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Disagony
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C H R O N I Q U EAprès quatre ans d’existence sur la scène suisse romande et un EP, Disagony se décide enfin à sortir un premier album prometteur trouvant ses racines dans le grunge et le rock stoner des années 90. Venom Dish n’est pas parfait, mais dans cette galette le trio genevois affiche une belle énergie qui permet de combler le petit manque de musicalité du contenu. Rien à voir d'ailleurs avec le groupe ou son talent, mais juste avec un style musical agressif et combatant que nous avions un peu oublié (comme quoi il ne fait pas bon vieillir…) Un shot d’énergie Les douze titres de l’album sont dans l’ensemble totalement couillus et chargés aux hormones. Et je dis bien hormones et non pas testostérone car le leader charismatique, chanteur et guitariste du groupe s’appelle Lynn Maring. Cette jeune fille semble avoir été nourrie aux seins de la vague post punk des nineties, car aussi bien dans Disagony que dans son autre groupe (The Chikitas) elle assène un rock lourd et puissant où les influences grunge se font ressentir jusqu’au plus profond des lignes musicales. En écoutant ce Venom Dish vous ne pourrez simplement pas ne pas penser à Nirvana, tant par les rythmes proposés par Alexandre Davoine à la batterie et Raphael Despas à la basse (Insobriety, Meatball, Spirit Mechanism) que par les tonalités écorchées de la voix de Lynn (Grace, No Gold but your Eyes). Mais limiter les influences aux seuls Nirvana serait une grossière erreur. En effet le groupe s’inspire également largement du rock stoner des Queens of the Stone Age ou de Soundgarden (Cut, Gender Identity Disorder), du punk désincarné des Ramones (Tender Revolver) ou de celui plus dépressif de The Cure (Grace), que de l’approche rock unique proposée par Jack White (Wild Generation Y, Forever Fool). Ce dernier choix (?) permettra certainement à l'album d'être plus facilement abordable par le public. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le premier single sorti, le très accrocheur Stop Rewind (classé repérage par la radio publique suisse Couleur 3) a des faux airs d’hymne à la Seven Nations Army des défunts White Stripes et que le second single récemment lancé sur les ondes est le consensuel Wild Generation Y. Venom Dish est donc un melting-pot musical de la fin du siècle passé dans lequel les trois membres du groupe ont probablement grandi. Même si le mélange est relativement homogène, on peut regretter que l’énergie déployée n’ait pas été plus canalisée pour laisser plus de place à la créativité musicale permettant de forger un peu plus l’identité propre du groupe. Mais certains morceaux comme Stop Rewind, Unburied from Sand ou encore Forever Fool me laissent à penser qu'ils sont sur de bons rails pour continuer leur développement et ainsi gagner plus d'indépendance.
Tracklist de Venom Dish : 01. Cut Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! | |||||||||||||||||