Billy Idol

Artiste/Groupe

Billy Idol

CD

Kings & Queens Of The Underground

Date de sortie

Octobre 2014

Label

Kobalt

Style

Pop/Rock

Chroniqueur

Didier

Note Didier

16/20

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Billy Idol est de retour avec un nouvel album après neuf ans d’absence… Qui vient de dire dire "on s’en tape" au fond de la salle ? Jeune couillon, va ! Je vais t’expliquer pourquoi il était important d’avoir cet album chroniqué sur notre webzine, même si, je vous l’accorde, on n'est pas dans un style vraiment metal. On est dans quoi, vous allez me dire ? Plutôt dans le pop/rock, ou le post-punk, ou le punk-crooner-tendance-mélancolique. Tout ça définit assez bien notre ami Billy. Il faut que je vous explique, jeunes Padawans, que Billy Idol, c’est toute mon adolescence.

En 1977, nous sommes en pleine vague punk et new wave, Billy fréquente les infréquentables Sex Pistols. Il créé son propre groupe, Generation X, ou GenX, et décroche même un sacré hit avec le morceau Dancing With Myself qu’il réutilisera avec intelligence pour démarrer sa carrière solo. Ça marche et c’est le début d’une grosse carrière pop/rock/post-punk. Dans l’esprit, c’est un rebelle (Rebel Yell), c’est bien un punk ; mais dans la forme, c’est pas vraiment du punk, et il d’ailleurs a toujours bien chanté (oups !), d’où cette dénomination de punk-crooner. Voilà donc la première raison de cette chronique : respect pour cet artiste post-punk de cinquante-neuf ans, qui continue de trimballer sa célèbre moue (encore sur la pochette de celui-ci) et nous ensorceler de sa superbe voix. L’autre raison est que derrière tous les grands hits de Billy Idol, il y a un homme de l’ombre, un guitariste, compositeur talentueux à la coiffure improbable qui, lui, est un metalleux. Je veux parler de Steve Stevens. Et justement, le couple Stevens/Idol est à la manœuvre sur cet album. Ce bon vieux Steve méritait aussi cette chronique. La troisième raison est que l’album tourne en boucle dans ma bagnole, j’ai du mal à décrocher et qu'il fallait que j’en parle à quelqu’un ; pas de bol, c’est tombé sur vous. Enfin, et je garde le meilleur pour la fin, il ne vous aura certainement pas échappé que Billy Idol sera présent au Hellfest 2015.
Alors voilà surtout pourquoi je voulais vous en parler, et vous donner rendez-vous à Clisson pour venir voir en vrai de quoi un crooner post-punk mélancolique et son monstrueux gratteux échevelé sont encore capables à quasiment soixante ans, parce qu’à mon avis ça va valoir le déplacement. Bien sûr qu’on sera content d’entendre les gros classiques que même les clébards peuvent siffloter, mais en plus, ce dernier album viendra ajouter une bonne petite dose de nouveauté de très, très bon niveau.

Parce que ce septième album, Kings & Queens Of The Underground, est au final très réussi. Billy a toujours une voix magnifique, tantôt assez grave (Nothing To Fear), tantôt plus criée (Whiskey And Pills), toujours impeccable. Le son est très bon, et il faut signaler que c’est le célèbre Trevor Horn qui est aux commandes. Le compositions sont assez variés, toutes écrites par Billy et un co-auteur. Sept sur dix sont co-écrites avec Steve Stevens, et pour les autres on retrouve quelques noms connus comme Brian Tichy (Whiskey And Pills), Eric Bazillian (Bitter Pill), et Greg Kurstin (Can't Break Me Down, Save Me Now).

Sans rentrer dans le track by track, disons que la première partie de l’album est puissante, et dans les cinq premiers morceaux on ne s’ennuie pas une seconde. Le morceau qui est un hit potentiel est Postcards From The Past. Une tuerie, digne de ses plus grands tubes, avec un bon solo de maître Steve,"so come on !" Mais le premier morceau, Bitter Pill est aussi excellent. Can’t Break Me Down me fait penser à du The Cars, avec un bon feeling new wave et sa dose d’électro ; alors qu’avec toujours pas mal d’électro, je trouve que Save Me Now a de petits airs de Simple Minds. On note que dans les thèmes abordés, Billy est assez nostalgique du bon vieux temps "golden years", et ça transparaît dans des morceaux comme One Breath Away, où son chant rappel pas mal Jim Morrison, ou dans Postcards From The Past. C’est encore le cas dans le titre éponyme de l’album, dans lequel il raconte sa carrière en cinq minutes avec beaucoup d’émotion (Johnny Rotten, les concerts au Roxy, le sexe, la drogue, …), pour conclure qu’il est toujours là, malgré les abus de l’époque. L’album comprend aussi son lot de ballades (je rappelle que ce n’est pas un crooner-punk pour rien). Certaines plus réussies (Kings & Queens Of The Underground, Eyes Wide Shut, Ghosts In My Guitar) que d’autres (Nothing To Fear, Love And Glory). L’album termine en trombe, avec Whiskey And Pills, un morceau assez hard rock et presque punk qui surprend un peu son monde.

Globalement, je suis enchanté par cet album. Je regrette que la guitare de Steve ne soit pas plus en avant, noyée parfois sous des couches électro. Ce mec envoie des riffs de dingue (souvenez-vous de Top Gun ! Non pas la nana, ni Tom Cruise, mais le thème principal. Respect !), mais il est souvent un peu en retrait (sur Postcards From The Past, c’est fragrant). La basse y est assez présente, même dans les morceaux où pas mal d’électronique est utilisée. Enfin, c’est ma plus grosse critique, je trouve dommage que tous les morceaux plus calmes aient été placés les uns après les autres, du sixième au dixième morceau. Même si certaines de ces ballades sont chouettes, l’accumulation rend l’expérience un poil déroutante (et soporifique). Sinon c’est du tout bon, rappelez-vous-en en juin, vous êtes prévenus…

Tracklist de Kings & Queens Of The Underground

01. Bitter Pill
02. Can't Break Me Down
03. Save Me Now
04. One Breath Away
05. Postcards From The Past
06. Kings And Queens Of The Underground
07. Eyes Wide Shut
08. Ghosts In My Guitar
09. Nothing To Fear
10. Love And Glory
11. Whiskey And Pills

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