Artiste/Groupe:

Chaostar

CD:

The Undivided Light

Date de sortie:

Mars 2018

Label:

Season Of Mist

Style:

Avant-Garde Classical Ambient

Chroniqueur:

fifi59

Note:

15/20

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Chaostar est le projet parallèle de Christos Antoniou (guitariste de Septicflesh) qu'il a créé en 1998.
Basé sur une musique faite notamment d'orchestrations et de passages atmosphériques, voici The Undivided Light, cinquième album de la formation grecque.

Le line-up se compose de Christos Antoniou (claviers, orchestrations), Androniki Skoula (chant, paroles), Charalampos Paritsis (violon électrique) et Nikolaos Velentzas (batterie, percussions).
Les invités sur l'album sont Kiara Konstantinou (violoncelle), Vahan Galstyan (duduk : hautbois arménien), Stella Valasi (santour : cithares sur table, originaire d'Iran), George Emmanuel et Greg Eleutheriou (guitares sur Ying And Yang), Nikolaos Velentzas (guitare sur Blutbad) et Margarita Stadler (voix de fille sur Blutbad).

Aborder un groupe comme Chaostar est particulier.
Christos fait partie d'un des groupes les plus importants de la planète, catégorie Death Metal, Septicflesh donc, et il est allé créer une formation très éloignée de ce style, histoire de déployer ses ailes rayon orchestral/expérimental.
Bon, personnellement, je considère toutefois que Chaostar navigue dans une optique parallèle au Metal, il ne manque finalement que la section metal pour avoir une musique qu'on pourrait alors classer dans le Metal Symphonique.
Il est en tout cas obligatoire d'avoir l'esprit ouvert avant de se lancer dans l'aventure.

Lorsqu'on est prêt, il faut savoir qu'on aura une musique variée, faite de passages atmosphériques, parfois intimistes, pour lesquels on pourra parfois trouver le temps long. C'est le cas sur Blutbad, le titre le plus expérimental (The Undivided Light et ses incursions électro est également particulier au début, avant d'évoluer de fort belle manière), chanté en allemand, avec une approche plutôt minimaliste. Concernant Silent Yard (et ses quasi douze minutes), il contient des moments "d'attente" un peu trop longs, susceptibles de déranger certains auditeurs. L'intérêt est toutefois relancé par des passages plus dynamique.
Mais ces éléments, susceptibles de me gêner ne serait-ce qu'un peu, font partie d'un tout cohérent, varié et souvent prenant. Je les accepte donc.
Et puis "atmo" ou "intimisme" ne sont pas synonymes d'ennui (voir le superbe Stones and Dust), surtout lorsqu'on est en présence d'une chanteuse aussi remarquable, capable de passer du chant lyrique à la douceur et qui, en tout cas, fait merveilleusement vivre cet album.

J'ai particulièrement apprécié les passages symphoniques intervenant en collaboration avec la batterie, les percussions. Ainsi, pour le dynamique Tazama Jua, il ne manque que la section metal pour obtenir une compo metal sympho de très haute tenue !
L'excellent Mέμνησο, quant à lui, propose une première partie instrumentale très BOF qui pourrait bien être adaptée à divers styles de films ; avec le chant et l'ambiance générale, j'aurais bien vu la seconde partie dans Gladiator !
C'est Ying & Yang qui met un point final à l'album de la meilleure des manières, il intègre des guitares, le tempo est enlevé... un excellent moment !

Comme pour ces morceaux, les autres apportent naturellement leur lot de moments calmes, de noirceur ou d'éclaircies, sont enrobés d'orchestrations plus ou moins imposantes intervenant toujours à propos. Diverses ambiances se succèdent donc pour notre plus grand plaisir... ou pas car Chaostar ne plaira évidemment pas à tout le monde.
J'ajouterai qu'au sein de The Undivided Light, le plus non-négligeable est cette inclusion d'instruments traditionnels qui ne peuvent qu'inviter au voyage, au dépaysement. Alliés aux orchestrations, aux magnifiques vocaux et aux multiples atmosphères, le verdict final ne peut être que positif.

Si j'avais écouté The Undivided Light une ou deux fois avant de le chroniquer, je pense que je n'arriverai pas à la même conclusion.
Même s'il n'est pas très long (quarante-trois minutes), il est suffisamment vaste pour nécessiter une étude plutôt approfondie et donc de multiples écoutes.

Certains auront du mal avec des passages intimistes, minimalistes, parfois un peu longs. Ceux-ci peuvent malheureusement conduire à l'ennui.
Pour ma part, si je ne suis pas fan de ces moments, ils ne sont pas si nombreux en définitive à être susceptibles de vraiment gêner et je trouve qu'ils s'intègrent bien à l'ensemble.
Cela ne doit en tout cas pas occulter les très bons passages orchestraux, les multiples atmosphères et le formidable chant d'Androniki Skoula qui illumine l'ensemble de l'album.
Ajoutons une mise en son de qualité, qui souligne bien la puissance et les subtilités de la musique, et on obtient un album réussi.

A n'en point douter, The Undivided Light plaira aux fans de Chaostar ; quant à ceux qui ne connaissent pas le groupe et souhaitent tenter l'aventure, je vous recommande d'y jeter une oreille attentive, c'est une expérience intéressante et plaisante !

Tracklist de The Undivided Light :

01. Tazama Jua
02. Blutbad
03. Stones And Dust
04. The Undivided Light
05. Mέμνησο
06. Silent Yard
07. Ying & Yang