Artiste/Groupe:

Draconian

CD:

Sovran

Date de sortie:

Octobre 2015

Label:

Napalm Records

Style:

Gothic Doom Metal

Chroniqueur:

Orion

Note:

17/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Draconian n'avait rien sorti depuis 2011 alors que les albums précédents s'étaient enchaînés assez rapidement. On a failli s'inquiéter. Mais non, revoilà nos Doomsters gothiques suédois. Ce nouvel album, Sovran, fut donc long à paraître ; mais il faut dire que la maison Draconian a connu un petit bouleversement lors de cette période, puisque la belle Lisa Johansson, la chanteuse présente dans le groupe depuis 2002, l'a quitté pour raisons personnelles. La remplaçante, dégotée en 2012, se nomme Heike Langhans, et elle est d'origine sud-africaine. Elle hérite donc de la lourde tâche de nous faire oublier l'absence de Lisa sur ce nouvel album.
Défi relevé ? Oui. Cent fois oui !



On va d'ailleurs directement commencer par ce point, qui est tout de même assez crucial. Oui, la nouvelle chanteuse du groupe assure, elle assure même magnifiquement. Dès qu'elle commence à chanter, on ne peut que constater que le choix du groupe fut le bon. Il est à noter que Draconian n'a pas cherché à remplacer Lisa par une chanteuse avec le même type de voix. En revanche, la voix de Heike Langhans me fait beaucoup penser à une autre chanteuse bien connue dans le milieu : elle ressemble vachement à celle de Sharon Den Adel et du coup, on peut plus que jamais faire le parallèle entre cet album et Enter, le premier disque de Within Temptation, un des pionniers (avec Theatre Of Tragedy) de ce style musical pratiqué aujourd'hui par Draconian (en moins symphonique tout de même).
Pour le reste, Draconian n'a pas changé sa recette. On retrouve en effet ici cette alternance de chant féminin suave et de growls masculins impressionnants (ceux de Anders Jacobsson), répartis assez équitablement. Avec la voix plus douce de Heike, je trouve que le contraste des voix est encore plus saisissant sur cet album qu'avec Lisa sur les précédents albums. Le tout sur des rythmiques pachydermiques et des mélodies émouvantes. Un violon ou un piano passent de temps en temps pour ajouter une touche encore un peu plus mélancolique.

Il n'est pas utile de rentrer dans le détail de chaque morceau tant ce disque, des premières notes de Heavy Lies The Crown aux dernières de The Marriage Of Attaris, forme un ensemble homogène d'une musique à la fois triste, belle, envoûtante et puissante. Soixante-trois minutes de mélancolie (aucun titre sous les six minutes), de riffs bien lourds, de rythmiques écrasantes, de quelques accélérations aussi parfois (Dishearten), d'envolées mélodiques ainsi que, pour varier les plaisirs, du chant clair masculin sur Rivers Between Us (celle de Daniel Anghede du groupe Crippled Black Phoenix).
A noter que l'édition limitée comprendra un titre bonus.

Même si le style n'a pas changé, le groupe me semble toutefois plus inspiré que sur le dernier méfait en date, A Rose For The Apocalypse qui, s'il n'était pas mauvais non plus (le groupe n'a, à mon sens, jamais sorti un mauvais album de toute façon), m'avait semblé moins impressionnant que les précédents. Avec Sovran, on retrouve le grand Draconian. Les amateurs du style ne seront pas déçus. Voilà une oeuvre tragique, magnifique, intense et qui intronise Heike, la nouvelle vocaliste du groupe, de la plus belle des façons.

Tracklist de Sovran :

01. Heavy Lies the Crown
02. The Wretched Tide
03. Pale Torture Blue
04. Stellar Tombs
05. No Lonelier Star
06. Dusk Mariner
07. Dishearten
08. Rivers Between Us
09. The Marriage Of Attaris
10. With Love And Defiance (bonus track)