Je vais être honnête avec vous, je commence cette chronique en ne sachant pas trop quoi vous dire… Non pas que Czar avec son dernier méfait, Life Is No Way To Treat An Animal, n’ait aucun intérêt, ce serait même plutôt le contraire mais même moi qui suis quand même assez rodé au truc barré, et bien je dois dire que j’ai du mal à le digérer. Donc pour essayer de mettre un peu de cadre à une musique qui n’en possède pas, je vais vous faire un bon vieux "thèse, antithèse, synthèse", ou presque…

Alors Mesdames et Messieurs, accrochez-vous à votre fauteuil et bienvenus dans l’univers de Czar, groupe de Hyper-Violence, Progressive grindcore, post-grind, Avant-Grind, tech-metal, noise, experimental, psychedelic, shred comme décrit sur leur biographie. Et il faut bien reconnaitre que c’est bien un peu tout ça à la fois.

L’album se compose de dix-neuf morceaux qui n’auraient pu en former qu’un seul puisque de toute façon, la cohérence n’est pas à l’ordre du jour. Vous aimez qu’un groupe vous tienne par la main tout au long d’un album, et bien Czar n’est pas pour vous. Vous allez vous faire balader dans tous les sens jusqu’à en perdre le sens de l’orientation. Vous cherchez un couplet, ah désolé pas vu... un couplet, alors oui peut être, ou est-ce que ce morceau était tout simplement un pont ? Va savoir.


Alors évidemment, on pense de suite aux diverses productions de Patton (Mr Bungle et Fantomas en tête), mais pas seulement. John Zorn, Zu ou encore Maldoror, bref tout ceux qui se foutent royalement des étiquettes. Il serait d’ailleurs bien légitime de les voir postuler chez Ipecac… Les titres sont courts, souvent expérimentaux, parfois bruyants, et sans queue ni tête. Mais c’est également ce qui fait son charme, son style et toute personne sensible à ce genre trouvera son bonheur.

En revanche, le mixage est assez mal choisi, le chant du Dr. Landon Jared Wonser, la guitare de Nicholas J. McManus et le clavier de Christopher Duenas sont vraiment en avant et relègue les collègues Peter Joseph Ruff à la basse et David Joseph Dorran Jr. à la batterie en seconde zone. La batterie sonne comme la version jouet de celle de mon petit neveu. Et le chanteur, malgré un panel vocal assez intéressant, est bien trop présent et devrait savoir laisser la place à l’expression souvent de bon ton de ses collègues.


Je vais vous faire une conclusion dite "de normand", cet album a des qualités et la méthode d’expression artistique est convaincante. Mais que cet album est complexe, lourd, à la limite de l’indigestion par instants, il faut vraiment s’accrocher pour aller au bout. Czar demande un effort de concentration conséquent à l’écoute pour pouvoir appréhender son œuvre à sa juste mesure. Si vous êtes une personne qui apprécie d'avoir quelque chose de différent dans les oreilles, vous serez bien servis. Pour les autres : paracétamol.


Tracklist Life Is No Way To Treat An Animal :

01. Owls, Etc.
02. Too Many Yetis
03. Arachnochondriac
04. Antelope Mask
05. Beware The Files, Orestes
06. Vultures Never Eat In Peace
07. The Worm Enters The Moon
08. Canine: No Eyes. Just Teeth
09. Shark Cancer
10. The Golden Calf
11. Mister Reindeer
12. Domesticated Wolves
13. You Were A Comatose Lion
14. Wine Hog
15. xʷiqʷadiʔ
16. Blind Mice
17. Prawn
18. RxABBITS
19. Taking Roadkill To The Vet