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Cage
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C H R O N I Q U ELes power métalleux californiens de Cage reviennent avec leur sixième offrande dont le nom, Supremacy Of Steel, ne laisse aucun doute sur le contenu. Encore une fois, il va être question de metal, heavy bien sûr, sans concessions, ça va de soi, et paré de tous les clichés de la grande époque et d'emprunts multiples à Judas Priest, Manowar (le message "True Metal will never die!" et la récurrence des termes "metal" et "steel" en général) et même King Diamond. Cage, c'est donc du bon gros metal traditionnel pas destiné aux fillettes où la double grosse caisse, les riffs affutés et galopants, et les cris ultra-aigus bien agressifs ont leur place. Les Américains sont toujours aussi fans (comme beaucoup d'entre nous) de Judas Priest, et plus précisément de l'album Painkiller, ce qui n'est pas forcément un problème, bien au contraire mais... car il y a un mais... non, en fait il y en a trois. Explication. Premier "mais" : avoir des influences, c'est bien naturel. Savoir s'en éloigner, apporter une touche personnelle et se forger une identité propre, c'est mieux. Pour le renouvellement du genre ou une vague pointe d'originalité, ce n'est pas vers Cage qu'il faudra se tourner. Soit, ces messieurs ont bien révisé leurs classiques et rendent un bel hommage aux références du genre. Le niveau technique est indéniable, Sean Peck est un chanteur très impressionnant, et le groupe propose un metal puissant qui, tel un rouleau compresseur, vous passe et repasse dessus (un peu trop d'ailleurs mais nous y reviendrons dans un "mais" ultérieur). Cependant, une personnalité plus affirmée n'aurait pas fait de mal. Deuxième "mais" : la production, c'est important. Certes, ça ne fait pas tout, mais le manque de moyens sur ce Supremacy Of Steel dessert le propos. Le son du précédent Science Of Annihilation n'était déjà pas folichon, mais là, c'est encore plus faiblard. Les guitares manquent de puissance, le son de batterie est trop brouillon et aigu. Le rendu n'est pas inaudible mais c'est quand même loin d'être le pied. Dommage. Troisième "mais" : le metal pied au plancher, pourquoi pas... mais un minimum de variété (ou d'aération) afin de ne pas saouler l'auditeur ne serait pas de refus. D'autres groupes l'ont bien compris, mais Cage s'en fout. Leur devise: "A fond ! A fond ! A fond !"... Et bien, quitte à passer pour une petite nature, tant pis je le dis: c'est fatiguant. Surtout quand l'album en question dure soixante-quatre minutes. Prenons le cas de leurs idoles, les grands Judas Priest et leur fameux Painkiller. La chanson titre est un rouleau compresseur (encore un !) qui vous terrasse comme il faut pendant six minutes. Seulement les Britanniques ont pris le soin de ne pas faire QUE du Painkiller sur la totalité de l'album. Ils ont inséré un peu de nuances ou subtilités ici ou là qui permettent d'apprécier d'autant plus les moments plus bourrins. Cage ne maîtrise pas l'art de la nuance ou du contraste. Double grosse caisse et hurlements sur hurlements pendant la quasi-totalité de Supremacy Of Steel, c'est fun et impressionnant un moment, mais ça finit quand même par lasser... N'allez pas croire que ce disque ne contient pas de bons morceaux et que le metal proposé ici n'est pas servi par des musiciens de talent. Il y a en fait un fort potentiel chez Cage mais qui n'est pas totalement exploité, d'où une sensation de frustration à la fin de l'écoute. Si les plus endurants se régaleront sans doute à l'écoute de ce disque qui suinte le metal par tous les pores, je demeure sceptique. L'hommage est un exercice qui me laisse parfois perplexe. Annaliese Michel est une compo qui sonne comme du pur King Diamond, des guitares à l'ambiance, en passant par la voix de Sean Peck, vocaliste décidément très fort qui imite le King (pas Elvis, hein) avec précision. Sympa mais trop proche du modèle original pour totalement convaincre. Tracklist de Supremacy Of Steel : 01. Bloodsteel Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! |
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