D-A-D

Artiste/Groupe

D-A-D

CD

Helpyourselfish

Date de sortie

1995

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Hellblazer

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Aprés une décennie d'existence et quatre albums dont deux véritablement sérieux et excellents (voir mes chros), D-A-D atteint un des sommets de sa carrière avec la déflagration sonore que constitue cet impressionnant Helpyourselfish, qui commence déjà à révéler sa force avec son titre (habile jeu de mots multiples entre "aide", "sers-toi", "poisson" et "égoiste" et sa pochette, un squelette de poisson dont les arêtes sont les fameuses têtes de buffles morts, sigle du groupe depuis toujours. De plus, l'édition japonaise est en plastique noir complet (couleur prise dans la masse) et la pochette peinte directement dessus au blanc épais. Et enfin, c'est aussi le seul CD que je possède sans code-barre dessus... mystère, mais j'aime le clin d'œil anti-commercial.

Cet opus est sans conteste le plus heavy de toute la discographie du groupe. La production y est dantesque (Paul Northfield a fait des miracles), le son de guitare véritablement lourd et agressif, le propos toujours aussi fun, mais renforcé cette fois-ci par une vraie volonté d'accoucher d'un disque de hard rock (très) sévèrement burné. C'est également le dernier de cette lignée, puisqu'il sonnera chez D-A-D le glas d'une époque, celle de ce hard rock "à la AC/DC", construit sur la même structure. La suite ne sera plus pareille... volonté du groupe d'évoluer ou échec commercial ? Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est qu'avant de virer sa cuti avec le suivant Simpatico (pour de la qualité, toujours, attention, hein, mais plus soft), Helpyourselfish porte D-A-D à son firmament avec douze missiles (plus un, très honnête, sur l'édition japonaise) ébouriffants.

Reconstrucdead ouvre le bal et dévoile d'emblée une richesse supérieure au passé. Foisonnement de cymbales, batterie surboostée, sans parler de la guitare... Jakob Binzer, l'effacé frangin (du chanteur Jesper), a dû exulter (pour ne pas dire éructer, dixit Les Inconnus) à l'écoute les bandes master, tant le fossé entre Riskin'it All et Helpyourselfish est important. En un mot : ça arrache ! Rythmique syncopée, mid/up-tempo... wow, la claque d'entrée. Et la suite ne détonne pas : Written in Water est du même tonneau, avec en prime le grain de voix assez rare de Binzer qui donne vraiment tout ce qu'il a. Uppercut. Ensuite, le titre éponyme calme un peu le jeu avec des vocaux plus softs, une rythmique plus alambiquée qu'à l'habitude, mais tout en maintenant un titre avec plusieurs couches de son, riche, riche, riche. Soulbender reprend l'auditeur à la gorge, axé sur un riff encore un fois si simple, mais si efficace, que relaye une rythmique en acier trempé. Montée en puissance vers le refrain, qui éclate... oh jubilation ! Candid verse carrément dans le p'tit côté punk cher au groupe, sans trop en faire non plus. Titre de transition vers le dantesque Blood In/Out en forme de rouleau compresseur... mon dieu ce riff mortel, qui vous écrase comme un mammouth qui charge. Monstrueux. On peut presque entendre Jakob Binzer sourire de plaisir aux commandes de sa Gibson qu'il fait cracher à fond. Net, précis, impressionnant !

Dans la foulée, Prayin' To A God est lui aussi impérial, avec un groove d'enfer, un solo jouissif, et un break qui ne l'est pas moins. Que du bonheur, et ça continue d'évoluer à un haut niveau sonique, du très costaud... et encore plus avec Naked (but still strippin'), crescendo qui vous laisse exploser au final sur le(s) refrain(s), une fois encore doté d'une mélodie géniale, qui s'imprime d'emblée dans votre cortex.

Le final approche avec Are We Alive Here???, titre fédérateur au refrain chanté en cœur, qui a fait des ravages en live. Itswhenitswrongitsright, fun à souhait, évolue dans un registre plus sombre mais très heavy, breaké par un refrain chanté très bas.

Et de la même manière que D-A-D clôturait judicieusement Riskin'it All avec un titre sobre et prenant, cette galette sidérale se termine avec un Flat dépouillé, sombre et amère critique d'un monde où l'argent régit tout. Sublime et épuré, un coup de maître.

Pour les petits veinards qui comme moi se rendent possesseurs de l'édition nippone, un treizième titre nommé Time Swallows Time allonge un peu la fête. Pas le meilleur, mais inspiré et pertinent, mid-tempo riche d'effets, que tout fan se doit d'avoir, of course.

Plusieurs écoutes révèleront toute la force de ce disque sur lequel, on le sent bien, les quatre Danois se sont vraiment lâchés, incités par un producteur adéquat à se faire plaisir avant toute chose. Peu importe si le choix était faiblement stratégique, ils l'ont fait, et on a ce disque époustouflant... chapeau bas et merci (Tak, en danois).

 

Tracklist de Helpyourselfish :

01. Reconstrucdead
02. Written In Water
03. Helpyourselfish
04. Soulbender
05. Unowned
06. Candid
07. Blood In/Out
08. Prayin' To A God
09. Naked (But Still Stripping)
10. Are We Alive Here???
11. It'swhenit'swrongit'sright
12. Flat
13. Times Swallows Time
(bonus track)

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