Artiste/Groupe:

Der Weg Einer Freiheit

CD:

Stellar

Date de sortie:

Mars 2015

Label:

Season Of Mist

Style:

Black Metal réflexif

Chroniqueur:

Mythos

Note:

18/20

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« Le chemin vers la liberté »

Der Weg Einer Freiheit officie sur la scène Black allemande depuis 2008. Entre-temps, deux EP et deux albums (trois avec le nouveau) ont vu le jour, dont un premier éponyme sorti en 2009 assez traditionnel, mais tellement puissant et efficace qu’il avait réussi à propulser le groupe à un niveau assez incroyable. Les EP suivants n’ont fait que confirmer le travail effectué précédemment, et Unstille affirmait avec vigueur un groupe d’une qualité indéniable et s’était vite retrouvé dans mon top des albums de Black Metal de 2012.

Vous l’aurez compris, DWEF a toujours été un groupe particulier pour moi. La petite formation allemande que je gardais précieusement dans ma discothèque, toujours présente, jamais bien loin, et chouchoutée comme le joyau de ma couronne métallique acquise au fil d’années de labeur acharné. Dans un coin de ma tête résonnait toujours Unstille, Unstille, Unstille… Inlassablement, comme une ritournelle entêtante. Quand on me disait : « t’as un groupe de BM à me proposer ? », je répondais toujours par une petite liste dans laquelle Der Weg Einer Freiheit avait évidemment une place de choix.

Et trois ans plus tard sort Stellar.

Ne vous fâchez pas si je joue d’emblée sur le titre de l’album, comme le ferait n’importe quel piètre chroniqueur en mal d’inspiration. Car Stellar ne signifie pas rien, Stellar est loin d’être « in-signifiant » -comme on dirait en sémiotique. « Stellar », c’est ce qui est stellaire, ce qui a rapport aux étoiles ; mais aussi ce qui est extraordinaire, presque magique, féérique. Rien n’est anecdotique chez DWEF. Si vous les avez un peu suivis, vous le savez. Les Allemands ne laissent rien au hasard, ce sont des penseurs infatigables du Black Metal, un peu comme Blut Aus Nord. Ils construisent, petit à petit, des albums complexes, pensifs et complexes.

Vous avez ça en tête, maintenant écoutez l’album.

Stellar commence la marche avec un Repulsion plutôt lent, dans ce que le BM peut avoir de doomesque par moments. La voix claire est fascinante. Puis tout vient à basculer, N.K nous propulse dans son chant si typique, condensé de rage et de puissance dominatrice. Un truc prenant, infatigable, où la batterie martèle, martèle, martèle pour laisser la guitare, un instant… Puis tout reprend, dans un fracas incroyable, pour finir sur un piano rédempteur. Du DWEF pur et dur, un régal.

Le calcul dans le chaos.

Requiem prend la suite dans la même tonalité, tandis qu'Einkehr me fait plus penser à du Unstille. Plus mélodique et accessible, mais toujours du BM pur jus, tout simplement fascinant. Car ce qu’il y a de fou chez DWEF, c’est ce regard réflexif sur le passé du Black Metal tout en y apportant une dose de modernité indéfinissable. Et les pistes de Stellar le prouvent. Elles semblent résonner entre elles sans pourtant se ressembler, dans une complexité cosmique qui est si typique du groupe. C’est de l’extra-ordinaire, au sens premier du terme. L’auditeur est embarqué, dans un voyage lunaire. Cheminade en rêvait, Der Weg Einer Freiheit l’a fait. Le calcul dans le chaos, encore et encore.

Finalement, DWEF ne fait que confirmer son talent. Je mineure ma joie mais elle est pourtant bien présente. Car le groupe a enfin réussi à nous embarquer encore plus loin que les déjà très bons précédents opus. Alliant hommage au BM le plus dur à celui le plus moderne et poussé. Et ça, ce n’était pas gagné. Stellar réconciliera beaucoup de monde sur ce terrain. J’attends à présent avec impatience leur show au Hellfest. Vous m’y verrez sans aucun doute en première ligne.

Tschüss.

Tracklist de Stellar :

01. Repulsion
02. Requiem
03. Einkehr
04. Verbund
05. Eiswanderer
06. Letzte Sonne