California Breed

Artiste/Groupe

California Breed

CD

California Breed

Date de sortie

Mai 2014

Label

Frontiers Records

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Didier

Note Didier

16/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Une fois de plus je me régale des découvertes musicales faites grâce au webzine. Comme souvent, je teste en voiture le CD d'un groupe inconnu de moi, en allant bosser. J'essaye de tester (au moins un morceau) tous les CD que nous recevons, avant de les dispatcher à mes vénérés chroniqueurs. Et California Breed, ça ne me dit rien, même si j'aime bien cette pochette, mais le CD n'était accompagné d'aucun press-kit explicatif. Je suis particulièrement impressionné par ce nouveau groupe dès la première écoute. Quelle maturité ! Ca sonne clairement années 70, j'aime, et je me dis que le chanteur est excellent et qu'il sonne un peu comme Glenn Hughes. Après le troisième morceau, je me dis que le tout sonne un peu Led Zep, notamment du côté de la batterie, et que je continue d'être sacrément impressionné. Heureusement un feu tricolore vient à mon secours et me permet de récupérer la pochette pour en savoir plus. Et là, surprise ! C'est bien Glenn Hughes ! Et re-surprise, c'est Jason Bonham aux fûts ! Tout s'explique alors. Et je réalise que California Breed est le combo issu du split de Black Country Communion. J'avais juste oublié.

Glenn Hughes avait prévenu qu'il continuerait l'aventure sans Joe Bonamassa qui refusait de tourner et n'était plus très disponible, ni très motivé. Glenn avait déjà accepté de faire le troisième album, Afterglow, qu'à la condition de tourner ensuite, mais le manager de BCC (et aussi celui de Bonamassa) revient sur sa promesse. Glenn est furax, il veut continuer BCC avec un autre guitariste (Satriani, ou Zakk Wylde étant même partants !), mais le manager en question, toujours lui, lui rappelle qu'il ne possède pas le nom, c'est à lui et Joe et qu'ils refusent de le vendre. Bonjour l'ambiance ! Glenn est hyper furax et décide de lâcher l'affaire et de partir remonter un projet avec Jason. Aux côtés de nos deux retraités de BCC, on trouve un jeune guitariste du nom de Andrew Watt, recommandé à Glenn par Julian Lennon. Pour les curieux et fans de BCC, sachez enfin, et ça a une certaine importance, qu'il n'y a pas de claviers dans California Breed, donc exit Derek Sherinian, le père Hughes est passé en mode commando, un power trio. Au final, ça n'est pas pour me déplaire. Aux manettes on trouve un certain Dave Cobb qui a fait, depuis Nashville Tennessee, un sacré bon boulot aux manettes avec beaucoup de prises live. Tout cela est bien expliqué dans l'interview que donne Glenn dans Bassiste Magazine No54.

Bref, dès le premier morceau, The Way, on se dit que si certains chanteurs ont des soucis avec leur voix en vieillissant, surtout dans les aigus (Ian Gillan, David Coverdale, Robert Plant, Klaus Maine pour n'en citer que quelques uns), Glenn lui, du haut de ses soixante-trois ans, n'a aucun souci de ce côté là. Incroyable ! Le morceau est assez typé Led Zeppelin, avec un Jason Bonham, assez monstrueux. Le petit nouveau, Andrew, balance une bonne grosse dose de riffs assez vintage sur ce morceau. Par contre sur Sweet Tea, la guitare d'Andrew se fait plus grunge, et il envoie un bon solo, on sent que le jeune n'est pas là que pour faire dans le vintage, et qu'il apporte sa pierre à l'édifice. On revient à du plus Zeppelinien avec Chemical Rain, un excellent morceau, plus calme, où la performance de Glenn au chant est carrément atomique ! C'est assez lancinant, les lignes de basse claquent, le couplet est calme sur fond de guitare acoustique. Quand on entend une intro de batterie comme celle de Midnight Oil, on se dit que de un, Bonham a vraiment étudié dans les moindres détails le son de son défunt père et que de deux, ça doit être tellement génial de jouer avec lui. On est tenté de dire que n'importe quel petit riff de gratte devient une tuerie. C'est le cas, je trouve ce morceau réussi, d'autant qu'il surprend encore dans son refrain avec des chœurs qui lui donne un petit air de Rolling Stones pas dégueu.

All Falls Down est un petit moment de calme, à la guitare acoustique sur l'intro, où Glenn montrer encore ses talents de chanteur. C'est une belle ballade, bien placée dans la tracklist, rien à dire. En plus, Andrew dévoile encore son style dans un chouette solo. Ca repart de plus belle avec une série de morceaux plus grunge dans leurs riffs, et dans lesquels on sent encore l'implication d'Andrew. C'est plus heavy et sombre que du BCC, sans chichi, sans fioriture, "in your face" comme on dit. Glenn y explose vocalement. Etonnant comme ils passent un morceau comme Spit It Out, presque de pop anglaise, avec même un petit piano honky tonk. Au moins c'est varié. Invisible revient à du heavy presque Sabbathien, mais bien chanté (non... pas la tête, je rigole...). C'est surtout le gros riff qui fait penser à Black Sabbath, le reste pas tant que ça. Bien sympa, en tout cas. J'aime beaucoup Scars, qui groove sa mère, un peu bluesy et dans lequel Glenn s'éclate au chant et à la basse. Ca sent la jam session en studio. L'album finit sur un Breathe qui démarre à l'acoustique avec un chant encore exceptionnel. C'est bon et un poil planant. The Voice, c'est lui putain, ne cherchez plus les mecs...

En plus d'être une des meilleures voix de la scène metal, Glenn est un hyper créatif, il est déchainé et il a encore beaucoup de choses à dire. Et c'est pas de sombres histoires de nom de groupe qui vont l'empêcher de composer et de partir en tourner dans le monde défendre, sur scène, ses morceaux. La retraite c'est pas son truc. Dommage pour ceux qui ne l'ont pas compris et tant mieux pour ceux qui l'apprécient (moi, nous, ...). Il annonce déjà la couleur : il tournera à la rentrée avec California Breed et s'ils n'ont encore qu'un album, peu importe, il jouera aussi des reprises de Deep Purple, de Led Zeppelin et de... Black Country Communion ! Eh oui, car c'est lui qui a composé quasiment tous les morceaux de BCC, et ça personne ne le lui enlèvera.

Fallait pas faire chier Glenn !

 

Tracklist de California Breed:

01. The Way
02. Sweet Tea
03. Chemical Rain
04. Midnight Oil
05. All Falls Down
06. The Grey
07. Days They Come
08. Spit You Out
09. Strong
10. Invisible
11. Scars
12. Breathe

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