Bloodbound

Artiste/Groupe

Bloodbound

CD

Stormborn

Date de sortie

Novembre 2014

Label

AFM Records

Style

Power Metal Mélodique

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

14.5/20

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C H R O N I Q U E

Bloodbound : groupe qui m'a fait croire le temps de deux albums très réussis (leur premier, Nosferatu, et leur troisième, l'excellent Tabula Rasa) qu'il allait faire partie des formations de power metal amenées à régner sur le genre. Sauf que non. Avec Unholy Cross et surtout In The Name Of Metal, sympas mais terriblement communs, les Suédois ont montré qu'ils se sentaient plus à l'aise dans le rôle du combo de seconde division (et je suis gentil) destiné à faire la première partie de Hammerfall et consorts. Le problème qui se pose ici est clairement celui de la personnalité, pas du savoir-faire. Ces messieurs savent écrire des chansons de power ou heavy metal bien troussées. Les musiciens sont compétents et leurs albums sont bien produits. Mais à trop vouloir jouer l'ersatz de Maiden ou Hammerfall en saupoudrant sa musique de quelques pincées d'Accept, Manowar ou Edguy sans affirmer une identité forte, Bloodbound ne se facilite pas la tâche et peine à percer dans un style saturé de combos pas tous mémorables. Stormborn, sixième opus du sextet, propose-t-il une évolution et va-t-il permettre à ses auteurs de se démarquer ? Oui et... peut-être, mais c'est pas gagné. 

Oui, Stormborn n'est pas un Unholy Cross ou un In The Name Of Metal bis et ça, c'est plutôt un bon point. Stylistiquement, Bloodbound a essayé de nouvelles choses et propose un son différent. Le hic, et c'est toujours le même, vient du fait que les Suédois se sont trouvés de nouveaux modèles et ces influences sont, encore une fois, trop décelables.
Rentrons dans le vif du sujet : après une intro lugubre avec un clavier qui rappelle la musique des films de John Carpenter, le metal déboule avec Satanic Panic. Et c'est bon. Le tempo est rapide, le riff est efficace, Patrick Johansson propose un chant puissant et plus remarquable qu'auparavant (même si je continue de lui préférer son prédécesseur, Urban Breed) avec des passages plus aigus et agressifs qui font penser à Sean Peck (chanteur de Cage, lui-même très influencé par Rob Halford). On notera que le pré-refrain sonne comme du Judas Priest ère Painkiller et que le refrain évolue dans un style très proche de celui de Powerwolf (la mélodie, l'orgue et les chœurs), mais la chanson est super efficace. Iron Throne lui emboîte le pas et on se dit que, décidément, les Bloodbound ont fait une cure de vitamines, parce que ça speede bien. Epique et grandiloquente, cette compo puise cette fois son inspiration chez Sabaton. Impossible de ne pas y penser quand on entend le refrain. En tout cas, j'apprécie que le combo ait retrouvé le goût de la vitesse. Le troisième titre, Nightmares From The Grave, propose lui aussi un couplet véloce avant un pré-refrain celtique, un refrain accrocheur (repris plus tard par une chorale d'enfants) et un solo à tendance néo-classique. Je l'admets : c'est vraiment un début d'album sympa. Après, il y a du bon et du moins bon.
Pour les compos moins réussies, je citerais Stormborn et When The Kingdom Will Fall qui font dans le mid-tempo martial et sont très (trop) influencées par Sabaton. C'est pas mal fait mais un peu trop linéaire et impersonnel. Pas terrible non plus : Made Of Steel. Là, on ressort les vieilles idoles (Manowar en tête) et des paroles comme "Stronger than steel, we are standing tall, united brothers, one and all... Made of metal... Made of steeeeeel!"... Que dire ? Johansson imite Eric Adams sur le refrain, le riff a déjà été entendu six-cent soixante-six fois (minimum) et tout cela est aussi basique que convenu. Heureusement, quelques compos pas mal fichues (comme l'efficace Raise The Dead) s'insèrent ici et là pour que l'album ne perde pas pied et le final When All Light Fail ressort le bon power speed épique avec refrain qui fait mouche. La mélodie sonne un poil kitsche mais j'ai beau essayer, je n'arrive pas à y résister. Dernier bon point : pas de ballade. Les gars ont dû écouter ce qui se faisait dans le genre et conclure qu'il serait bon de s'abstenir. Bien vu.

Bilan : voilà un album globalement plus énergique et efficace que ses deux prédécesseurs. Il y a une majorité de titres au tempo enlevé, une production en béton, des gros refrains épiques à foison, des solos de guitare bien chiadés... le cahier des charges de l'album de heavy/power metal est respecté. Et en mélangeant de vieilles recettes avec des éléments plus récents (les touches Sabaton et Powerwolf), Bloodbound gagne (un peu) en fraîcheur. La question qui se pose maintenant est la suivante : la démarche qui consiste à faire comme les copains (qui font plus parler d'eux) peut-elle être qualifiée de fraîche ? Vaste débat. Certes, on peut jouer à "Mais qu'ont écouté les Bloodbound avant de composer tel ou tel titre ?" ; succès garanti lors d'une bonne soirée entre potes. Mais, moqueries mises à part, il faut admettre que les nouveaux morceaux sont bien écrits et il y a fort à parier que les fans du genre passeront un très bon moment avec Stormborn. Et si j'ai abandonné l'espoir que Bloodbound retrouve un jour le niveau des années Urban Breed, je trouve que cet opus est ce que les Suédois ont fait de mieux depuis le départ de leur premier chanteur.  

 

Tracklist de Stormborn :

01. Blood Tale
02. Satanic Panic
03. Iron Throne
04. Nightmares From The Grave
05. Stormborn
06. We Raise The Dead
07. Made Of Steel
08. Blood Of My Blood
09. When The Kingdom Will Fall
10. Seven Hells
11. When All Lights Fail

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