Artiste/Groupe:

Bright Curse

CD:

Time of the Healer

Date de sortie:

Mai 2019

Label:

Ripple Music

Style:

Doom psychédélique

Chroniqueur:

dominique

Note:

14.5/20

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Cinq titres pour plus de quarante minutes d’écoute : Bright Curse annonce la couleur, plus expérimentale et psychédélique, de Time of The Healer avant même d’avoir initié son écoute. Si le groupe l’annonce lui-même, le corps du nouveau LP sera plus doom et donc plus proche de leur premier EP (Shaman, 2014), l’approche plus fuzz et lourde du son (soutenu tout au long du disque par la basse de Sammy Deveille) apporte une signature bien spécifique à ce Time of The Healer. De plus, la maturité et le succès acquis avec le premier LP très rock, Before the Shore sorti en 2016 (et la signature chez Ripple Music qui a suivi), a probablement permis au groupe d’obtenir un regain de liberté créative.

Une créativité qui passe par l’usage d’autres instruments (notamment la trompette de Dylan Jones sur Laura et Time of The Healer), par des incrustations sonores diverses et variées qui font le lien entre les titres et par l’inclusion d’un court morceau (Une Virée) et d’une conclusion de titre (Smoke of The Past) très "nouvelle chanson française slamée", genre de celui proposé par Feu ! Chatterton. Je l’avoue ce n’est pas mon truc, mais cela ne m’empêche pas d’apprécier la tentative.

Les trois autres titres sont donc longs (plus de dix minutes chacun) et apportent tous leur vision particulière du doom. Le titre d’ouverture, Smoke of The Past, se cale sur une thématique plus desert rock avec un groove intéressant. Ce titre, que j’aime bien, utilise à merveille l’apport de la flûte, la balance rock et le son de la voix de Romain Daut. Les guitares de ce dernier et de Tommy Foster font le reste dès que le rythme s’accélère ou que les variations mélodiques sont requises. Finalement, même la fin slamée apporte quelque chose.

Shadows garde le groove mais avec une touche jazzy beaucoup plus sensible. Pas désagréable avec ses incrustations fuzz et des réminiscences très seventies par moment. Le titre tient bien la route et sa longueur ne se fait finalement ressentir que sur la dernière minute avec le doom lourd proposé dans cette phase. Time of The Healer, qui clôt l’album, prend lui une teinte rock psychédélique, avec en plus la trompette qui y apporte une patine ancienne. Le travail à la batterie de Mark Buckwell est intéressant car plus visible que dans d’autres titres. Le gouffre ethno-expérimental du milieu de la seconde partie du titre permet une pause ; celle-ci paraitra peut-être un peu longue pour certains (près de trois minutes), mais au final elle met en valeur le son lourd de la dernière minute du titre ainsi que l’incrustation sonore finale.

Sans être génial, Time of The Healer apporte quelque chose d’un peu différent dans le monde finalement très cloisonné du doom. A voir maintenant comment le quatuor va le digérer pour la suite de sa carrière.

 

Tracklist de Time of a Healer :

01. Smoke of The Past
02. Laura
03. Une Virée
04. Shadows
05. Time of The Healer

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