C H R O N I Q U E

Derdian est un groupe venu d'Italie, qui en ce mois de mars 2010 nous livre son troisième opus. Album qui poursuit le travail déjà effectué par le groupe auparavant et qui s'intitule New Era Pt.3 - The Apocalypse. Treize morceaux, un peu plus d'une heure de speed metal symphonique et voici le dernier volet de cette trilogie commencée il y a cinq ans de cela.

Après une intro très symphonique, nous enchainons immédiatement avec un titre rapide, comme sait les faire Derdian. Ce que l'on pourrait cependant reprocher aux morceaux de ce nouvel opus, tout comme pour ses prédécesseurs, c'est qu'ils sont peut-être un peu trop longs. Sans pour autant avoir une impression de remplissage par un solo ou des orchestrations, il faut dire que les cinq minutes de moyenne semblent parfois bien longues ! Et d'une intensité qui ne se calme que pour Black Rose et sur la ballade qu'est Forevemore. Ceux qui n'aiment pas avoir un solo pour commencer un morceau, un autre qui vient se glisser au milieu et enfin un dernier pour finir la chanson doivent passer leur chemin, car Derdian ne fait pas qu'un solo par morceau ! D'ailleurs, ils en font parfois un peu trop, et celui que l'on retrouve sur The Prophecy, aux environs des trois minutes, n'est pas forcément bien senti et l'on dirait presque qu'il sort d'un jeu vidéo bien connu du public, de même pour le passage à la fin de Burn ! Mais à côté de cela, on ne peut renier l'efficacité des morceaux, le mélange subtil entre le speed et le symphonique réalisé aux claviers de Marco Garau qui, bien que très présent et à la limite de la surenchère, n'écrase pas le reste des compositions de cet album. Le tout a une production qui met en valeur les morceaux, le son est limpide, fluide, aucun élément n'est trop en retrait ou trop en avant et cela permet à cet opus de s'écouter sans mal.

Vocalement, il faut reconnaître que si la voix de Joe Caggianelli est juste et colle aussi parfaitement à cette musique épique qu'il nous est donné d'écouter, elle ne sort pas de l'ordinaire. Effectivement, elle est commune à celles que l'on connait déjà dans ce style, et peut participer à cette sensation que ce que Derdian nous sert à déjà été entendu plusieurs fois. Une voix assez haut-perché par moment, mais qui peut se montrer légèrement plus grave (certains passages de Battleplan). S'il est surtout dans le côté puissant de la chose, il peut aussi aller chercher l'émotion (refrain de Black Rose) et cet effort de changement de registre émotionnel est une qualité indéniable. On note aussi la participation de Lisy Stefanoni sur certains morceaux et qui donne un plus à cet album, notamment sur la ballade Forevermore, qui arrachera une larme aux plus sensibles d'entre vous.

En résumé, cet album clôture la trilogie de Derdian comme il le faut, restant fidèle à ce que les Milanais nous avaient proposé jusque là. Un album qui ne devrait pas décevoir les fans ou les amateurs du genre, qui séduira sans nul doute les fans de Rhapsody of Fire, voire même ceux de Dark Moor et de leur album Tarot. Mais la question qui se pose est la suivante : la route de Derdian va-t-elle se poursuivre malgré la fin de la souffrance rencontrée par le peuple de ce pays imaginé par les membres du groupe ? On l'espère en tout cas !!