C H R O N I Q U E

Le Black Metal est un art ingrât. D'abord parce que si vous ne vous appelez par Immortal, Emperor, Marduk ou Mayhem, il y a 80% de chances pour que vous sonniez comme un de ces groupes. Et si jamais vous avez le malheur de vouloir innover, vous allez immanquablement sonner comme Satyricon ou Darkthrone. Mais seulement voilà, si vous vous arrêtez aux étiquettes, faites de la pop !

Desaster a choisi lui de faire du Black aux contours Thrash, à grands renforts de riffs malsains et survoltés. Alors si en plus vous rappelez qu'ils sont Allemands, vous connaissez tout de Desaster. Sauf que. Ben sauf que ça démonte pas mal pour du Black Thrash. Que ce soit à la manière d'une sorte de Black Napalm Death (Razor Ritual) ou à la mode Paradise Lost période Doom Goth (Turannizer, qui n'est pas non plus très loin du grand Enslaved), c'est de manière intelligente que nos barbares nous en mettent plein les mirettes.

C'est vrai quoi, du Black, on est habitué à en manger, à toutes les sauces, tous les mois. Mais là non seulement le travail de compositions est assez savoureux mais en plus voilà enfin une galette de Black (à plus forte raison Thrash) qui ne donne pas mal à la tête !

Remarquez que ce n'est pas grâce à la très laide production qui dessert le tout et qui ne réussit pas à restituer le feeling barjo/crade que le groupe a voulu instaurer sur des chansons comme Venomous Stench ou l'excellent Hellbangers (sacré jeu de mots au passage !). En conclusion, si vous êtes fan des Fall Out Boy ou de Johnny Halliday, passez votre chemin, mais si vous êtes dans la guitare déchaînée, voici le grande fête de la bière du Black Metal.