Le groupe Cadillac Corrida, comme son nom ne l’indique pas, est un groupe français originaire de Besançon dans le Doubs. Avouons que la scène metal du Doubs est nettement moins réputée que ses températures hivernales extrêmes, et penchons-nous sur cet album sorti déjà en septembre 2014, que nous a envoyé directement le groupe, mais qui est proposé par le label Magmatic Music. Un premier bon point avec le packaging : un classieux digipack (ça change des mp3 pourraves balancés sur le net, et on apprécie) et une pochette superbe. On nous explique, dans le press-kit associé, que les modèles de la pochette sont Kriss et Rach, des membres de la troupe burlesque "Lez Appétissantes" (aucun doute, vu la pochette), troupe qui participe régulièrement aux prestations live du groupe et a contribué à leur forger une belle réputation sur scène. Il nous tarde de découvrir ça, dès que le groupe partira à la découverte des autres régions de France et de Navarre. Terminons les présentations avec le line up, constitué de Nick Marshall au chant, Cervez à la guitare, Mainro Hanuman à la basse et de Steflan à la batterie. Il semblerait que Nick assure aussi des plans de guitare (c’est la pochette qui le dit).

Pour vous aider à ranger le groupe dans une catégorie, je dirais qu’ils produisent un hard-rock tendance glam, très influencé par les vieux Mötley Crüe ou Skid Row. Vous pouvez tester ça en cliquant ici.
L’album est plutôt bien produit, le son met particulièrement en valeur la guitare et ses riffs agressifs, ainsi que la voix de Nick. Une voix qui surprend un peu au départ, car relativement féminine. Au final, ça colle parfaitement au style de Cadillac Corrida. J’aurais aimé un poil plus de la basse de Mainro qui se décarcasse pour ne pas juste jouer la même chose que la guitare. La batterie sonne un peu crue, assez aiguë, dans le style glam du début des années 80. Du côté des textes, on est aussi dans le trip hair metal (pourtant, sur les photos, Nick est loin du cliché hair metal), sex, girls, and bagnoles avec un chouïa d’accent français qui me gêne un peu par moment (je suis chiant là dessus).

En tout cas, Get Out donne le ton : dans ta face ou rien ! Ca riff et ça déménage, on monte le son pour ne rater aucune miette, on tape du pied de suite, en rythme. Dommage juste que la gratte écrase un peu la basse. Le groupe balance des chœurs dans le break, avant que Cervez ne nous balance un bon solo, appuyé par une section rythmique classieuse. Le morceau suivant, Where Did You Go, est encore réussi, on y trouve encore un bon break, de bons solos, de bonnes lignes de basse. Last Night, la ballade qui vient ensuite, même si pas moche, avec sa guitare douze cordes, sa chorale et ses violons, me semble un peu mal placée, car elle coupe un peu l’énergie du départ. C’est là que la voix de Nick est la plus surprenante et son accent frenchy le plus marqué. Le travail de batterie de Steflan sur Alone, est assez sympa, la basse saturée de l’intro aussi. Le morceau sent bon le Mötley Crüe, le refrain est appuyé par les chœurs du groupe, le solo de guitare est très inspiré. C’est bien fait, même si ça ne révolutionne pas le genre.
Sans faire les douze morceaux en track by track, je ne relève aucune faute de goût. Bien au contraire. Sur Out Of Control, on se rapproche plus de l’énergie positive d’un Motörhead. Le speedé She Rides My Life, plaira sans aucun doute au biker qui sommeille en vous, le solo en taping de Cervez est des plus réussis. C’est un vrai disque de rock ‘n’ Roll, pas de doute là-dessus. Le seul reproche côté composition est le fait que certains refrains ne sont pas assez accrocheurs, dans un style où cela me semble très important, pour sortir du paquet. Les riffs, même soignés comme ici, ne peuvent pas tout faire.

Los Encajes Del Diablo, l'étrange morceau (gag ?) qui clôture l'abum sur fond de grosse cylindrée, au format western spaghetti, mériterait une explication que je n'ai pas aujourd'hui, pour l'apprécier. Peut-être dans une interview à venir.

Au final, je me suis retrouvé trente-quatre ans en arrière, quand avec mes potes d’enfance on a posé pour la première fois sur la platine le disque (vinyle) de Too Fast For Love de Mötley Crüe. Pas parfait, un peu cru par moment, mais une énergie de dingue, un vrai et pur moment de Rock ‘n’ Roll. Come On, Cadillac Corrida ! Puisque les ainés déposent aujourd’hui les armes, à vous de jouer: Take Me To The Top!
 

Tracklist de Enter The Arena :

01. Get out
02. Where did you go Last night
03. Alone
04. Cross my heart
05. Out of control
06. Run again
07. Target queen
08. Catch me lay down
09. Devil chicks
10. Wet night
11. Los encajes del diablo