Le Black/Death a le vent en poupe ces dernières années, on ne va pas s’en plaindre vu la qualité des excellents Teitanblood, Tetragrammacide, ou encore Spectral Voice. Le premier album de Black Curse est d’ailleurs le fruit de deux des membres de Spectral Voice, Morris Kolontyrsky et Gravetorn. Mais il y a aussi Jonathan Campos du non moins bon Primitive Man. Le line up est donc très alléchant. Qu’en sera-t-il de l’album ?

Du Chaos surgit l’Ordre, et la Mort...

Endless Wound s’affirme d’entrée de jeu. Il faut dire que Charnel Rift ne fait pas dans la demi-mesure. On est plongé dans un style chaotique, où la réverbération la plus puissante côtoie des cris acharnés et démesurés, avec des riffings secs et stridents. La batterie, évidemment, n’est pas en reste. Ça balance sur les fûts à haute cadence, ça martèle bien fort, ça défonce ton crâne malingre à grands coups de hachoirs de boucher façon Serbian Movie. Cela étant dit, ne vous fiez pas tout de suite à cette impression de chaos sans queue ni tête. Le plat de résistance est au contraire finement haché, préparé avec minutie. Du Chaos surgit l’Ordre, et la Mort. C’est bien là ce qui me plaît le plus dans le Black/Death de haute qualité, à la manière d’un Parazv Il Zilittv chez les Portugais de Summon, mais avec une prod’ plus crasseuse, plus spontanée.

Les influences sont d’ailleurs très bonnes, du moins dans ce que j’ai personnellement ressenti : du Negative Plane en effervescence, du Volahn dans le jeu des guitares… Et puis ça va vite, très vite. Vous avez à peine entamé le premier morceau que vous vous retrouvez sur Enraptured By Decay, comme par magie. Magie noire sans doute, car le style est bien obscur, cru, bandant.

Si la pochette ne vous avait pas encore convaincus, Endless Wound pète le feu. Quand la voix est parfois aiguë, elle repart d’un coup de batterie dans un son guttural bien profond, façon Death/Black Bestial crado’. Black Curse ne s’arrête jamais, la malédiction vous poursuit à n’en plus finir ; les notes, dans des hurlements qui surgissent parfois en hululement, façon Seared Eyes qui, en trois minutes chronomètre en main, vous envoie direct au fond du trou. Que dire alors de la piste éponyme ? Une tuerie. Le Chaos total. Sur scène ils vont bien déchirer après ce putain de confinement !

Rien à redire. Endless Wound est un fardeau de plus dans le genre, à ne rater sous aucun pretexte, et c’est chez l’excellent label Sepulchral Voice Records que ça se déroule, on s’en serait douté…

Tracklist de Endless Wound :

01. Charnel Rift
02. Crowned In (Floral) Vice
03. Enraptured By Decay
04. Seared Eyes
05. Lifeless Sanctum
06. Endless Wound
07. Finality I Behold