C H R O N I Q U E

Misplaced est le cinquième album de DGM, et nous présente un groupe qui continue de faire évoluer sa musique vers un style plus Power Metal et moins progressif, même s'il continue de mélanger avec bonheur le meilleur des deux mondes. Plus concis que son prédécesseur (le très bon Hidden Place), ce nouvel opus affiche huit compositions pour une durée totale de quarante minutes, et confirme le goût des Italiens pour des chansons plus directes et accrocheuses.

Premier constat, ça démarre sur les chapeaux de roues avec un Living On The Edge particulièrement mélodique dont le thème à la guitare lead évoque le style de certaines compos de Stratovarius. D'un tempo assez enlevé, avec de fulgurantes accélérations sur le refrain, ce premier morceau donne le ton d'un album qui s'annonce plus tranchant et immédiat que ses prédécesseurs. La production est également meilleure que par le passé et confère au groupe un son plus costaud.
Le niveau de la galette monte d'un cran avec la piste suivante: la géniale Is Hell Without Love ? qui fonce à toute allure en proposant un riff bien efficace et des mélodies toujours aussi accrocheuses.
On revient à des tempos plus raisonnables avec la heavy et catchy Through My Tears, suivie de la ballade Still Believe qui contient quelques rebondissements, ainsi qu'un final de deux minutes où la guitare de Diego Reali nous livre un solo de toute beauté.

Pas une minute à perdre, les DGM retrouvent la vélocité du début d'album avec Pride dont les choeurs et les claviers font parfois penser à du Angra. Cette chanson se révèle assez classique mais efficace.
Un peu plus intéressante, Amazing Journey, avec son intro basse/claviers assez singulière, possède encore de belles mélodies et une tonalité plus sombre. Le tempo est toujours enlevé (une constante sur ce disque) et le chant de Titta Tani continue d'impressionner. Le vocaliste possède un beau timbre de voix et ne se contente pas de montrer qu'il peut chanter haut. En outre, il n'oublie pas un ingrédient appréciable: la puissance. Sans avoir l'aisance ou les capacités d'un Russell Allen, il se rapproche nettement plus du chanteur de Symphony X que... de Timo Kotipelto (Stratovarius), par exemple.
Alors que A New Day's Coming nous ramène vers des eaux plus paisibles (il s'agit d'un sympathique titre heavy, mid-tempo, dans la même veine que Through My Tears), Perennial Quest apporte une conclusion speedée à cet album qui n'aura décidément pas manqué de rythme ! Cette dernière chanson de dépaysera pas les amateurs de groupes comme Secret Sphere ou Vision Divine.

Misplaced est un album solide qui conjugue avec talent mélodie, puissance et savoir-faire technique. La guitare et les claviers y sont virtuoses, la section rythmique impressionne, et le chant est de haute volée. On peut remarquer que les musiciens de DGM cultivent un style un brin plus "conventionnel" et moins progressif que par le passé, mais si leur musique perd légèrement en originalité, elle gagne assurément en efficacité. Le groupe semble bien décidé à progresser d'album en album, et celui-ci, bien que très bon, n'est pas leur travail le plus abouti. En effet, tout cela sera repris et amélioré sur le bluffant Different Shapes, avec l'arrivée de l'excellent Simone Mularoni à la guitare, au style plus frais et tranchant.

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