Artiste/Groupe:

Coexistence

CD:

Everlasting Scars

Date de sortie:

Novembre 2016

Label:

Autoproduction

Style:

Heavy Progressif

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

17/20

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Ce n'est pas la première fois que les Portes du Metal s'ouvrent pour faire entrer Coexistence. Didier avait apprécié à sa juste valeur le premier EP de ce petit groupe indé franco-suédois en 2009. J'avais moi-même eu le plaisir de découvrir le premier album intitulé Flow en 2011... et puis, plus rien. Jusqu'à aujourd'hui où arrive enfin le deuxième album de cette sympathique association entre Grégory Giraudo (guitares et choeurs) et Carl Lindquist (chant). Je vous laisse deviner lequel des deux est le Français et lequel est le Suédois. Même si tout est composé par ces deux messieurs, on ne passera pas sous silence la présence de Jérémy Vannereau à la batterie (déjà présent sur Flow) et de Florent Poulhès, bassiste de son état, arrivé un peu plus tard. Everlasting Scars a donc mis son temps à parvenir jusqu'à nous, bien qu'il soit prêt depuis un bon bout de temps. Des petits changements de line-up et la faillite du label ricain qui avait sorti l'album précédent ont retardé l'arrivée de ce deuxième opus... mais à son écoute, point de déception, l'attente valait le coup ! 

On retrouve ce qu'on avait déjà apprécié chez Coexistence auparavant, à savoir une atmosphère assez sombre (mais pas trop pesante) et sobre, une certaine richesse (jamais excessive ou indigeste) au niveau de la composition, une technique sans faille (un chant très agréable, une section rythmique impeccable et d'excellents riffs et soli disséminés tout au long de la galette) mais aussi pas mal de feeling, une personnalité (de plus en plus) affirmée qui fait qu'on n'a pas l'impression d'écouter une copie des influences heavy ou prog de Grégory et ses amis... et aussi quelques petits changements. En effet, le groupe a beau proposer une musique dense et un tant soit peu complexe, on sent qu'il a peaufiné son côté direct et accrocheur. Certes, il faudra tout de même plusieurs écoutes pour apprécier l'album et certaines de ses subtilités mais, dans l'ensemble, Everlasting Scars se savoure avec plus d'immédiateté ou de facilité que le déjà excellent Flow. La recette a son compte de technique et puissance, n'ayez crainte, on ne baigne pas dans l'easy listening, mais c'est la mélodie qui règne sur ce nouvel effort. Les vélléités plus agressives de Mr. Giraudo ont été réservées pour son autre groupe, Parallel Minds, cousin carrément plus énervé et rentre-dedans de Coexistence. Pour autant, cela ne signifie aucunement qu'on va s'endormir à l'écoute de cette nouvelle production... Un bel équilibre est atteint ici.

L'exploration démarre avec un instrumental enlevé et entraînant. Et déjà, on a un aperçu de la richesse qui va s'offrir à nous : accélérations bien dosées, riffs accrocheurs, parties solo classes et conclusion toute en guitares sèches. Tout cela en deux minutes. En plus, la compo balance des thèmes que l'on retrouvera sur plusieurs morceaux par la suite mais tout en restant cohérente, absolument pas bordélique. Du super boulot d'entrée de jeu. Cette très bonne impression de départ est confirmée par l'arrivée de la chanson When The Fire Is Rising. Le son est impeccable, le riff accroche tout de suite, le chant clair et posé de Lindquist complète harmonieusement cette partition... et quel solo ! Temple Of Oblivion présente les mêmes qualités mais avec une ambiance un poil plus sombre, un tempo plus rapide et un zeste de puissance supplémentaire. Le morceau s'achève avec de chouettes parties de guitare acoustique juxtaposées à la rythmique metal.  

Allez, je vous évite le piste-par-piste trop détaillé... Around You Around Me (un peu plus groovy que ses copines), What It Takes et Awakening suivent la même ligne qualitative. On reste dans du mid-tempo présentant toujours quelques petits changements de rythme et surprises, une courte accalmie acoustique ici, un excellent solo là... En septième position, Break Of Dawn propose quelque chose de différent. C'est une compo très calme, plutôt jolie et majoritairement acoustique... Un petit break avant de reprendre la route vers la partie la plus ambitieuse du CD. La force de cet Everlasting Scars, c'est de réserver de très belles choses jusqu'à sa toute fin et de ne pas laisser l'auditeur avec un sentiment de répétition. Pas de "j'ai mis tout le meilleur dans mes premières pistes pour en foutre plein la vue" ici. Les dernières chansons de l'album sont peut-être mes préférées. Plus longues et progressives pour la plupart d'entre elles (Everlasting Scars et Bring Me Home tournent autour des dix minutes, The Tide Is Turning en fait huit), ces compos vont vous faire voyager. Les mélodies sont classes, on ne s'ennuie pas une seconde. La toute dernière piste, Bring Me Home, privilégie l'émotion, avec une belle mélodie principale à la guitare sèche, mais elle n'oublie pas de se développer et justifier sa longueur. On notera un super break bien metal au riff plus qu'efficace à mi-parcours.

Voilà, Coexistence confirme tout le talent perçu lors de ses débuts avec un disque à la fois puissant, mélodique, très travaillé et subtil. Everlasting Scars saura plaire à ceux qui attendent quelque chose d'autre qu'un bon album de heavy prog de plus. Allez donc l'écouter sur le bandcamp du groupe, vous ferez une belle découverte et finirez 2016 en beauté. Si vous appréciez des combos comme Dream Theater, Symphony X, Circus Maximus ou Evergrey, vous trouverez des choses intéressantes, à condition de ne pas vous attendre à une copie de ces groupes. Moins agressif ou technique que certains d'entre-eux, Coexistence suit sa propre voie, se concentre sur l'essentiel et affiche une maturité impressionnante en évitant les gros effets démonstratifs "poudre aux yeux", tout en maintenant une certaine filiation avec ce style de metal prog. Belle performance, bel album. 

Tracklist de Everlasting Scars :

01. Revealing The Unseen
02. When The Fire Is Rising
03. Temple Of Oblivion
04. Around You Around Me
05. What It Takes
06. Awakening
07. Break Of Dawn
08. Everlasting Scars
09. The Tide Is Turning
10. Wasted Times
11. Bring Me Home