Artiste/Groupe:

Black Label Society

CD:

Grimmest Hits

Date de sortie:

Janvier 2018

Label:

Spinefarm Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13/20

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Sortez la bière du frigo et faites chauffer les bécanes, Zakk Wylde et ses potes reviennent avec un dixième opus de Black Label Society. Le titre Grimmest Hits laissait augurer un best-of mais c'est bien d'un véritable nouvel album qu'il s'agit. Le menu est le même que d'habitude, Zakk ne s'est pas mis au disco, vous pouvez donc vous attendre à une bonne dose de heavy bien gras mais aussi à quelques accalmies car on a beau être Wylde, on aime quand même la douceur (je renvoie ceux qui en doutent au dernier album solo du monsieur, le paisible Book Of Shadows II). Personnellement, j'apprécie BLS depuis ses débuts mais, à quelques exceptions près (trois albums pour être précis : Stronger Than DeathThe Blessed Hellride et Order Of The Black), les réalisations de Wylde & co. me font juste passer de bons moments (parfois, juste moyens) sans me chambouler outre mesure. La question est de savoir si Grimmest Hits va me donner une bonne petite claque ou se ranger aux côtés de livraisons pas inoubliables (avis personnel) comme le plus récent Catacombs Of The Black Vatican, par exemple. Au bout de quelques écoutes, c'est clair, cette dixième réalisation n'est pas celle qui va me faire crier au génie. 

Première remarque, positive pour commencer : l'album a un beau son. Puissant, comme il se doit, mais également chaleureux et organique. Tout est savamment mixé, chaque instrument est bien audible, le rendu est très agréable. Musicalement, on retrouve très vite le Black Label Society de l'album précédent... avec une prédominance de morceaux mid-tempos un peu lourds et crasseux. Quelques noms passent aussitôt par l'esprit : Alice In Chains (un peu) et Black Sabbath (beaucoup). On sait que Zakk sillonne les routes avec son groupe de reprises du Sab' (ingénieusement nommé Zakk Sabbath) et qu'il vient d'être à nouveau embauché comme guitariste chez tonton Ozzy... et le moins que l'on puisse dire à l'écoute de son nouveau disque, c'est que tout cela l'a beaucoup influencé. Autre remarque : comme sur les toutes dernières réalisations du chanteur/guitariste, on entend bien que, depuis qu'il a arrêté la picole, il chante mieux. Sa voix sonne moins comme celle d'un Père Nöel tombé sur une caisse de Jack Daniels. Elle est plus claire et nuancée. Sur les ballades, au nombre de trois ici, c'est particulièrement flagrant et du meilleur effet. On y reviendra. Par contre, on a connu le monsieur plus hargneux. Ses lignes de chant sont plutôt tranquilles, même sur les morceaux plus remuants ou heavy, comme sur le single Room Of Nightmares par exemple. Ce titre n'est pas le plus calme de la galette et pourtant, c'est un fait, Zakk ne force vraiment pas sur ses cordes.  

La cinquantaine a-t-elle poussé Wylde à s'assagir ? Probable... Ca n'est pas grave mais là où le bât blesse peut-être un peu plus, c'est quand cette remarque s'applique également à la musique qu'on a connue plus terrassante et inspirée. Trampled Down Below et Seasons Of Falter ouvrent pourtant assez correctement l'opus mais elles manquent de force et de mélodies marquantes. Elles possèdent surtout, comme pas mal de leurs copines sur ce disque, un air de déjà-entendu. Ca s'arrange un peu avec The Betrayal, une compo plus dynamique et concise dont le riff est efficace. On en retrouvera une ou deux de cette trempe par la suite (Room Of Nightmares, pas la meilleure mais honnête, et Illusions Of Peace déjà plus remarquable). Le reste n'est pas dépourvu de bons moments (avec du riff classique mais bien balancé et quelques solos qui nous rappellent à qui on a affaire) mais semble plus paresseux. Par contre, j'adhère plus aux ballades qui font du bien à ce cru 2018. The Only Words est pleine de douceur et de feeling. Mélancolique sans être plombante, elle sonne juste et rappelle les bons moments de Book Of Shadows II. The Day That Heaven Had Gone Away est plus bluesy et s'écoute avec plaisir, le jeu de Zakk y est sobre et classe. La dernière piste de l'album, Nothing Left To Say, sort les guitares sèches, de belles harmonies vocales et un solo qui n'en fait pas des tonnes. Joli. 

On résume : des chansons sympas, du bon riff, un certain savoir-faire bien sûr, une production agréable... mais elle est où la grosse claquasse ? Puisqu'on parle de "hits" dans le titre, on peut justement déplorer que l'album n'en contienne pas plus. Dommage aussi que, finalement, les meilleurs morceaux (ou les plus marquants) soient... les ballades. Vraiment réussies, elles sont les chansons que je retiens le plus au sortir de ce Grimmest Hits. Bien sûr, il y a quelques autres pistes plus bastonnantes que j'aime bien (The Betrayal ou Illusions Of Peace...) mais aussi des compos pas mémorables qui ne se distinguent pas spécialement les unes des autres. Au final, si ce disque ne s'avère pas dévastateur et n'égale pas mes réalisations préférées du groupe (le fameux trio gagnant révélé en intro), il reste dans la bonne moyenne de ce qu'a l'habitude de fournir BLS. Pas de gros bouleversement en vue donc. Voilà une oeuvre pas franchement stupéfiante, ni ratée... mais globalement agréable. Les fans devraient y trouver leur compte, sauf ceux qui auraient aimé que le combo retrouve son tonus ou son agressivité d'antan peut-être... Les détracteurs, quant à eux, ne changeront probablement pas d'avis. Pour info, sachez que Zakk et ses sbires passeront à Paris le 8 mars et à Toulouse le 9 afin de fournir à l'Hexagone sa ration live de gros riffs qui dépotent. 

Tracklist de Grimmest Hits :

01. Trampled Down Below
02. Seasons Of Falter
03. The Betrayal
04. All That Once Shined
05. The Only Words
06. Room Of Nightmares
07. A Love Unreal
08. Disbelief
09. The Day That Heaven Had Gone Away
10. Illusions Of Peace
11. Bury Your Sorrow
12. Nothing Left To Say