C H R O N I Q U E

Ce Lock up the Wolves sorti en 1990 est le cinquième album solo de Ronnie James Dio. Assez sous-estimé, il n'est pourtant pas inintéressant et mérite d'être ré-examiné. Soit, il n'est pas parfait et ne renouvelle pas les exploits d'antan (exploits appelés Holy Diver et The Last in Line, je le rappelle) mais il a tout de même quelques mérites.

Déjà, ce qui joue en sa faveur, c'est d'arriver après Sacred Heart et Dream Evil, tous deux franchement moyens. Dès les premières notes, cet album-ci s'avère immédiatement plus convaincant. La production d'abord, est plus moderne et percutante. Quel beau son de guitare ! La batterie (tenue par Simon Wright) est bien pêchue... et bien sûr la voix du grand maître est superbe. On est habitué à trouver le chant de Dio excellent mais je trouve que sur ce disque, c'est encore plus flagrant que sur les précédents (pour les plus récents d'entre eux en tout cas) !

Alors bien entendu, Lock up the Wolves a son lot de titres anecdotiques: Hey Angel, Night Music, ou Twisted ne marqueront pas l'histoire du Hard Rock, c'est sûr. En revanche, Wild One (vraiment excellente), la chanson titre, Walk on Water ou Between two hearts sont d'excellentes chansons. Les mélodies et ambiances sont travaillées, les compositions ont un côte rock très prononcé et mettent en avant un guitariste surdoué (et assez méconnu) du nom de Rowan Robertson. Le monsieur en question n'avait que dix-neuf ans quand Dio l'engagea (ça rappelle Ozzy et son Zakk Wylde, vous ne trouvez pas ?) et son jeu est tout simplement époustouflant. Autre petite particularité au niveau du line-up de cet album: le passage de Jens Johansson aux claviers, juste après son départ de chez Malmsteen, et quelques années avant son arrivée chez Stratovarius.

Rien que pour la demi-douzaine de titres réussis, la voix exceptionnelle de Ronnie (au top de sa maturité), l'excellente production (un vrai progrès par rapport aux oeuvres précédentes), et les exploits du jeune Mr. Robertson à la guitare, Lock Up The Wolves vaut le coup. Il ne s'agit pas du meilleur album de Dio, mais certainement pas de son plus mauvais (ou plus kitch). Inégal mais jamais ridicule, il permet en tout cas de passer un moment très agréable. C'est toujours ça de pris...