Artiste/Groupe:

Burning Hatred

CD:

Carnage

Date de sortie:

Juin 2017

Label:

Morbid Skull Records

Style:

Old School Death metal

Chroniqueur:

hourkach

Note:

15/20

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Sans même écouter la moindre de leurs notes, il existe parfois des groupes dont on est sûr de la claque à venir. Burning Hatred fait partie de cette catégorie. Après plusieurs démos intéressantes, le combo néerlandais sort enfin de sa grotte avec un premier album intitulé Carnage. Depuis sa création en 2002, Burning Hatred n'a jamais renié ses pères et revendique son attachement viscéral au style Old-School des années 90 en proposant un "metal de la mort tiré de la vieille école, lourd, épais et agressif". Avant de plonger mes oreilles dans cette viande putrifiée, je tiens à vous préciser que l'album a été produit et enregistré au Dirty Bird Productions studio (Pays-Bas) sous la houlette de Fredde Kaddeth. Les règles de bienséances étant terminées, l'abattage peut enfin commencer...

Après une courte intro aux bruits sourds et métalliques, Burning Hatred part en croisade avec un premier titre au nom évocateur, The Rawagede Massacre. Les mecs n'ont pas menti sur la marchandise et balancent un son typiquement swedish qui a fait le succès de légendes comme Dismember ou Entombed au début des années 90. La recette est simple et efficace avec des riffs gras en entrée, un chant caverneux en plat principal et un rythme destructeur en dessert. Ma nuque est à peine tiède lorsque Reign Of Horror prend le relais et explose dans ma tête. En suivant les éructations de Rene, je me retrouve soudainement à la merci des Japonais et de leurs sens de l'hospitalité lors de la seconde guerre mondiale. Malgré les sévices infligés, ce second morceau est un régal et me fait immédiatement penser aux premiers albums de Fleshcrawl, Descend Into The Absurd et Impurity, sortis respectivement en 1992 et 1994. N'espérez pas la moindre accélération durant ces quatre nouvelles minutes car Reign Of Horror n'est là que pour nous pilonner avec son rythme pesant et oppressant à souhait. Burning Hatred se permet même le luxe de ralentir un peu plus la cadence en milieu de titre en distillant un riff de gratte très Death N'Roll. En parlant de riffs, Carnage Of War et Desecration laissent la part belle aux deux gratteux en leur offrant la possibilité de martyriser leurs manches durant de longues minutes. Grâce à plusieurs leads et soli puissants, le quintet néerlandais reprend les armes en alternant avec bonheur rythmes mid-tempo et passages plus brutaux. Ces titres s'appuient sur la même recette Old-School que les méfaits précédents mais conservent un intérêt majeur grâce au riffing aiguisé et fracassant proposé.
Burning Hatred rompt avec le calme apparent en venant me laminer avec un sixième titre beaucoup plus rapide. Bien entendu, les accélérations restent modérées mais Religious Insanity est le genre de morceau qui peut aisément dévisser des nuques et déclencher des mosh-pits en live d'une rare violence. Les bouffeurs de fromage renouent ensuite avec un Death Old-School plus traditionnel avec Dying Day et Bedevilment. Malgré une intro attrayante faite de hurlements, ces nouvelles compositions restent relativement conventionnelles et toujours influencées par le Death Metal des voisins suédois et font parfois même oublier la nationalité néerlandaise de nos interprètes. Ce n'est pas bien grave car Burning Hatred prend tout de même le temps de peaufiner ses chansons, jonglant habilement entre passages tapageurs et nombreux instants d’une lourdeur abyssale. Lorsque Doomed City éclate, j'ai la sensation de réécouter le titre Religious Insanity avec son déluge d'accélérations et d'hurlements rocailleux. Cette impression est fondée mais Doomed City est bien plus incisif que le précédent morceau évoqué car Burning Hatred joue ici avec mes nerfs en balançant de nombreux ralentissements quasi-inhumains et un solo de basse d'outre-tombe. Après un Perceived Infestation malheureusement insipide, Martin et ses acolytes clôturent leur opus de la plus belle des manières avec le morceau March Towards Death. Cette dernière complainte mise tout sur la lenteur de son rythme, son ambiance pesante et sur le solo de gratte incroyable jeté en fin de chanson. J'imagine déjà les adeptes du air-guitar s'en donner à coeur joie au milieu de la fosse lorsque cette lente agonie leur éclatera dans la gueule !

Que les choses soient claires, Carnage n'est pas l'album du siècle et s'adresse avant tout aux inconditionnels du son et de l’ambiance Death Metal du début des années 90. Passé cette considération, cet album mérite quand même sa place dans votre discographie aux côtés de monstres du genre car Burning Hatred propose ici un savant mélange de lourdeur et de brutalité ne pouvant pas vous laisser indifférent. Outre les tempos et la qualité des riffs déversés, le chant caverneux de Rene ne fait que renforcer l'intérêt de cet album et permet de rendre un vibrant hommage aux précurseurs du style. Death métalleux de la première heure, n'hésitez pas et plongez immédiatement dans les abysses...

5

Tracklist de Carnage :

01. The Rawagede Massacre
02. Reign Of Horror
03. Carnage Of War
04. Desecration
05. Religious Insanity
06. Dying Day
07. Bedevilment
08. Doomed City
09. Perceived Infestation
10. March Towards Death