Blackwülf

Artiste/Groupe

Blackwülf

CD

Mind Traveler

Date de sortie

Juin 2014

Label

Wicker Man Recordings

Style

Stoner doom

Chroniqueur

dominique

Note dominique

16/20

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C H R O N I Q U E

Il est étrange de voir comme parfois la première impression n’est pas forcément bonne conseillère. Ainsi lors de l'écoute initiale et distraite du premier album des Californiens de Blackwülf, rien de spécial ne m’avait marqué l'esprit. Trop occupé à d’autres choses ou alors pas assez attentif au produit délivré, j’avais simplement placé l’album dans ma liste des « choses à faire bientôt », sans plus. Voilà trois jours, je me suis dit que le temps était venu de m’occuper des trucs en attente. J'allume donc ma HiFi et me lance dans la première écoute attentive de Mind Traveler. Et là ‘bam’, une baffe. Sonné, je remets ce court LP (trente-cinq minutes) en route et ‘paf’, retour de gifle. C’est que c’est du beau travail que Blackwülf nous donne à écouter ! Un stoner doom patiné par des sons seventies hard rock et heavy metal qui devrait convaincre les amateurs du genre autant que ceux qui voudraient s’essayer à l’écoute de quelque chose de différent. Une belle révélation.

Les racines ancrées dans le passé

Car oui, une des grandes forces de Mind Traveler, c’est son côté accessible. Pourtant le groupe ne fait pas de compromis, c’est du stoner doom. Mais les huit morceaux de l’album offrent une musicalité et un groove qui les rendent faciles d’accès. Cela paraît simple, pourtant, c’est selon moi un petit tour de force que le quatuor d’Oakland a réussi. C’est un disque qui vit dans le présent mais dont les racines vont chercher l’inspiration aussi bien dans le doom des années 90 que dans le hard rock et le heavy du début des seventies. Et c’est ce mélange qui le rend particulièrement comestible. G.N.C en est un bon exemple : guitare folk au début, lourds sons doom pour mettre du volume, parties chantées et mélodiques très Who ou Led Zeppelin et chants de fin gutturaux. Tout ceci en un morceau… Et ça passe !

Mind Traveler s’ouvre sur un Speed Queen qui vous met immédiatement dans l’ambiance. Un corps rythmique batterie/basse lourd qui va permettre aux deux instruments mélodiques que sont la guitare de Pete Holmes et la voix d’Alex Cunningham de faire la différence. Les effets de celle-ci sont particulièrement intéressants sur Royal Pine, un titre qui autorise le chanteur à démontrer son large champ d'action. Les teintes psychédéliques de Royal Pine facilitent un enchaînement très limpide avec Thunder Witch, autre titre qui va chercher ses influences dans le passé. Cette façon de faire n’est pas sans me rappeler le travail des talentueux Hollandais de Birth of Joy. Le petit titre plus typé stoner US du milieu (Capp Street) va, lui, souligner la valeur de (Un)Frozen in Time. C'est selon moi le sommet de l’album. Ce morceau plus hard rock est une bombe. Il y a du Black Sabbath dedans, soutenu par un travail remarquable de Dave Pankenier (batterie) et de Scott Peterson (basse).
On enchaîne avec The Prophet et sa teine seventies intégrée dans les changements de rythme. Ici également, celle-ci semble naturellement et harmonieusement mélangée au son stoner. Après l’excellent G.N.C., l’album se termine (déjà) sur Beastmaster, un titre en forme de course contre le temps balançant entre rock énervé et doom. Tout en changements de rythme et de tonalité, c’est une excellente conclusion à un album bourré de qualités.

Blackwülf sera donc un groupe à suivre autant par la qualité de ses compositions, par sa capacité à aller à l'essentiel que par le talent du chanteur Alex Cunningham. Pour ma part, je vais tendre l'autre joue et relancer encore une fois ce jouissif Mind Traveler. Prêtez-y une oreille attentive, vous ne serez pas déçus du résultat.

 

Tracklist de Mind Traveler :

01. Speed Queen
02. Royal Pine
03. Thunder Witch
04. Capp Street
05. (Un)Frozen in Time
06. The Prophet
07. G.N.C.
08. Beastmasters

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