Artiste/Groupe:

Blame Zeus

CD:

Seethe

Date de sortie:

Septembre 2019

Label:

Rockshots Records

Style:

Metal Alternatif

Chroniqueur:

dominique

Note:

18/20

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Blame Zeus, vous connaissez ? Mais oui, vous savez ce petit groupe de Porto, avec Sandra Oliveira et sa voix de velours. Non, vous ne connaissez vraiment pas ? Eh bien, le temps du changement est venu avec Seethe, un beau troisième LP sorti en septembre chez Rockshots Records. Dix titres travaillés, entre hard rock et metal progressif à écouter très fort, des compositions efficaces alliant à la fois une simplicité musicale et une intéressante complexité structurelle ainsi qu’une production irréprochable. De plus, Blame Zeus, ce n’est pas qu’une voix, c’est aussi une belle brochette de musiciens de qualité. Que demande le peuple pour s’y intéresser ? Peut-être simplement quelques chroniques qui aideront à souligner la qualité bouillonnante du produit proposé.

Les plus âgés d’entre nous se souviendront de Joan Jett & the Blackhearts, connue particulièrement grâce au fameux I Love Rock’n’roll. Il y a un peu de Joan Jett dans Blame Zeus ; mais une JJ qui aurait su évoluer, faire progresser son hard rock basique vers un metal bien construit, à la fois accessible et revendiquant fièrement ses bases musicales et ses influences. Le fait est que Seethe est assez addictif ; varié et inventif, son écoute nous fait passer de titres hard rock (Déjà Vu) à des morceaux rock progressif sous influences multiples (White) via du metal aussi pur que simple et efficace (Down To Our Bones). Ce mélange un peu alternatif à (selon moi) beaucoup d’intérêt. L’album s’ouvre sur un très bon titre, How To Successfully Implode, qui donne les bases de ce qui va suivre. Le son lourd et bien rythmé permet de souligner les qualités musicales du groupe et démontre comment les instruments vont mettre en valeur la voix de Sandra Oliveira. Les riffs des guitares de Paulo Silva et Tiago Lascasas sont élégamment entrecoupés par les ruptures rythmiques imposées par la batterie de Ricardo Silveira. Le gros son d’ouverture, façon Rammstein, de Déjà Vu est un peu un leurre. Le titre n’est pas indus, non c’est un hard rock lourd, moderne et simplissime. Franchement, ce titre est musicalement cool, et enchaine parfaitement avec Implode. Un des trucs de Blame Zeus, ce sont les ouvertures des titres. Down To Our Bones ne fait pas défaut à cette règle. La basse de Celso Oliveira donne le ton et le rythme ; celui-ci sera plus lent sur la première moitié du titre et la partie chantée par Rui Duarte (Ramp) en guest, est bien plus active sur la seconde moitié. Un titre façon hymne de stade. White va offrir à l’auditeur un autre visage de Blame Zeus. Le titre est rock progressif et incorpore des tonalités latines, un peu brésiliennes ainsi que plus metal. Guitare sèche en ouverture, batterie plus fine au rythme salséen. Le titre apporte une mélancolie qui colle parfaitement avec la voix chaude de Sandra. Ce morceau rompt vraiment avec ce qui a été proposé avant ; plus proche musicalement de Steven Wilson que de Halestorm, celui-ci aussi devrait être un très bon titre de scène. Pari encore une fois réussi.

Bloodstained Hands ouvre sur une ligne de basse, qui va guider le rythme martial du titre. Ce titre est un hymne à la puissance vocale de Sandra. Elle va pouvoir y vocaliser, se faire accompagner par les riffs de guitare, ou alors mener le morceau où elle le désire. Ouverture basse encore pour le rock’n roll des plus efficaces de The Obsession Lullaby. Il n’est pourtant pas si classique ; la rythmique est loin d’y être linéaire. Ondulante comme le vol d’une libellule, elle offre de la jouabilité aux autres instruments, voix comprise. C’est à la fois puissant et joueur. Très bon. Autre titre avec une approche militaire du rythme, Into The Womb. A la fois rock sudiste et progressiste (drôle d’ambiguïté, non ?). Il y a du White Stripes et du Queens of The Stone Age dans ce titre. La rythmique entêtante (guitare, basse et batterie) laisse l’opportunité aux instruments mélodiques (guitare et voix, bien sûr) de proposer des variations intéressantes. No est l’un des musts de l’album. Rythmique implacable, guitares à la fois limpides et lourdes, voix incroyable qui porte des paroles justes. Pourtant le titre reste simplissime et totalement accessible. Bravo. Second titre avec un tempo plus lent (après White), The Warden donne un autre axe de réflexion. L’excellent travail à la batterie de Ricardo Silveira est à noter, tant son influence sur le titre est grande. Sa simplicité et sa justesse permettent à la voix et aux riffs terminaux de prendre de la hauteur. Comme s’il fallait finir sur un titre qui vous ramène au début (au pas de course), le groupe propose le plus progressif The Crown And The Gun. Rupture rythmique et complexité musicale au menu. Un de mes titres préférés, qui toutefois est un peu pénalisé par sa position sur l’album. Mais, rassurez-vous, rien de bien grave.

Alors oui, je vais décerner un coup de cœur franc et honnête à Blame Zeus. Le groupe a tout en main pour réussir. Une chanteuse d’exception, des musiciens en ligne, aussi efficaces qu’excellents. Des compositions et des textes de qualité. Et aussi, et c’est extrêmement important, un espace musical presque illimité, tant la curiosité et le désir d’expérimentation démontrés dans Seethe semblent ancrés dans l’ADN du groupe. L’addictif Seethe pourrait être l’album fondateur d’un groupe qui va falloir suivre attentivement dans les années à venir.

 

Tracklist de Seethe :

01. How To Successfully Implode
02. Déjà Vu
03. Down To Our Bones
04. White
05. Bloodstained Hands
06. The Obsession Lullaby
07. Into The Womb
08. No
09. The Warden
10. The Crown And The Gun

 

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