité.

Ayin Aleph renvoie à leurs chères études bon nombre de groupes, croyez moi ! Je parlais d'une artiste à part entière tout à l'heure, car la belle assure aussi niveau visuel. Rien n'est laissé au hasard, les clips sont à tomber par terre, quelle créativité !

Tantôt burlesque, tantôt agressif (elle adore Dani Filth et Pantera cela s'entend aussi !), toujours fantasque, original et mélodique, cet album est un véritable bol d'air et prouve que l'on peut sans cesse se renouveler dans un style musical que l'on croit figé à jamais.

Le seul défaut (pour certains) que je pourrais trouver est la complexité et la longueur de l'album, qui pourrait freiner l'écoute. Mais que ceux qui ne passent pas ce cap sachent qu'ils perdent là une magnifique occasion de découvrir un pur joyau.

Ayin Aleph 1 possède son propre univers, gothique, malsain, barré, déjanté, burlesque, baroque, théâtral, bref les qualificatifs ne manquent pas. Une grande Dame se révèle à nous, en espérant que le public le lui rende bien, car comme tout le monde le sait, la France n'est pas le pays où ce genre de bijoux cartonne ! Je pense que le succès lui tendra plus les bras dans les pays Germaniques par exemple. En tout cas elle a déjà conquis un fan, moi !!

Un grand merci et un grand BRAVO pour cette oeuvre ô combien magistrale !!!