C H R O N I Q U E

Battle Beast. Voilà un nom qui doit évoquer quelque chose aux amateurs de Nightwish puisque ce groupe va accompagner les finlandais lors de leur prochaine tournée.
Battle Beast est un groupe finlandais aussi qui s’est fait connaître notamment en gagnant la finale du Metal Battle à Wacken en 2010 (compétition regroupant les groupes non signés) et s’est ainsi fait remarquer par le label Nuclear Blast. Il faut d’ailleurs préciser que cet album a déjà été publié dans le courant 2011 sur un tout petit label et bénéficie donc d’une distribution plus importante aujourd’hui, juste avant la tournée avec Nightwish.

Mais à part cette tournée commune, la nationalité et le fait que Battle Beast soit aussi un "groupe à chanteuse", le parallèle avec Nightwish s'arrête là car musicalement, on en est assez loin. Battle Beast, c'est du Heavy Metal traditionnel, bien typé eighties avec du chant féminin. Ca, c'est pour situer le décor car c'est évidemment un peu plus que ça. Mais, en gros, ça définit pas trop mal le groupe.
D'ailleurs, quand je dis chant féminin, ne vous attendez pas à écouter une diva. La demoiselle, Nitte Valo, a une voix plutôt agressive, c’est un peu un Udo Dirkschneider au féminin si vous voyez le genre... et puis, elle est parfois relayée par du chant masculin, celui du guitariste Anton, assez influencé par Udo lui aussi par moments (Die-Hard Warrior, Armageddon Clan, Victory).

On passera rapidement sur le nom du groupe et la pochette, hyper clichés tous les deux. Dès les premières notes du disque, on est plongé vingt-cinq ans en arrière. Du riff Heavy Metal hyper basique, des gros chœurs sur le refrain, un solo bien Metal, des "Oh Oh Oh" à la reprise du couplet après le solo… Enter the Metal World, ça s’appelle (vidéo ici). Titre on ne peut plus explicite. Aucun cliché n’est évité et pourtant… Pourtant, je ne vais pas vous faire le coup du "c’est du déjà fait, déjà vu donc inutile". Pas cette fois-ci en tout cas. Car il faut reconnaître qu’à l’écoute de cet album, on découvre une jeune formation sous influence, certes, mais qui a un sens de la composition non négligeable. Il y a notamment une poignée de titres particulièrement bien torchés (Justice and Metal, Steel, Die-Hard Warrior, Cyberspace, Show Me How To Die) dont les refrains font mouche dès la première écoute.
On passe ainsi en revue pas mal de groupes phares des eighties. On ne va pas tous les mentionner mais Steel a un petit côté Accept, avec du synthé en plus. The Band of the Hawk, avec ses chœurs masculins, fait un peu penser à du Manowar. Les deux guitaristes, Anton et Juuso, ont tout appris de leurs glorieux aînés et ont l’art du riff efficace et du solo pas inutile et inspiré. Quelquefois, les synthés envahissent l’espace (Die Hard Warrior, Iron Hand), donnant à ces compos un petit quelque chose du Europe / Bon Jovi des années 80. Ça sonne un peu kitch mais ça reste suffisamment heavy pour ne pas tomber dans le ridicule. Bravo pour la performance !
Comme quasiment à chaque fois avec ce genre de groupes, il y a une ballade pleurnicharde, Savage and Saint, qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qui casse le rythme endiablé de cet album. Heureusement, le solo déménage. Dommage, mais ce sera la seule (petite) faute de goût. Car la force de ce groupe, c’est définitivement des titres Heavy, concis et percutants.


Un album rempli d’hymnes à la gloire du Metal des années 80. Simple et efficace et surtout agréable à écouter.
Battle Beast va avoir la belle opportunité de toucher un public énorme en ouvrant pour la tournée de Nightwish. Avec de tels titres et une telle énergie, ils devraient assez facilement retenir l’attention d’un public qui n’aura pas fait le déplacement pour eux.
On pourrait très bien en reparler assez rapidement, de ces petits jeunes.

Tracklist de Steel :

01. Enter The Metal World
02. Armageddon Clan
03. The Band Of The Hawk
04. Justice And Metal
05. Steel
06. Die-Hard Warrior
07. Cyberspace
08. Show Me How To Die
09. Savage And Saint
10. Iron Hand
11. Victory

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