Artiste/Groupe:

Black Stone Cherry

CD:

Kentucky

Date de sortie:

Avril 2016

Label:

Mascot Records

Style:

Southern Hard Rock

Chroniqueur:

Didier

Note:

16/20

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Les Américains de Black Stone Cherry sont de retour avec un cinquième album, sponsorisé une fois plus par le syndicat d'initiative de leur état d'origine, le Kentucky. Je rigole, mais pas tant que ça, car l'album s'appelle Kentucky, et il fait suite à Magic Mountain, sorti en 2014, qui était déjà la montagne derrière chez eux. Le groupe fête ses quinze ans et a gardé son line up d'origine, c'est assez rare pour être souligné. Le groupe est donc toujours composé de son chanteur/guitariste charismatique, Chris Robertson, de Ben Wells aux guitares, de John Lawhon à la basse et de John Fred Young à la batterie. Le groupe a décidé de fêter ses quinze ans d'existence en revenant à ses sources, même s'ils ne s'en sont, à mon goût, jamais vraiment éloignés. Retour aux sources donc avec une album enregistré à l'endroit même où leur premier album éponyme avait été enregistré : au Barrick Recordings de leur ami David Barrick, à Glasgow, Kentucky (évidemment). Ce retour aux sources s'accompagne aussi d'un changement de label. Exit donc Roadrunner et bonjour Mascot Label Group ; au passage, exit aussi Joe Baresi, le producteur précédent, puisque cet album est auto-produit, comme l'avait été le premier album.
Et le moins qu'on puisse dire c'est que le résultat est convaincant. Les compositions sont variées et excellentes. On connaissait Black Stone Cherry, le groupe de southern et hard rock, mais on découvre avec Kentucky un groupe qui peut se faire aussi très soul/funk avec deux morceaux comme Soul Machine ou War. Le chant de Chris Robertson est toujours excellent, dans le style Amérique profonde, et les riffs de guitares sont très bons. On appréciera aussi les chœurs féminins, les sections cuivres qui viennent colorer différents morceaux de l'album pour notre plus grand bonheur.
Dans le style Black Stone Cherry classique, on pourrait citer le morceau qui ouvre le bal, The Way Of The Future, bien pêchu, bien saturé. On note au passage que dans les paroles, les hommes politiques sont habillés pour l'hiver. Comme quoi, le problème est global. Dans la même veine, on enchaîne avec un In Our Dreams rythmé par une énorme basse. Le refrain est très accrocheur et je pense que les ondes FM américaines (et pas que celle du Kentucky) vont trembler au rythme de ce morceau taillé pour le marché américain.



D'après les musiciens, ils se sont pointés en studio avec juste quelques idées et la magie du lieu et des retrouvailles avec le passé a fait le reste. C'est ce qu'on se dit en écoutant Shakin' My Cage. Des bonnes idées (ligne de basse du couplet, refrain), la voix de Chris se fait plus tremblante, le riff de guitare lamine tout et le solo est bien inspiré. Hangman est un morceau très saturé plus heavy (quasi stoner), alors que Cheaper To Drink Alone, la bonne vieille chanson à boire, est encore à verser au lot des morceaux réussis. Le refrain est super catchy, Chris trafique sa voix à travers une talkbox (comme dans plusieurs autres morceaux), le petit break nous livre une ligne de basse géniale et un super bon solo de guitare. L'intro de Rescue Me fait penser à du Queen, mais le reste du morceau est plutôt heavy, alors qu'on peut entendre des touches électroniques dans Feelin' Fuzzy. Tout ça participe à cette sensation d'album varié aux influences diverses. Born To Die revient au Black Stone Cherry plus classique.

Dans la catégorie des belles ballades vintages, le groupe nous propose un Long Ride assez classique mais réussi, qui pourra rappeler à certains le style de Nickelback. Dans cette catégorie, on peut ajouter le morceau qui clôture l'album, une ballade à la guitare acoustique et violon, très cowboy du Kentucky, quasi country music façon Stetson, bottes croco et gros pickup.

Tout ça c'est bien bon, mais relativement conventionnel. Ce qui l'est moins, c'est ce surprenant Soul Machine, très... soul justement. Une des réussites de l'album. Pourtant, le morceau cache bien son jeu au départ, et après le "S.O.U.L." épelé par la voix grave de Chris, c'est une tuerie. Des chœurs féminins et des cuivres viennent apporter ce petit plus qui rend ce morceau irrésistible. A noter que le solo de guitare, bien hard rock, est particulièrement réussi. L'autre surprise est une reprise, celle de War, déjà repris par Bruce Springsteen, mais à l'origine une vieille chanson des années 60 de Edwin Starr. Comme sur Soul Machine, les chœurs et les cuivres apportent un réel plus. Cette version est vraiment une réussite. Bien vu !

Vous l'aurez compris, Black Stone Cherry reste une valeur sûre du southern hard rock. Ce cinquième album est puissant, extrêmement bien composé et propose un cocktail très varié de bons morceaux. Si le groupe parle de retour aux sources, je trouve personnellement qu'il est dans la plus pure continuité de ce qu'il nous propose depuis quinz ans : du bon, rien que du bon. Si avec ça vous n'allez au Kentucky (mais non, pas le fast food de poulet dégueu) pour vos prochaines vacances, c'est à n'y plus rien comprendre.

 

Tracklist de Kentucky :

01. The Way Of The Future
02. In Our Dreams
03. Shakin' My Cage
04. Soul Machine
05. Long Ride
06. War
07. Hangman
08. Cheaper To Drink Alone
09. Rescue Me
10. Feelin' Fuzzy
11. Darkest Secret
12. Born To Die
13. The Rambler